Menu

Une lettre pour Laye : Si même le pape prie pour le Faso…

 

Cher Wambi,

 

En attendant le bilan de la campagne agricole que les techniciens du ministère de l’Agriculture vont bientôt établir, les services de l’ASECNA Burkina Faso, qui ont toujours fait l’amitié au journal de ton oncle Nakibeuogo de lui envoyer les données pluviométriques hebdomadaires, ont, quant à eux, procédé au calcul des cumuls des quantités d’eau tombées au cours de la saison 2019.

 

 

Cette année, sans grande surprise, c’est la localité de Gaoua qui a été la plus arrosée avec un total de 1024,5 mm alors que Bogandé arrive en dernière position avec seulement 422,3 mm d’eau.

 

C’est ce qui ressort du tableau récapitulatif du jeudi 6 juin au mercredi 13 novembre 2019 que voici :

 

Dori : 515,9 mm ; Ouahigouya : 593,9 mm ; Ouagadougou-Aéro : 636,4 mm ; Dédougou : 697,3 mm ; Fada N’Gourma : 601,7 mm ; Bobo-Dioulasso : 982,5 mm ; Boromo : 792,3 mm ; Pô : 750 mm ; Gaoua : 1024,5 mm et Bogandé : 422,3 mm.

 

En attendant donc d’en avoir la confirmation officielle, au regard de ce que j’ai pu entendre et voir lors de mes quelques sorties en campagne, tout indique que le bilan céréalier sera globalement à la hauteur du labeur des paysans, même si, dans certaines localités du pays, les risques de déficit sont à craindre.

 

Puissent Dieu et les mânes nous accorder la santé, la paix et la sécurité, pour jouir des fruits de notre sueur, et nous donner longue vie pour les saisons à venir.

 

 

 

Cher Wambi, dans ma missive du 24 mai 2019, je t’apprenais qu’à l’initiative du procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Laurent Pooda, il devait être procédé, le même jour, à l’ouverture des fameuses cantines d’argent appartenant à Ousmane Guiro, ex-directeur général des Douanes. Le but de cette opération était de remettre dans le circuit financier un magot de près de deux milliards de nos francs. Cette somme que la justice lui avait confisquée aux dernières heures de l’année 2011 étaient toujours, huit ans après, enfermées dans les cantines et gardées dans les sous-sols de la trésorerie régionale du Centre.

 

On se souvient que, lors des assises de juin 2015, l’ancien patron des gabelous avait été condamné à une peine de prison de deux ans avec sursis et au paiement d’une amende de 900 millions. Mais il sera vain, l’espoir que Guiro caressait d’entrer en possession du reste de l’argent.

 

En effet, rien ne lui sera restitué au motif du pourvoi formulé par le parquet général de la Cour d’appel contre le jugement rendu.

 

Le 24 mai dernier, Ousmane Guiro n’avait pas assisté à l’ouverture des cantines puisque dénonçant la procédure suivie.

 

Il s’insurge, d’abord, contre le fait que c’est seulement au moyen d’une « simple lettre » qui, selon lui, « n’est pas un acte judiciaire » que le procureur général a décidé et ordonné l’ouverture des cantines là où il fallait «des réquisitions en bonne et due forme». De plus, l’ex-douanier soutenait que la décision d’introduire l’argent confisqué dans le circuit financier était du ressort du premier président de la Cour d’appel et non du procureur général qui n’est qu’une partie à la procédure. Enfin, Ousmane Guiro était contre cette injection de l’argent dans le circuit financier parce qu’il estime que les sommes dont il est question lui appartiennent toujours et qu’on ne saurait en disposer à place.

 

C’est la raison pour laquelle il avait saisi en juin dernier l’inspection générale des services du ministère de la Justice, le Conseil supérieur de la magistrature et le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour faire constater qu’un magistrat, en l'occurrence le procureur général, a manqué à son serment et qu’en conséquence il faut enquêter sur ses agissements et prononcer des sanctions s’il y a lieu.

 

Intitulée « Plainte contre Laurent Pooda et toute autre personne pour bris ou complicité de bris et d’enlèvement de scellés et toute autre infraction qui sera révélée », la requête d’Ousmane Guiro a été transmise par le petit parquet au parquet général de la Cour de cassation.

 

Aux dernières nouvelles, cher Wambi, j’ai appris de sources bien informées que le parquet général de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire vient de finir de prendre ses réquisitions et a même transmis le dossier au premier président de la Cour de cassation, le magistrat Jean Kondé. C’est à ce dernier qu’il revient de confier le dossier à un juge d’instruction.

 

Dans le milieu judicaire, beaucoup attendent de voir ce que décidera le magistrat Jean Kondé. Il sera d’autant plus observé que lui-même et Laurent Pooda ont siégé dans la commission que l’on pourrait appeler «Opération mains propres » initiée par le Conseil supérieur de la magistrature pour traquer les magistrats qui ont porté atteinte à l’éthique et à la déontologie de leur profession.

 

Après avoir parcouru le dossier, qui est sur sa table, le président Jean Kondé aura à sa disposition deux options : il décide de le classer sans suite ou alors il le transmet à un juge d’instruction.

 

Du coup, comme je te l’ai dit, ils sont nombreux, dans le paysage judicaire, qui attendent de voir le président Kondé à l’œuvre dans ce dossier.

 

 

 

Cher Wambi, plus que trois semaines pour le marathon paalga du Grand Ouaga (MPGO) prévu pour le 7 décembre 2019. Le départ aura en effet lieu ce jour-là devant le siège de L’Observateur paalga pour l’arrivée, 42,195 km plus loin, au camp fonctionnaire devant la Cathédrale après un détour par Saaba. Le comité d’organisation est donc à pied d’œuvre pour que le rendez-vous soit tenu, et bien tenu, grâce au soutien de ses sponsors et de ses partenaires institutionnels. Après une première sortie de reconnaissance du parcours, la commission sécurité a ainsi refait hier le circuit de bout en bout pour cerner de plus près les différents paramètres qui entrent en ligne de compte dans la sécurisation du tracé.

 

Il ne reste guère plus que sept jours pour la fin des inscriptions le 23 novembre prochain à L’Observateur paalga, à la Fédération burkinabè d’athlétisme (sise au stade du 4-Août) ou à la Direction des sports et des loisirs de la commune (au stade municipal). Avis donc aux hommes et femmes de la dernière minute, que ce soit les athlètes professionnels, qui ambitionnent de remporter le premier prix, d’une valeur de trois millions de francs CFA, les amateurs, qui veulent éprouver leurs propres limites ou juste participer à ce qui est aussi une fête populaire.

 

Cher cousin, comme tu le sais, le MPGO n’est que la continuation, sous une autre forme, du marathon Ouaga-Laye qui avait été lancé en 2008 lors de son 35e anniversaire par le journal de ton oncle Nakibeugo et qui, après cinq éditions  consécutives, avait dû reculer pour mieux… courir ; le temps de trouver un partenaire stratégique pour pérenniser une initiative qui devenait de plus en plus lourde à porter par les épaules du seul Nakibeugo. Après presque deux années de tractations, la mairie de Ouaga et L’Observateur ont signé une convention qui les lie désormais ; un partenariat qui a des implications, parmi lesquelles le fait que, pour cette édition de la renaissance, l’épreuve va se courir dans la capitale. Au grand dam des habitants et ressortissants de Laye – et pas seulement – dont je comprends l’amertume. Le directeur de publication Edouard Ouédraogo, par courtoisie et par élégance, a de ce fait dépêché mardi dernier une délégation à Laye pour rencontrer le maire, Zango Boniface Trenbsom, et ses administrés, notamment le comité local d’organisation qui abattait sur place un travail considérable, pour leur expliquer les tenants et les aboutissants de la nouvelle donne. Et cela quand même s’ils étaient déjà au courant du nouveau virage qui a été pris.

