Menu

Présidentielle algérienne : Tebboune reçoit l’onction constitutionnelle

Il ne reste plus que la prestation de serment pour que l’affaire soit définitivement dans le sac.

 

Lundi soir, le conseil constitutionnel algérien a publié les résultats définitifs du scrutin du 12 décembre dernier, qui confirment ceux de la Commission électorale, lesquels donnaient Abdelmadjid Tebboune vainqueur dès le premier tour. A l’issue de quelques ajustements mineurs, ce dernier est finalement crédité de 58,13% des suffrages.

Si les choses sont ainsi allées vite, c’est parce que les Sages n’ont reçu aucun recours,  comme c’est souvent le cas. 

A quoi bon en effet perdre son temps et son énergie dans des contentieux électoraux qui n’aboutiront pas ?

Celui qui vient de recevoir l’onction constitutionnelle était en effet réputé être le caddidat de l’armée et de son chef, le général Ahmed Gaïd Salah, qui distribue les grâces et les disgrâces dans cette ère post-Bouteflika.

L’ancien Premier ministre rafle ainsi la mise dans ce qui ressemble à un changement dans la continuité, et tout laisse à penser qu’il sera un président marionnette dont les ficelles seront tirées par le tout-puissant chef d’état-major général des armées.

A moins que, après avoir assuré la Transition, le vieux général de 79 ans fasse valoir ses droits à la retraite et se retire de la scène politique.

Mais quand bien même ce serait le cas, l’ombre tutélaire de l’armée va toujours planer sur le nouveau président.

La question est de savoir ce que ce dernier va faire de sa victoire alors que le Hirak, le mouvement de contestation qui a fini par chasser Bouteflika, continue de manifester à Alger et à travers tout le pays.

Les défis qui attendent Abdelmadjid Tebboune sont nombreux dont le plus urgent  à relever est de réussir à calmer une rue qui continue de gronder. Et le risque est qu’à bout de patience, le nouveau pouvoir et ses parrains militaires finissent par faire dans la répression aveugle alors que le Hirak a jusque-là été exemplaire par son caractère pacifique.

Autant dire que le président Tebboune marche sur des œufs. Surtout que se pose en plus la question de sa légitimité dans la mesure où officiellement 60% des électeurs ont préféré se rendre à la plage plutôt que dans les urnes.

Alain Saint Robespierre

Dernière modification lemercredi, 18 décembre 2019 22:38

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut