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Séminaire gouvernemental sur le terrorisme : Un général égyptien à la manœuvre

 

Les séminaires gouvernementaux se suivent mais ne se ressemblent pas, les thématiques étant chaque fois nouvelles. Hier, 26 novembre 2019, les ministres étaient à nouveau conviés à Kosyam pour une mise à niveau. «Guerre et conflits de 4e génération», c’est le thème de la communication qui leur a été livrée par le major général égyptien, Mohamed Elhalaby Hesham, un spécialiste des conflits armés.

 

 

 

Le séminaire gouvernemental semble être l’exercice privilégié par Roch Marc Christian Kaboré pour mettre aux études  les membres de son équipe. On se souvient notamment de celui sur l’élaboration de la politique nationale de défense et de sécurité le 12 juillet dernier, sur le dialogue social le 9 août, sur la réconciliation nationale le 19 avril et de celui sur le travail gouvernemental le 11 mars. Pour cet énième rendez-vous du genre, il y avait au menu pas moins que : la «guerre de 4e génération». Ce  concept à priori loin de la compréhension du profane a été, pour l’explication, théorisé pour la première fois en 1989 par des militaires américains réunis autour de l’essayiste William Sturgiss Lind. Selon leur classification, les conflits de 1re génération reposaient sur la masse humaine disposée en ligne ou en colonne sur le champ de bataille. La seconde génération supposait une puissance de feu et mobilisait en amont une puissance industrielle. La troisième génération impliquait le principe de capacité de manœuvre et faisait appel à la vitesse et à la technologie, comme la seconde guerre mondiale.

 

Quant à la guerre de 4e génération, la dernière évolution en date des conflits, elle implique,  entre autres, les éléments suivants : l’asymétrie comme élément tactique ; une base transnationale ou non-nationale ;  une guerre psychologique ;  l’utilisation de moyens de pression politiques, économiques, sociaux et militaires ; des conflits de basse intensité incluant des acteurs de tous les réseaux et milieux ;  et des groupes actifs et réduits bénéficiant de larges réseaux de communication et de soutien financier.

 

Autant dire que le Burkina est embarqué de plain-pied dans cette nouvelle donne de guerre avec le terrorisme qui endeuille le pays depuis 2015. Un constat que dresse le secrétaire général du gouvernement, Stéphane Wenceslas Sanou,  évoquant «Le développement de guerres économiques, l’augmentation  du nombre d’Etats en déstabilisation, le développement du terrorisme et le tout sur fond de résurgence des nationalismes avec la déconstruction du multilatéralisme au profit du bilatérisme». Un contexte qui, selon lui, n’échappe pas au Pays des hommes intègres, d’où l’importance pour les décideurs  de se livrer à une analyse profonde des phénomènes afin d’y apporter les meilleures réponses. «Cette analyse nécessite parfois de faire appel aux expériences d’autres peuples ou de faire appel à des expertises extérieures pour partager leur savoir», a aussi indiqué Stéphane Sanou. Et pour ce faire, c’est l’expérience du pays des pyramides, confronté lui aussi au même mal, particulièrement dans le Sinaï, qui a été sollicitée à travers le conférencier du jour, le major général, Mohamed Hesham. Cet  expert de l’armée égyptienne et spécialiste en analyse des guerres et conflits anime chaque année ces types de conférences au profit des hauts cadres d’Afrique et d’ailleurs. Le ministre de la Défense burkinabè, Cherrif Sy a précisé qu’après l’équipe gouvernementale, le conférencier présentera la même communication à d’autres acteurs comme la société civile, les Forces de défense et de sécurité, ainsi que  les médias. «La lutte contre le terrorisme  n’est pas une affaire  des FDS seulement  mais nécessite une synergie d’actions de toutes les forces vives de la nation», a soutenu Cherrif Sy.

 

 

Hugues Richard Sama

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