 

Cher Wambi, le PCO, Ousseni Ilboudo, et Marcelin Ouédraogo, les deux envoyés spéciaux, ont ainsi échangé en toute fraternité et sincérité avec le premier magistrat qui n’a pas caché sa déception. Un sentiment bien compréhensible (c’est le contraire qui aurait été étonnant et même inquiétant), même si les visiteurs ont tenu à dire que ce n’était qu’un au revoir, pas un adieu ; autrement dit, même avec ce nouveau partenaire qu’est la commune-capitale, rien n’interdit que l’épreuve reprenne la direction de Laye et dans pas très longtemps. L’histoire entre ce gros bourg à trente-cinq kilomètres de Ouaga et L’Obs, gravée depuis des décennies dans les colonnes d’Une Lettre pour Laye, ne saurait d’ailleurs se réduire au seul marathon, et il faut peut-être mettre certaines outrances verbales sur le compte de ce qui ressemble au dépit d’un amoureux qui se sent trahi, mais qui passera, j’en suis convaincu.  

 

 

 

A présent, cher Wambi, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

- Cela fait maintenant un mois que Blaise Compaoré a réuni à Abidjan les différents protagonistes de la crise qui secoue le CDP, à qui il a prescrit sa médication. A la direction du parti, qui avait suspendu ou exclu certains de ses grands militants, le fondateur et président d’honneur de l’ancienne formation politique au pouvoir avait, on se rappelle, demandé de rapporter les sanctions, ce qu’Eddie Komboigo s’était tout de suite engagé à faire. A ceux qui avaient esté en justice contre leur parti Blaise avait demandé de retirer leurs plaintes. Un mois plus tard, où en est-on ? Au lieu de la paix des braves à laquelle on s’attendait, c’est plutôt une paix fourrée qui existe entre les deux camps qu’un mur de défiance et de ressentiment continue de diviser. La direction du parti attendrait que les différentes plaintes soient retirées avant de convoquer un nouveau congrès, la seule instance habilitée à annuler les sanctions prise par le congrès précédent. Or là, ça coince jusqu’à présent : ainsi, si le groupe Rasmané Ouédraogo et autres a effectivement envoyé une lettre de désistement le 7 novembre au juge qui en a pris acte (notification a été faite à la direction du CDP), par contre cinq actions en justice de Mahamadi Koanda contre le CDP seraient toujours pendantes dont une qui devrait être appelée le 27 novembre prochain. Du coup, le congrès ne peut se tenir avant la première quinzaine de décembre. En attendant, une réunion du Bureau exécutif national (BEN) doit se tenir le lundi 18 et une autre du BPN le 23 novembre pour statuer sur ces questions.

 

Il faut croire que le remède de Blaise n’est pas aussi magique que ça ou en tout cas que ses effets tardent à se faire sentir dans ce qui est, avant tout, une guerre de positionnement dans la perspective des élections de 2020, que ce soit au sujet du candidat à la présidentielle ou des législatives.   

 

 

 

- Depuis que le Burkina Faso est l’objet d’attaques terroristes aussi récurrentes que meurtrières, les leaders religieux, sans distinction aucune, exhortent leurs ouailles à la prière, au recueillement et même au jeûne.

 

Dans les mosquées, les églises, les temples et autres lieux d’adoration, pas une célébration ne se déroule sans que l’on  supplie Allah, Dieu ou les fétiches d’apporter à notre pays la paix, la sécurité et la cohésion sociale d’antan.

 

Au regard de la détérioration sans précédent de la situation sécuritaire, d’autres voix, outre les nôtres, commencent à s’élever pour implorer sur le Burkina la protection divine : ainsi du pape Benoît, qui, au cours d’une audience générale mercredi dernier à la place Saint-Pierre de Rome, a dédié une « pensée spéciale à ce cher Burkina Faso éprouvé par des violences récurrentes ».

 

Selon « Vatican News », le souverain pontife a exhorté les autorités religieuses et civiles et les personnes de bonne volonté à multiplier les efforts dans l’esprit du Document d’Abu Dhabi  sur la fraternité humaine ».

