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Extradition François Compaoré : « Nous n’avons pas de raisons de douter de la bonne foi de la France»(Laurent Poda, procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou)

Le procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou, Laurent Poda, a annoncé vendredi 13 décembre 2019 au cours d’une conférence de la presse la tenue de deux assises criminelles à Ouahigouya et à Ouagadougou. Au total 99 dossiers, principalement des crimes de sang, des assassinats, des meurtres, des coups mortels et des viols, seront jugés  lors de ces deux sessions qui débutent respectivement le 16 et le 27 décembre. Interrogé sur l’extradition du frère de l’ancien président, le conférencier s’est montré optimiste.

 

 

Une sortie médiatique du procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou un 13 décembre. On aurait pu s’attendre à ce que l’ordre du jour soit nécessairement l’affaire Norbert Zongo, dont on commémorait le 21e anniversaire de l’assassinat. Mais Laurent Poda a pris le petit monde des journalistes au dépourvu en annonçant d’entrée qu’il voulait s’épancher sur un seul point : l’organisation de deux sessions de la chambre criminelle : à Ouahigouya du 16 au 23 décembre ainsi qu’à Ouagadougou, du 27 au 28 décembre et du 7 janvier au 10 janvier 2020.

 

«La session de Ouahigouya aura à connaître de 41 dossiers, précisément 6 cas d’assassinats, 15 cas de meurtres et 20 cas de coups mortels. Celle de Ouagadougou concernera au total 57 dossiers : 7 cas d’assassinats, 15 cas de meurtres, 1 cas d’infanticide et 19 cas de coups mortels », a indiqué le magistrat. Selon son propre aveu, ces affaires qui seront jugées ne sont qu’une infime partie des dossiers qui dorment encore dans les tiroirs. Ce qui signifie de nombreuses personnes attendant encore derrière les barreaux leur jugement.

 

A entendre le procureur, la volonté de la justice de vider le stock de dossier se heurte à un obstacle de taille : l’argent. Comme il l’a expliqué, l’organisation des assises criminelles nécessite beaucoup de fonds, notamment pour la prise en charge des magistrats, des avocats, la logistique et la notification des actes d’huissier. Et en la matière, il faut que le ministère de la Justice délie les cordons de la bourse pour que la machine judiciaire se mette en route. Une situation qui, le reconnaît Laurent Poda, est un écueil à l’indépendance  tant proclamée de la justice.

 

Parmi les 99 dossiers dont va bientôt connaître la juridiction, aucun ne concerne apparemment une affaire emblématique ou en rapport avec le terrorisme. Concernant ce dernier cas, le procureur général espère « qu’une ou deux affaires seront jugées au cours de l’année 2020 ».

 

Le cas François Compaoré

 

Même si le sujet n’était pas à l’ordre du jour comme annoncé, les journalistes ont tenu à s’enquérir du dossier Norbert Zongo et particulièrement de l’extradition attendue de François Compaoré. Selon Laurent Poda, le dossier n’a jamais connu autant d’avancées que depuis sa prise de fonction en 2015. « Nous avons réussi à inculper des gens, nous avons retrouvé des scellés qui étaient cachés, obtenu l’extradition de quelqu’un qui a semblé jouer un rôle important et nous attendons qu’il vienne. Aujourd’hui, on est dans la phase politique. Si nous avons François Compaoré, le dossier va encore avancer et, pourquoi pas, aboutir à un jugement », s’est-il exprimé. Le Burkina a bonne fois, selon le procureur, que Paris va expédier le précieux colis vers son pays d’origine. Et il n’a pas de raisons d’en douter, selon lui. Mais au cas où le principal suspect dans l’assassinat du célèbre journaliste ne serait pas extradé, le procès, a annoncé Laurent Poda, pourrait se tenir en son absence.

 

H.R.S.

Dernière modification lelundi, 16 décembre 2019 23:21

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