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Situation sécuritaire dans la région du Nord : Plus de 3 000 ha de terres agricoles abandonnées

Ils ne sont plus dans leurs localités d’origine. Fuyant la désolation que les terrorises sèment, ils ont presque tout abandonné derrière eux, dont 3 000 hectares de terres agricoles. Mais les réfugiés internes de la région du Nord refusent de se croiser les bras. Ils sèment les graines de la résilience en s’adonnant aux activités champêtres grâce aux terres arables que leur ont cédées les populations des zones d’accueil. Le 15 septembre 2019, le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, poursuivant sa sortie terrain de suivi de la campagne agricole, a rencontré les infortunés sur un site de production spécialement aménagé pour eux.

 

 

La situation sécuritaire est difficile, comme on le sait. Elle a chamboulé les activités champêtres dans la région du Nord. Des producteurs de plusieurs zones à risque ont été contraints d’abandonner leurs champs pour trouver refuge ailleurs. Ces réfugiés internes, selon les statistiques de la direction régionale de l’Agriculture, ont malheureusement laissé derrière eux plus de 3 000 hectares de hautes terres. Mais le gouvernement met les petits plats dans les grands en convainquant les propriétaires terriens des zones d’accueil de céder des parcelles de terre qui ont permis aux infortunés de toujours mener leurs activités agricoles. Dans un village de la commune de Séguénéga, 30 hectares ont été aménagés au profit de ceux qui ont fui les terroristes. Dans la localité d’accueil, 650 exploitants dont 390 femmes se partagent un aménagement de 30 hectares. A la fin de la saison, ils espèrent récolter 45 tonnes de niébé. L’objectif visé dans cette activité de production est de rendre disponibles des spéculations telles que le niébé au profit des déplacés internes, leur générer des revenus et contribuer à leur insertion sociale. Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, qui était en visite sur le site, a remercié le village d’accueil pour sa solidarité et son hospitalité. « Nous remercions les chefs de terre qui ont accepté de donner des parcelles agricoles. Avec les différents soutiens de l’Etat et de ses structures déconcentrées, les terres ont été labourées. Ce qui a permis aux réfugiés de semer des légumineuses pour leur propre consommation. Une partie de la récolte sera aussi vendue. Cela montre la capacité de résilience des populations. Cela montre aussi la solidarité des Burkinabè. Nous apprécions l’élan de solidarité. C’est ainsi qu’on peut faire face à l’insécurité alimentaire », a dit Salifou Ouédraogo. Les bénéficiaires qui, à cette occasion, ont reçu des sacs pour le stockage de leurs récoltes, disent être honorés de recevoir la visite du chef du département de l’Agriculture.

Soulignons qu’à cause de l’insécurité, il est dénombré plus de 260 000 personnes déplacées de leurs zones de production vers d’autres localités à travers le pays.

Dans sa ronde des champs pour le suivi de la campagne agricole de saison humide, le ministre s’est rendu sur plusieurs autres sites.

Dans le village de Sima, à 80 kilomètres de Ouahigouya, une parcelle de production semencière de sorgho, de niébé et de maïs a été visitée. L’exploitant est Yacouba Guiro. Compte tenu de l’aridité du sol dans cette partie du pays, il a opté de mettre en terre des semences améliorées. Il a aussi fait recours aux techniques de récupération des terres dégradées. Le producteur a espoir qu’il va récolter les fruits de son labeur.

Globalement, le tenant du maroquin de l’Agriculture a apprécié positivement le déroulement de la campagne agricole. «Elle est globalement satisfaisante, car la région du Nord est un laboratoire d’application des techniques et technologies. Les producteurs maîtrisent les itinéraires techniques enseignés. Grâce à cette maîtrise, il y a un bon développement des cultures», a déclaré le ministre Salifou Ouédraogo, qui reconnaît qu’il y a eu des poches de sécheresse dans plusieurs communes de la région du Nord. C’est pourquoi il a invité les producteurs à retrousser leurs manches pour mettre à profit la saison sèche et produire.

En rappel, les objectifs des productions dans la région du Nord sont de plus de 360 000 tonnes de cultures vivrières. Quant aux cultures de rente, elles sont estimées à plus de 43 000 tonnes.

 

Hadepté Da

Dernière modification ledimanche, 22 septembre 2019 20:44

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