 

Il a aussi confié au Seigneur « les victimes, les blessés, les déplacés et ceux qui souffrent de ces drames ».

 

 

 

- Recruté comme cameraman à la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), Yacouba Gamené s’est vite rendu compte qu’il n’y avait aucune possibilité d’évolution dans son métier tout simplement parce qu’il n’y avait pas de concours professionnels. Et de fait, aujourd’hui à la porte de la retraite, cet agent aura fait toute sa carrière dans la catégorie B1. C’est la raison pour laquelle il a décidé d’attaquer l’Etat en justice, précisément devant le tribunal administratif de Ouagadougou pour demander à être dédommagé suite à cette situation. En réparation du préjudice subi durant sa carrière professionnelle, le cameraman demande un dédommagement de 105 millions de FCFA.

 

Hier jeudi 14 novembre 2019, Yacouba Gamené et son avocat, Me Mamadou Sombié, étaient à la barre du tribunal administratif. L’avocat a expliqué que c’est un devoir pour l’Etat d’organiser des concours professionnels pour permettre aux travailleurs de la fonction publique de progresser. Me Sombié a alors dénoncé le blocage de la carrière de son client. L’avocat a précisé que cette injustice a été corrigée par l’Etat qui a, entre-temps, introduit la possibilité des concours professionnels pour les cameramen sauf qu’au moment où cette disposition est entrée en vigueur, son client avait déjà dépassé l’âge requis pour y prendre part.

 

Sans rabaisser le métier de caméraman, le représentant de l’Etat a soutenu que l’argumentaire développé par Yacouba Gamené ne saurait constituer un préjudice au point de demander une réparation astronomique. Pour lui «ce n’est pas parce qu’on a passé 20 ans ou plus à un poste qu’on doit changer de grade». Il a ajouté que, les concours professionnels ne sont pas une obligation et que, quand l’Etat ouvre un concours de ce genre, ce n’est pas simplement pour faire progresser ses agents mais parce qu’il a besoin de personnel dans une catégorie donnée.

 

Dans quel sens le tribunal administratif va trancher cette affaire ? On attend de voir.

 

 

 

- Auteur de plusieurs études sur le Burkina Faso, considéré comme le biographe attitré du défunt président Thomas Sankara auquel il a consacré quatre ouvrages, Bruno Jaffré, que l’on ne présente plus au Burkina Faso, vient de publier un nouvel ouvrage : « L’insurrection inachevée ».

 

Présent dans notre capitale dans le cadre de la promotion de son tout dernier livre, celui qui a fait de la justice pour Thomas Sankara son cheval de bataille dans sa longue croisade contre la « Françafrique » était à la rédaction de L’Observateur Paalga  ce jeudi 14 novembre 2019.

 

La grande interview qu’il nous accordée par la même occasion vous sera proposée en début de semaine prochaine.  

 

 

 

- Centre-Nord : afin de promouvoir la solidarité et la fraternité entre les travailleurs du public et du privé du Centre-Nord, le gouverneur de la région, Casimir Séguéda, a initié une coupe de football maracana interservices. Débutée le 11 juillet dernier, celle-ci connaîtra son épilogue ce samedi 16 novembre à partir de 15h sur le terrain des sports du secteur n°4 de Kaya avec  à l’affiche : l’équipe des finances contre celle du développement rural. La manifestation sportive, qui est à sa première édition, sera précédée de compétions de pétanque, de dames et de scrabbles.     

 

 

 

- Les anciens et les actuels élèves, le personnel administratif, les enseignants et parents d’élèves de l’établissement Gabriel Taborin informent le public de la célébration des 25 ans dudit établissement qui aura lieu du 21 au 23 novembre 2019.

 

Le programme de ce jubilé d’argent, aussi riche que varié, prévoit, entre autres, un cross populaire, un forum des métiers des anciens élèves, une conférence sur la citoyenneté, une célébration eucharistique et une kermesse.

 

Pour tous renseignements complémentaires, appeler au 70 03 46 55.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification ledimanche, 17 novembre 2019 21:14

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut