Menu

Diabète : Un malade sur deux n’est pas diagnostiqué

Commémorée le 14 novembre de chaque année, la Journée mondiale du diabète a officiellement été célébrée le samedi 16 novembre 2019 au Burkina Faso. Les acteurs ont voulu mettre l’accent sur la prévention, la détection précoce et la gestion de la maladie. C’est pourquoi une rencontre a été organisée la veille pour donner aux hommes de medias des informations devant leur permettre d’inviter les populations à se faire dépister. A cette occasion, les spécialistes ont indiqué qu’un malade sur deux n’est pas diagnostiqué. Aussi, le pays comptait près de 14 000 cas de diabète en 2018.

 

 

S’il y a une chose sur laquelle les professionnels de la santé sont unanimes, c’est bien l’impact que le diabète peut avoir sur toute une famille. Et lors de leur face-à-face avec les journalistes, le Dr Paulin Somda, coordonnateur du Programme national de lutte contre les maladies non transmissibles, et ses partenaires n’ont pas manqué de le souligner, prenant parfois des exemples assez illustratifs. En effet, si dans une famille, l’un des membres souffre de cette maladie, il faudra consacrer une partie des ressources familiales à la prise en charge qui peut coûter jusqu’à 60 000 francs CFA par mois en moyenne. De plus, il faudra tenir compte du régime alimentaire prescrit à la personne dans la préparation des repas.

Si l’on en croit aussi les explications des experts, l’entourage proche joue un rôle important dans la lutte contre cette pathologie. Cela peut se faire à trois niveaux, à savoir la prévention car 80% des cas peuvent être évités avec l’adoption d’un mode de vie sain ; la détection précoce qui signifie que la connaissance des signes précurseurs permet de réagir pour que la maladie soit découverte et traitée rapidement et enfin la gestion du diabète puisque la prise en charge nécessite un traitement quotidien, un suivi régulier, une alimentation et un mode de vie sains. De ce point de vue, il est conseillé aux familles de s’informer sur les signaux d’alerte et d’être capables de déterminer leur propre risque de diabète de type 2 surtout que de nombreux parents éprouvent des difficultés pour déceler cette pathologie chez leurs propres enfants.

 

Des chiffres qui font froid dans le dos

 

C’est pour ces raisons que le thème retenu pour la Journée mondiale du diabète, célébrée tous les 14 novembre depuis 2006 par les Nations unies, est « la famille et le diabète » pour les années 2018 et 2019. Au Burkina Faso, le ministère de la Santé, à travers la direction de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, en collaboration avec des Organisations de la société civile comme l’ONG santé diabète, a profité de cette occasion pour mettre en œuvre plusieurs activités de communication, de sensibilisation, de promotion de l’activité physique et de dépistage. C’est ce qu’a déclaré l’animateur de la rencontre avec les journalistes, expliquant que ces actions qui ont commencé le 2 novembre vont se poursuivre jusqu’au 10 décembre 2019. Il s’agit de séances de dépistage gratuit du diabète, de l’hypertension artérielle et des facteurs de risques, de conférences publiques, d’activités de loisir et sportives, d’émissions télé et radiodiffusées entre autres, sans oublier la cérémonie officielle de commémoration de la Journée qui a eu lieu le 16 novembre. Toutes ces initiatives visent à améliorer les connaissances des patients diabétiques et des populations sur la maladie et ses facteurs de risque, les moyens de prévention et de prise en charge pour réduire les risques de complication ainsi que l’évolution de cette maladie chronique caractérisée par une élévation permanente de la glycémie (taux de sucre dans le sang).

En effet, le nombre de cas dans le monde ne fait que croître à cause du surpoids et de la sédentarité sans oublier d’autres facteurs comme la mauvaise alimentation et l’hypertension artérielle. A titre illustratif, on est passé de 258 millions de cas en 2010 à 425 millions en 2017. Si rien n’est fait, ce nombre va progresser et atteindre 629 millions en 2045. L’Afrique connaîtra la croissance la plus fulgurante avec 41 millions de cas en 2045 contre 16 millions en 2017. Au Burkina Faso, une étude menée en 2013 par le ministère de la Santé indiquait un taux de prévalence globale de 4,9% au sein de la population âgée de 25 à 64 ans. Le pays comptait près de 14 000 cas de diabète en 2018.  Il s’agit de ceux qui ont été détectés car, si l’on en croit Inoussa Sawadogo, chef de projet prévention à l’ONG santé diabète, un malade sur deux n’est pas diagnostiqué et il n’ira en consultation qu’à l’apparition des complications qui peuvent être redoutables pour le cœur, les reins, les yeux, les vaisseaux et en particulier les membres inférieurs avec des risques d’amputation.

 

Zalissa Soré 

 

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut