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Hugues Fabrice Zango, médaille de bronze aux Mondiaux d’athlétisme : «Je suis sur la bonne lancée pour repousser mes limites»

Après les championnats du monde d’athlétisme à Doha au Qatar où il a  terminé sa compétition de triple saut à la 3e place avec un bond de 17,66 m, le Burkinabè Hugues Fabrice Zango a regagné le bercail ; histoire de dire merci à tous ceux qui l’ont soutenu dans la conquête de cette médaille mondiale, mais aussi présenter sa moisson aux autorités politiques du Pays des hommes intègres. Dans un coin de sa tête, il pense déjà aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

 

 

Après l’effort, il était important pour toi de présenter cette médaille à ta famille, tes supporters, mais aussi aux autorités…

 

Il y a effectivement beaucoup de personnes qui m’ont soutenu de par les réseaux sociaux, mais aussi par des appels téléphoniques et bien d’autres canaux. C’est vrai que je suis venu pour présenter cette médaille qui est le fruit de mon labeur à tous ceux qui m’ont encouragé. Individuellement, je peux citer l’Etat burkinabè, ma famille forcément, mes fans et tous ceux qui sont fiers de cette représentation de l’athlétisme burkinabè.

 

Dites-nous comment le concours s’est déroulé à Doha ?

 

Pour arriver à cette performance, ce fut un long processus. On dit qu’il faut à peu près 10 ans pour atteindre le haut niveau. L’aventure a commencé pour moi en 2011. Mais concrètement cette année, j’ai changé de coach et je suis avec un ancien champion du monde de triple-saut, Teddy Tango, qui m’a permis d’éviter certains pièges et qui m’a donné des astuces qui m’ont apporté beaucoup sur le plan physique. De plus, il y a toute une équipe derrière moi qui m’a permis de me préparer pour ces championnats du monde. Cette équipe est basée en France, je m’entraîne à Reims et aussi du côté de Béthune.

 

17,66 m c’est ta meilleure performance, le record du Burkina et d’Afrique ; ce n’était pas facile à réaliser ?

Il faut dire que c’est la médaille de bronze la plus chère de l’histoire des championnats parce que tous les médaillés de bronze ont toujours sauté en dessous de 17,66 m. Je suis donc content de l’avoir obtenu et mieux. Si on revenait en 2017, je partirais avec l’argent, à 1 centimètre de l’or. C’est pour dire que le niveau du triple saut mondial est en train de grimper. Aujourd’hui, cette performance suffit pour obtenir du bronze mais je ne suis pas sûr que ça suffise pour une place sur le podium aux Jeux olympiques.

 

Etes-vous en train de nous dire qu’il faut encore briser d’autres records afin de remporter quelque chose à Tokyo en 2020 ?

 

Il faut sans cesse repousser ses limites et là, je suis sur une bonne pente. Depuis le début de l’année, j’ai amélioré le record national à 6 reprises, le record d’Afrique 2 fois, sans oublier le record d’Afrique en salle. Ce qui laisse présager que je ne suis pas au bout de mes limites. Je pense qu’avec encore beaucoup de travail, on pourra sans aucun doute glaner des centimètres pour les Jeux olympiques.

 

Vous êtes là pour une semaine, l’agenda est sans doute chargé ?

 

Oui il y a des audiences prévues, notamment avec le Moogh Naaba, le ministre des Sports et des Loisirs, et aussi une rencontre avec le président du Faso qui reste à être confirmée.

Une semaine, c’est court, mais j’espère que nos agendas concorderont. En tout cas, ce serait intéressant de voir le chef de l’Etat et lui traduire de vive voix mes remerciements, car je reçois beaucoup de tweets de sa part, mais également de lui dire qui je suis et comment je prévois la suite de ma carrière.

Par rapport aux lauriers, je ne sais pas ce que l’on me réserve. Je ne vais pas monter sur mes grands chevaux et commencer à rêver. Je vais attendre patiemment que l’Etat récompense son champion.

 

2019 s’achève sur une bonne note, 2020 s’annonce avec les JO et les attentes sont grandes. Sentez-vous la pression monter ?

 

D’abord le message que je voudrais donner, c’est que les gens sachent que c’était possible de gagner une médaille aux championnats du monde. Et sachant qu’on pense déjà à une médaille à Tokyo, c’est une motivation. Il y a quelques années, on n’osait pas y rêver. Désormais, c’est un pas franchi dans la psychologie des gens. Maintenant, il faut se préparer car Tokyo, c’est dans 10 mois et il y a beaucoup de choses à faire. Il y a des étapes intermédiaires comme le championnat du monde en salle, le championnat d’Afrique, qui me permettront de jauger ma forme. Aux Jeux olympiques, j’aurai 27 ans, c’est l’âge idéal pour faire de grandes choses.

 

Interview réalisée par

Kader Traoré

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