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FILEP 2019 : Parachever l’œuvre des pères fondateurs

Du 25 au 28 septembre 2019,  se tient à Ouagadougou la 8e édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP).  Rendez-vous biennal désormais inscrit en grands caractères dans l’agenda des journalistes et des défenseurs des libertés, l’évènement réunit cette année 150 participants venus de trente pays qui devront plancher sur le thème : « Des plumes, des micros et des caméras pour une Afrique libre et unie ».

 

 

Qu’ils soient participants ou reporters programmés du jour, il y avait une forte concentration de scribouillards au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). L’attroupement des preneurs d’images devant le présidium pendant le discours d’ouverture du parrain de cette 8e édition du FILEP, Alassane Bala Sakandé, a agacé au premier  rang Chériff Sy. Le ministre de la Défense a pointé un doigt en direction des journalistes pour les sommer de se mettre en retrait. Cette injonction de l’ancien journaliste à  « ses confrères » qui  lui masquaient la vue fait écho à une question, ou du moins à une  « provocation », pour reprendre sa propre formule, du président de l’Assemblée nationale. « A quoi servent le journalisme et les journalistes ?» a-t-il en effet demandé à ses filleuls.  On ne peut évidemment pas suspecter le patron du Perchoir d’ignorer la réponse à cette question Bala Sakandé voulait rappeler qu’être journaliste, c’est faire un métier souvent très peu valorisé. Pour sa part, la deuxième personnalité de l’Etat insiste notamment sur le rôle inestimable joué par les hommes des médias lors  du putsch manqué de septembre 2015. « Ce sont des hommes en chair qui risquaient leur vie pour informer l’opinion »,  a-t-il lancé.  Un rôle capital qui peut impacter les sociétés pour une transformation positive des mentalités.  « Des plumes, des micros et des caméras pour une Afrique libre et unie », le  thème du FILEP 2019 sonne pour les journalistes comme une grande ambition, la concrétisation d’un vieil idéal : celui des pères des indépendances. « Le FILEP nous donne l’opportunité de poursuivre et de parachever le précieux combat des élites politiques et intellectuelles du continent », a indiqué le PAN, qui souhaite que les médias participent à redorer l’image du continent noir, bien souvent peinte en noir par les médias occidentaux. « Il ne s’agit pas de nier les évidences mais dire qu’il y a des opportunités, un grand espoir », a-t-il indiqué. Pour le président du comité d’organisation, Boureima Ouédraogo, le thème de cette année  est une invite à la jeune génération à reprendre le flambeau du panafricanisme et à donner une bonne image du Berceau de l’humanité sur leurs pages, écrans et ondes. Le tout sans tomber dans le journalisme de propagande et de révérence.

Ce sont 150 participants venus de toute l’Afrique qui participent à cette grand-messe des libertés. Cadre par excellence de partage d’expériences et de réflexion sur le journalisme, le FILEP,  c’est aussi, selon Boureima Ouédraogo, une occasion d’interpellation des mauvais élèves en matière de liberté de la presse : « Nous avons des motions et des appels qui s’adressent aux différents pays et vous verrez à la clôture que nous aurons des interpellations, des appels à lancer à l’endroit des gouvernements des pays  où des lois scélérates sont prises pour limiter la liberté de presse ». A ce propos, le PAN est revenu sur le nouveau Code pénal burkinabè décrié par les organisations professionnelles des médias. Alassane Bala Sakandé a rappelé que selon la Constitution, l’initiative législative peut émaner du gouvernement, du Parlement mais aussi des citoyens. Par conséquent, il a dit attendre des « contre-propositions écrites » des journalistes.

Plusieurs activités vont ponctuer ce festival, notamment un colloque international sur le thème, une soirée de remise du prix Norbert Zongo du journalisme d’investigation et du concours photos et caricatures et une sortie sur le site touristique de Laongo. L’apothéose  le samedi 28 septembre sera le concert avec à l’affiche Didier Awadi, Ismo Vitalo, Maria Bissongo et Almamy KJ.

 Au cours de la cérémonie d’ouverture, un hommage a été rendu à deux habitués du festival qui, rappelés dans l’autre monde, n’ont pu être de cette édition 2019: Sylvain Dabiré dit Vurus, ancien membre du comité d’organisation, et Maurice Chabi, ci-devant correspondant de Reporter sans frontières (RSF) au Bénin.

 

Hugues Richard Sama

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