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Diarrhée de l’enfant : Un vaccin oral en essai

La diarrhée causée par  la bactérie shigelle fait des ravages en Afrique au sud du Sahara et en Asie du Sud, causant plus de 210 000 décès d’enfants en 2016 dont 63 000 de moins de 5 ans issus en majorité d’Afrique de l’Ouest. Une situation qui a amené des institutions aussi bien nationales qu’internationales à se constituer en consortium pour mener des recherches en vue de trouver un vaccin. Le projet de développement du vaccin a été lancé le mercredi 23 octobre 2019 à Ouagadougou.

 

Deuxième cause de diarrhée après le Rotavirus chez les enfants, la shigellose est responsable de la diarrhée sanglante entraînant une mort rapide des enfants en Afrique au sud du Sahara et en Asie du Sud. En effet, ce sont plus de 210 000 décès d’enfants qui ont été enregistrés en 2016 dont 63 000 de moins de 5 ans issus en majorité d’Afrique de l’Ouest ; malheureusement, à ce jour, il n’y a pas de vaccins approuvés contre ce mal. Il n’existe que des antibiotiques, auxquels résiste la bactérie shigelle, cause de cette maladie diarrhéique. D’où la nécessité de développer un vaccin pour venir à bout de cette maladie. A cet effet cinq institutions internationales issues de six pays, l’Allemagne, le Burkina, l’Inde, la Hollande, la Suède et la Zambie, se sont constituées en consortium pour mener des recherches. Celui-ci porte désormais le projet de développement du vaccin oral contre la Shigellose en Afrique (ShigOraVax), et ses activités ont été lancées ce mercredi 23 octobre 2019 à Ouagadougou.

A en croire Sophie Houard, représentant le consortium, les laboratoires Hilleman ont développé un vaccin tétravalent inactivé constitué de souches pathogènes dominantes dans les pays affectés qui sera administré par voie orale. Ainsi, à cette étape, les résultats des recherches précliniques menées par les laboratoires Hilleman démontrent que leur vaccin est protecteur et immunogène et ce, sur plusieurs modèles d’animaux. Pour elle, ces résultats sont prometteurs et expliquent la progression du développement du vaccin vers les essais cliniques. Plusieurs essais sont donc prévus qui commenceront par les adultes, d’abord au Nederland, ensuite au Burkina et en Zambie (voir encadré).

Au Burkina, le projet est porté par le Groupe de recherche Action en santé (GRAS). Pour le directeur exécutif du GRAS, le Dr Mohamadou Siribié, ce projet renforce les actions déjà entreprises au sein de l’institution.

Quant au conseiller technique du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Serge Diagbouga, il a assuré les acteurs de la disponibilité de son département à soutenir les initiatives de rayonnement de la recherche et de l’innovation scientifique au Burkina. Il a d’ailleurs salué la création de ce consortium international qui vient à point nommé et doit permettre de dynamiser une collaboration Sud/Sud et Nord/Sud dans le domaine de la recherche scientifique. 

Financé par un programme de l’Union européenne (EDCTP), le partenariat entre l’Europe et les pays en développement pour les essais cliniques, à hauteur de 5,7 milliards de FCFA, le projet ShigOraVax vise également le renforcement des capacités de recherches cliniques, de surveillance épidémiologique et de recherches en immunologie cliniques.

 

 

 

Ebou Mireille Bayala

 

 

ENCADRE 

 Le processus des essais

 

Il est prévu plusieurs essais cliniques jusqu’à l’obtention de la preuve que le vaccin est efficace. Le premier démarrera avec les Pays-Bas au Centre médical de Leiden et concernera les adultes. Un comité indépendant assurera le suivi. S’il s’avère que le vaccin est dépourvu d’effets nocifs, l’essai sera effectué au Burkina.

L’analyse des données de cet essai permettra de déterminer la dose en termes d’innocuité et d’immunogénicité qui sera testé au cours d’un deuxième essai clinique du projet qui vise à déterminer la sécurité et l’immunogénicité de plusieurs formulations du vaccin chez les enfants de 17 à un an. Cette phase sera déterminée par le GRAS (Groupe de recherche Action en santé). A l’issue, une autre sera menée simultanément au Burkina et en Zambie afin de déterminer l’efficacité du vaccin pour la protection des enfants de 1 à 5 ans.  

   

 

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