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Corruption au Burkina : Les bérets noirs portent le bonnet d’âne

Le  Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a procédé au lancement  officiel de son rapport de 2018 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. C’était le lundi 30 septembre 2019 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Ouagadougou. Lors de cette cérémonie, le REN-LAC a procédé à la divulgation de la liste des services les plus corrompus et  à une remise symbolique de son rapport à  certaines structures.

 

Depuis l’année 2000, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) présente un rapport annuel qui est le résultat d’une enquête d’opinion des populations sur la fréquence de la corruption dans notre pays et sur les facteurs déterminants de celle-ci. D’une année à l’autre, la corruption demeure préoccupante au Burkina. Le rapport du REN-LAC de 2018 ne démontre pas le contraire.

En effet, un enquêté y relève que « partout dans les services, il faut motiver les agents si tu veux que ta demande soit satisfaite au plus vite. C’est tellement connu que cette pratique est devenue la norme». Il n’est pas le seul à faire le constat d’une régression dans ce combat pour une société burkinabè plus intègre. Ainsi, il ressort de ce rapport que 327 personnes, soit 16% des enquêtés, ont offert au moins une rétribution illégale à un agent public en échange d’un service non soumis à payement. Une autre personne, un parent d’élève cette fois-ci, dit avoir été contrainte de payer au proviseur du lycée Lagmantaaba de Ouagadougou la somme de 50 000 FCFA (sans les frais scolaires) en échange d’une place pour sa fille.

Bien que le phénomène de la corruption continue à prendre de l’ampleur « tout semble indiquer la mauvaise volonté politique au sommet de l’Etat » d’éradiquer ce fléau, a indiqué le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo. Ainsi, dit-il, on constate  plutôt que « celui qui doit incarner le symbole de la lutte contre la corruption  au Burkina à travers son  exemplarité, sa fermeté au sommet de l’Etat, même si ses amis ou collaborateurs y sont impliqués s’est plutôt  transformé  en un spectateur impuissant face aux dérives de certains agents publics ». En témoignent les affaires suivantes : la perte d’argent à la résidence de la ministre de la Promotion de la femme et de la Solidarité nationale et celle concernant la somptueuse villa de l’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Jean Claude Bouda. Par ailleurs, Sagado Nacanabo a appelé tous les acteurs à s’impliquer dans la lutte contre la corruption au Burkina.

 

Roukiétou Soma

 (Stagiaire)

 

Encadré

Top sept des services occupant le peloton de tête des corrompus au Burkina

 

La douane s’illustre en tête de ce classement selon le rapport 2018 du REN-LAC alors qu’elle se positionnait à la deuxième place en 2017.

Contrairement à 2017 où elle occupait la première place dans le classement des plus corrompus, la police municipale perd une place en 2018 et devient deuxième dans ce classement.

Pour sa part, la DGTTM n’a pas changé de place : troisième en  2017 et  2018.

Suivent les services de la gendarmerie, de la police nationale et du secteur de l’enseignement supérieur respectivement quatrième, cinquième et sixième. La justice boucle cette liste du top sept des plus corrompus en devenant septième en 2018 par rapport à 2017 où elle était dixième. Chose qui dénote l’évolution croissante de ce fléau dans ce secteur sensible qu’est la justice

Par ailleurs, des services comme la SONAGESS et le CCVA font leur apparition dans le classement de 2018  du REN-LAC.

 

                  R.S.

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