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Terrorisme : Cours de guerre d’un général égyptien aux journalistes

Le général égyptien Hesham Elhalaby poursuit sa série de conférences au Burkina. Après les membres du gouvernement, le spécialiste des conflits avait face à lui dans la matinée du vendredi 29 novembre 2019 les hommes de médias. « Guerres et conflits de 4e génération » était encore au menu de sa communication.

 

 

Il a un CV long comme le bras. Ancien pilote de l’armée égyptienne, notamment de MIG-21, Hesham Elhalaby y a gravi tous les échelons jusqu’à sa retraite. Aujourd’hui, il parcourt le monde avec, dans les bagages, de grandes connaissances sur les conflits, en particulier la guerre dite de 4e génération. Avant de s’étaler longuement, pour la gouverne des journalistes, sur ce type de conflit dans lequel est embarqué, malgré lui, le Burkina depuis 2015, l’officier est revenu sur les différentes évolutions des façons de faire la guerre. Selon le conférencier, la première génération de conflits reposait sur le nombre de combattants. Dans cette configuration, deux armées régulières s’étripaient sur un champ de bataille. La deuxième génération, elle, se fondait sur l’intensité du feu, notamment l’usage massif de l’artillerie. C’était le cas durant la Première Guerre mondiale. Quant à la troisième génération, elle a fait son apparition avec la Blitzkrieg allemande durant la Deuxième Guerre mondiale. Flexibilité et rapidité des mouvements des troupes constituent les maîtres-mots de ce conflit.

La dernière évolution de la guerre, c’est celle dite de 4e génération qui tranche avec tout ce qu’on avait connu jusque-là. Les règles du jeu changent complètement. L’objectif principal des assaillants, selon le conférencier, c’est de « déstabiliser le pays pour qu’il devienne un Etat défaillant afin qu’eux gagnent en influence ».  Ce qui est visé ici, selon le général Hesham Elhalaby, ce n’est pas principalement l’armée mais les institutions et l’éconmie. La logique étant que si les institutions et l’économie sont à terre, c’est tout l’appareil étatique qui s’écroule comme un château de cartes. Dans ce type de conflit, a expliqué le consultant de la haute académie militaire Nasser, la ligne est floue entre guerre et politique, entre civil et militaire. De plus, a-t-il insisté, « on ne sait jamais quand débutent réellement les hostilités ». Et pour en sortir, il faut compter de nombreuses années de lutte. Parmi les méthodes de l’ennemi, susciter la naissance de groupes terroristes auprès des gens abreuvés à l’extrémisme, qu’il soit religieux, politique ou social. Ces groupes sont parrainés par des acteurs non étatiques et par certains  Etats qui se trouvent  tout en haut de la pyramide du Mal. Sur ces pays qui financent et sponsorisent le terrorisme mondial, le général aux multiples décorations a fait dans la circonspection, affirmant, malgré l’insistance du public, ignorer qui ils sont. Mais à l’entendre, les armes retrouvées auprès des groupes extrémistes peuvent être de précieuses indications.

Dans le conflit de 4e génération, la guerre est aussi psychologique. Par tous les moyens, notamment de communication, les forces du Mal sèment les graines de la désunion et  tentent de retourner la population contre son Etat. Sans compter, selon le communicateur, que  le pays cible est en permanence soumis à des pressions politiques et économiques venant généralement de l’extérieur. 

Quelle réponse faut-il apporter à l’hydre ? L’Egyptien estime que la réponse est différente d’un pays à l’autre. Ce qui ne l’empêche pas de donner cette ligne directrice : « Si un Etat n’a pas de stratégie claire et ferme pour maintenir sa sécurité nationale, il fera partie des plans de l’autre ». Et dans cette réponse, pas de place pour la négociation. « On ne peut pas négocier avec ceux qui tuent des gens. On sort toujours perdant d’une négociation avec les terroristes», a-t-il déclaré.

 

Hugues Richard Sama

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