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Daech revendique la mort des 13 soldats français : Réalité ou simple coup de com. ?

Ce serait donc la branche ouest-africaine de l’Etat islamique qui est à la base de la collision entre les deux hélicoptères de l’opération Barkhane qui a coûté la vie à 13 soldats français le 25 novembre 2019 dans la région de Ménaka. 72 heures après le drame, cette organisation a en effet revendiqué la tragédie sans qu’on sache si les djihadistes ont effectivement touché le Cougar et le Tigre ou si les deux hélicos se sont télescopés en voulant se désengager brusquement en réaction à des tirs ennemis.

Cette revendication confirme d’ailleurs les hypothèses qui avaient été émises par certains spécialistes qui évoquaient l’erreur humaine, la panne technique ou encore l’action des salafistes contre lesquels les aéronefs étaient engagés. Rien n’interdit cependant de penser, en l’absence de preuves concrètes et solides que pourraient apporter les deux boîtes noires, que les terroristes ont fait cette annonce pour le besoin de leur funeste communication. Quoi qu’il en soit, les conséquences, elles, sont désastreuses non seulement sur le plan militaire et opérationnel mais aussi sur le plan politique ; une partie de l’opinion française réclamant de plus en plus le retrait de Barkhane des sables mouvants du Sahélistan. Certes, on n’en est pas encore là, la France officielle, du président Emmanuel Macron à la ministre des Armées, Florence Parly, en passant par le Premier ministre, Edouard Philippe, ayant tous réitéré l’impérieuse nécessité pour l’Hexagone de maintenir ses positions, car si le champ de combat est loin de Paris, il n’en demeure pas moins qu’une partie de la sécurité des Français se joue derrière ces dunes jadis paradisiaques mais aujourd’hui transformées en enfer par des gens qui ne croient ni à Dieu ni à diable.

 

La France n’est donc pas prête à se désengager militairement, mais elle ne pense pas moins revoir les modalités de son intervention au Sahel. C’est en tout cas ce que le locataire de l’Elysée a affirmé, hier  28 novembre, à l’issue de l’audience qu’il a accordée à Jens Stoltenberg, le Secrétaire général de l’OTAN ; Jupiter réclamant notamment à ses alliés «une plus grande implication» dans le bourbier sahélien. Curieuse demande faite à une organisation que le même Macron disait pourtant en état de mort cérébrale. A moins qu’il ne se serve de la mort des 13 héros pour administrer un véritable électrochoc à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. En vérité, on peut comprendre le sentiment de Macron qui doit se sentir seul dans cette croisade, car là où lui déploie  4 500 hommes qui coûtent au budget français 600 millions d’euros par an, ses alliés européens n’interviennent qu’à dose homéopathique. Il est vrai que, historiquement, les autres pays membres de l’UE et de l’OTAN n’ont pas les mêmes relations avec cette bande sahélo-saharienne, mais on peut au moins être d’accord avec Macron que l’ennemi de l’OTAN aujourd’hui, c’est moins la Chine et la Russie que la multinationale du terrorisme et ses multiples succursales desquelles en réalité aucun pays n’est à l’abri. L’argumentaire de Macron ne manque pas de bon sens, il reste à en convaincre la tête de pont de l’OTAN, pour ne pas dire le maître du monde qui a rarement été autant replié sur lui-même depuis l’installation de l’Oncle Donald dans le bureau ovale.

 

 

Aboubacar Dermé

Dernière modification ledimanche, 01 décembre 2019 19:45

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