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Rentrée des classes : L’équation à plusieurs inconnues des professeurs Maïga et Ouaro

Le ministre de l’Education nationale, Stanislas Ouaro, et son collègue de l’Enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, ont procédé, le mardi 1er octobre 2019 à Ouagadougou (dans la commune rurale de Saaba), au lancement officiel de la rentrée scolaire et académique 2019/2020. Placée sous le thème « renforcer la résilience de la communauté éducative face au défi sécuritaire : gage pour l’atteinte de l’objectif de l’éducation pour tous », cette rentrée est marquée par une situation sécuritaire précaire ayant occasionné la fermeture de près de 2000 écoles et affecté environ 300 000 élèves.

 

 

 Le lycée Wendpuiré de Saaba était le point de convergence des différents acteurs du monde éducatif en cette matinée du mardi 1er octobre 2019. C’est devenu une tradition pour les principaux acteurs du système éducatif et des instances de la communauté éducative de se retrouver à la faveur de la rentrée des classes pour partager les préoccupations et les perspectives que leur inspire l’avènement d’une année scolaire et universitaire nouvelle.

 

Au cours de la cérémonie solennelle  de lancement des activités pédagogiques, l’hôte du jour, le maire de la commune de Saaba, Joseph Dipama, au nom du conseil municipal, a souhaité la bienvenue à tous ceux qui ont effectué le déplacement dans sa cité. Il a affirmé  que  la commune de Saaba, à l’instar des autres du Burkina Faso, est affectée par les effets du contexte sécuritaire difficile. « Elle enregistre dans bon nombre de villages des déplacés venus des régions ayant subi des attaques. Nous nous prosternons devant le bon Dieu et nos ancêtres pour venir à bout de ces forces du mal », a-t-il indiqué. A l’endroit des élèves, il affirme : « Si vous restez disciplinés vous aurez de meilleurs résultats. Si vous abandonnez les IPhones et les Androids vous allongerez la liste des lauréats à l’excellence. Juste pour vous dire que le fondement de l’apprentissage repose sur la discipline et la concentration. Et ce ne sont pas les écouteurs à l’oreille et les voyages dans les réseaux sociaux qui vont vous apporter ces valeurs », a-t-il martelé.

 

La représentante des élèves, Yougbaré Iklass Josépha, 7 ans,  en classe de CE1, a saisi l’occasion pour dire merci aux autorités pour les efforts consentis pour l’éducation malgré le manque de moyens financiers et une situation sécuritaire préoccupante. Par ailleurs, elle a relevé que l’insuffisance de salles de classe et de mobilier demeure une préoccupation. Le lycée Wendpuiré de Saaba souffre énormément et elle souhaite que cela soit pris en compte. Aux éducateurs et aux autorités, elle a fait la promesse  d’obéir à leurs enseignants et de se démarquer des grèves qui empêchent de progresser. Elle a aussi invité ses camarades élèves et étudiants à rester sages pour ne pas sacrifier leur éducation et le regretter plus tard.

 

Le patron de la cérémonie, le ministre de l’Education nationale, Stanislas Ouaro, a saisi l’opportunité pour affirmer  la volonté ferme du gouvernement de poursuivre la mission éducative assignée à son département et les efforts consentis par les partenaires permettront encore l’accroissement de la capacité d’accueil de notre système éducatif. Mais aussi et surtout d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie de scolarisation des élèves dans les zones à forts défis sécuritaires. Cependant, il reconnaît que la rentrée s’effectue dans un contexte sécuritaire difficile marquée par des attaques récurrentes des terroristes dans certaines régions du pays qui ont durement éprouvé des populations dans leurs activités quotidiennes. Cette situation n’est pas sans impact sur le système éducatif et elle a conduit à l’interruption des activités d’enseignement, à la fermeture et à la destruction de plusieurs écoles et établissements et à l’abandon forcé des classes par les enseignants. Pour les zones affectées par l’insécurité, le ministre affirme que le  développement  d’un système  éducatif ne sera pas possible dans ces zones. « C’est pour cela, le gouvernement a mis en place une stratégie de scolarisation en situation d’urgence pour fédérer l’ensemble des initiatives et des interventions afin que nous puissions reprendre progressivement la situation en main, » a-t-il expliqué. Par ailleurs, les FDS sont déployées à travers le pays et travaillent à sécuriser les zones pour la reprise progressive des activités pédagogiques, a-t-il souligné.

 

S’agissant du sort  des déplacés qui ont occupé les écoles, le professeur affirme que 96 établissements ont été  occupés à travers le pays et des sites ont été identifiés pour les reloger. « Dans ces sites, nous prévoyons des classes temporaires pour poursuivre la scolarisation des enfants scolarisés et non scolarisés. Nous avons donné des instructions dans toutes les localités pour que chaque parent déplacé puisse inscrire son enfant quel que soit son niveau », a-t-il ajouté. Il a également précisé que certaines localités ne reprendront pas de sitôt le chemin des classes à cause de la situation d’hivernage, car il faut trouver des sites pour recaser les déplacés avant le début des cours. Concernant les enseignants qui sont en arrêt depuis deux ans, ils sont redéployés à travers le pays soit pour occuper des écoles en manque d’enseignants, soit pour venir en complément dans les classes pléthoriques a encore souligné le ministre Ouaro.

                                                                                                                    Harouna Abdoulaye Nass

 

Encadré :

Les policières escortent  les élèves

 

La rentrée des classes est un jour de retrouvailles pour beaucoup d’élèves. C’est un rendez-vous que beaucoup d’élèves ne veulent rater sous aucun prétexte, car c’est l’occasion tant attendue par certains pour montrer leurs nouvelles motos à leurs camarades. La veille, la nuit est souvent courte, tellement ceux-ci sont pressés de voir le soleil se lever.

C’est donc sans grande surprise que les usagers de la route constatent que les voies sont encombrées généralement le premier jour du mois d’octobre. Et qui connaît l’incivisme des Ouagalais sait que c’est un jour de tous les dangers en circulation. Surtout que ce ne sont pas que les élèves qui renouent avec leur train-train quotidien.

Les femmes, on le sait, sont toujours très protectrices. L’Association des fonctionnaires féminins de la police nous en donne la preuve. Averties de la situation décrite plus haut, les policières ont pris l’initiative de doubler la vigilance sur les grands axes, non sans la bénédiction de la hiérarchie. Les plus vigilants d’entre nous ont dû faire le constat. Voyant la forte mobilisation « des poulets », certains usagers, les pessimistes, ont vite imaginé le pire. Rassurez-vous, ce sont les policières qui veillent au grain afin que les mômes aillent en toute quiétude à l’école. Et dès 6h, elles étaient positionnées dans les différents carrefours de la ville. Elles ne quitteront les lieux qu’après avoir constaté une accalmie. Autant dire que la rentrée scolaire est l’affaire de tous.

 

A.E.A.

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