Menu

Maison d’arrêt et de correction de Ouaga : « Un vent de liberté » souffle sur les détenus

La 10e édition du festival « Un vent de liberté », aujourd’hui considéré comme le rendez-vous le plus attendu par centres de détenus du Burkina, a été lancée le mardi 15 octobre 2019 à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou).

 

Le lancement du festival «un vent de liberté» a incontestablement été un moment d’évasion et d’euphorie pour les détenus de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Le petit déjeuner offert aux pensionnaires et au personnel, les prestations musicales, les danses et la présence des humoristes ont certainement permis aux condamnés d’oublier, du moins pendant quelques heures, leur situation. Et l’un des temps forts de la cérémonie a été la montée sur scène de deux ex-détenus : il s’agit de Johnny Sougué qui avait entièrement enregistré un album à la MACB (Maison d’arrêt et de correction de Bobo), un maxi single de quatre titres dont la dédicace a eu lieu il y a environ six mois ; le deuxième n’est autre que Rolby qui a séjourné à la MACO. Il a bien enflammé le public avec sa chanson qui invite toute personne à se battre dans la vie. Transportés par la mélodie, des invités de marque comme l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, les organisateurs et même les GSP (Gardes de sécurité pénitentiaire) ont dansé spontanément aux côtés de quelques pensionnaires. Et même si certains ont eu du mal à trouver le rythme, il n’en demeure pas moins que ce beau moment de communion, de solidarité et d’amour restera longtemps gravé dans les mémoires, de même que la déclaration de Rolby quand il a rappelé la citation de feu Nelson Mandela pour qui « être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres ».

Détectés avec l’aide des directions s’occupant des sports et des loisirs, ces deux exemples dont les œuvres ont été subventionnées par le BBDA (Bureau burkinabè du droit d’auteur) fortifient certainement les membres d’African culture, la structure qui a initié ce festival. Apolitique, non confessionnelle et à but non lucratif, l’association est née d’un groupe d’anciens étudiants qui avaient à leur tête Idrissa Sawadogo, plus connu sous le pseudonyme de Freeman Tapily, président de l’organisation. Tout a commencé par un groupe de réflexion en 2008 qui sera formalisé en association le 10 octobre 2010. La première édition du festival aura alors lieu deux mois plus tard, soit en décembre 2010, à la MACO. Pour cette année, la suite du programme prévoyait un déjeuner avec les détenus et le personnel, plusieurs prestations artistiques et un match de football. Après l’étape de Ouagadougou, les organisateurs vont aller vers dix autres structures pénitentiaires comme le Centre des mineurs en conflit avec la loi de Laye, Gaoua, Koudougou, Dédougou, Dori, Bobo-Dioulasso et Tenkodogo, entre autres.

A la question de savoir s’il pense avoir atteint ses objectifs, Freeman Tapily estime qu’il peut faire mieux que ce qu’il a déjà accompli en dix ans. En effet, selon les explications du secrétaire général d’African culture, Moumouni Nikiéma, ils ont toujours réussi, comme c’est le cas cette année, à apporter une assistance médicale et judiciaire aux détenus qui ont besoin de se faire examiner ou rencontrer des hommes de droit qui peuvent les aider à connaître les mécanismes pouvant alléger leurs conditions de détention et pourquoi pas favoriser leur sortie plus tôt que prévu. L’association a également facilité le parrainage par de bonnes volontés des bébés vivant avec leur mère à la MACO. Elle organise un arbre de Noël chaque année à leur profit. African culture a procédé à la réfection des toilettes des femmes et à la réalisation de canaux d’évacuation, entre autres. Tout cela a été possible grâce à l’aide de plusieurs partenaires comme l’ambassade de France au Burkina et la fondation AMPO (Association managré nooma pour la protection des orphelins) qui ont reçu des attestations de reconnaissance. Ils ont promis de faire de leur mieux pour continuer à accompagner cette initiative qui contribue à soulager la peine des pensionnaires de la MACO. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle a été bien accueillie par la direction de la prison qui soutient que cette activité participe à humaniser les lieux de détention, ce qui fait bien sûr partie de leurs objectifs.  

Plusieurs autres personnalités ont été représentées à cette occasion. C’est le cas du parrain, à savoir le ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, Salifo Tiemtoré.

Zalissa Soré

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut