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Crise CDP : « Le parti a de beaux jours devant lui, n’en déplaise à ses détracteurs» (Eddie Komboïgo, président du parti)

Depuis que des directives sont venues d’Abidjan pour résorber la crise que traverse le CDP, le président du parti ne manque pas l’occasion de rencontrer les militants pour leur en expliquer la teneur et appeler à l’union. Après une réunion avec les secrétaires généraux des sections provinciales du parti, tenue le 20 octobre 2019 à Ouagadougou, Eddie Komboïgo était, le même jour, le grand invité des jeunes de l’arrondissement 8 de Ouagadougou qui ont tenu une assemblée générale. Le chef du parti a réitéré l’appel de la direction qui souhaite que la volonté du fondateur dans cette crise soit faite, sachant que Blaise Compaoré a demandé que les sanctions infligées à certains militants soient rapportées et que ces derniers regagnent les rangs.

 

On s’attendait à du nouveau dans la résorption de la crise que traverse le Congrès pour la démocratie et le progrès à cette assemblée générale des jeunes où était d’ailleurs annoncée « une importante déclaration ». Mais ce fut plutôt du déjà entendu, le principal discours ayant eu trait aux directives du président d’honneur, Blaise Compaoré, alors que quelques jours plus tôt, elles faisaient l’objet d’une conférence de presse donnée par la direction du parti. 

Pour sûr, le temps d’une journée, la cour de l’école primaire de Bissighin a été le haut lieu d’une rencontre politique qui a drainé des centaines de personnes unies par une cause, le CDP. Une assemblée générale initiée par des jeunes et qui n’a pas pour autant exclu les militants d’autres tranches d’âge. Des tentes dressées çà et là n’ont pas contenu leurs hôtes du jour. Explication des organisateurs : des pavillons entiers ont été réservées à environ « quatre cents femmes » qui, à l’occasion  marquaient leur adhésion au parti de l’épi et de la daba.

La ferveur de la foule  est montée d’un cran lorsque le président du parti, Eddie Komboïgo a fait son apparition, accompagné de quelques têtes de proue du Bureau politique national et du Haut conseil. Etait notamment remarquée la présence de caciques comme Mélégué Traoré, Luc Adolphe Tiao, Jean de Dieu Somda, Achille Tapsoba, Irène Yaméogo, Paul Ouédraogo, …A la tribune les discours se sont succédé. Les jeunes, les femmes, chacun a eu droit à la parole par la voix d’un représentant. Le message et le ton sont restés les mêmes : ‘’soutien à la direction du parti et à son président’’ ; ‘’victoire en 2020’’.

La plus attendue des allocutions était celle du président du parti qui allait s’attarder sur les derniers développements de la crise qui, faut-il le rappeler, a été marquée par des sanctions prises à l’encontre de certains militants dont Léonce Koné, et l’intervention du président d’honneur, qui depuis la Côte d’Ivoire où il est en exil a demandé au président du parti de rapporter les sanctions et aux sanctionnés de revenir dans les rangs.  « Les commentaires et les spéculations vont bon train dans les médias, dans les maquis, dans tous les coins et recoins du pays au sujet des dernières recommandations de notre président d’honneur. Je ne voudrais pas m’étaler sur cette nouvelle donne après la conférence de presse donnée en début de semaine par la direction du parti », a indiqué Eddie Komboïgo avant de déclarer que « Blaise Compaoré reste et restera toujours notre inspirateur ».

En clair, la direction se plie à la volonté du fondateur du parti et ira désormais dans ce sens. On a même entendu un Eddie Komboïgo  faire cet aveu : « rien ne peut être au-dessus des intérêts fondamentaux de notre parti, surtout  lorsque la voie est indiquée par celui-là même qui a eu la vision de le créer il y a 23 ans. Nous allons revenir sur les décisions du congrès extraordinaire relatives aux exclusions et aux suspensions, nous les soumettrons bientôt à un autre congrès extraordinaire (…) Nous accueillerons à bras ouverts et en toute sincérité tous ceux qui avaient été sanctionnés par le congrès extraordinaire. Nous accueillerons avec enthousiasme tous les militants qui pour une raison ou pour une autre s’étaient éloignés du CDP, découragés par le climat délétère qui y régnait. Qu’ils reviennent tous». Comme un appel vite entendu, 22 militants qui avaient quitté les rangs ont annoncé, le lendemain, leur retour, donnant ainsi raison au chef du parti qui estime que «le CDP a de beaux jours devant lui, n’en déplaise à ses détracteurs».

A 13 mois de la présidentielle pour laquelle l’ex-parti au pouvoir nourrit l’ambition de revenir aux affaires, c’est désormais un souvenir le temps des incompréhensions, à en croire Eddie Komboïgo fustigeant au passage la gestion actuelle du pays que l’on sait dans une impasse sécuritaire. 

 

Bernard Kaboré

Dernière modification lemardi, 22 octobre 2019 21:37

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