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Traders particuliers au Burkina : Dans la tanière de jeunes loups

 

Beaucoup de Burkinabè ont découvert le trading avec le blocage des comptes des sociétés et la vive réaction que cela a suscitée de la part des investisseurs. Mais ce dont on a le moins parlé dans cette actualité, c’est le cas des traders particuliers. Des jeunes pour la plupart qui ont parfois abandonné études et emplois pour se consacrer à temps plein à cette activité, avec un seul rêve en tête : devenir millionnaires en quelques clics.

 

 

 

 

C’est un étroit escalier qui mène au premier étage d’un immeuble d’habitation, transformé en bureaux, dans le quartier zone 1 de Ouagadougou. Dans une pièce, une grande table sur laquelle, tasses de café à moitié vidées, ordinateurs, fils électriques et téléphones portables se disputent la place. Autour de ce joyeux désordre, Ousmane, Mamadou et Rasmané - tous la vingtaine - ont les yeux rivés sur leurs écrans où s’affichent des graphiques multicolores qui évoluent en des fractions de seconde. On est loin de l’ambiance agitée des salles de marché des célèbres bourses de New York, Tokyo, Paris, Londres ou Berlin. Seules les voix de gamins qui s’amusent dans la cour attenante et qui nous parviennent par la fenêtre entrouverte rompent le silence des lieux en cette matinée du 10 octobre 2019. L’ambiance est quasi religieuse. Les trois jeunes ne sont pas non plus tirés à quatre épingles comme tout bon loup de la finance qui se respecte, mais leur objectif est le même : se faire un maximum d’argent sur le marché financier mondial qui brasse par jour des sommes astronomiques. Un univers où la fortune semble être à portée de clics et où même les petits comme eux peuvent jouer dans la cour des grands. Cela fait deux ans que les trois amis ont investi ce local grâce à l’aide d’un aîné. Une licence en économie pour Ousmane et Mamadou, en Transport et logistique pour Rasmané, des stages difficilement obtenus, un emploi introuvable ont suffi à les convaincre que les études ne garantissaient pas la réussite, ou du moins la richesse.

 

Mamadou est le premier du groupe à avoir entendu parler du trading. Il a tout de suite été séduit par cette activité quilui offrait ce qu’il a toujours voulu : une autonomie financière. C’était en 2017. Un an plus tôt, une société de trading venait de se créer au Burkina et commençait à initier des jeunes aux  arcanes de la bourse. Le licencié a payé et s’est formé. Il a multiplié les formations, dépensant beaucoup de sous, en ligne, dans des livres. « Avec cet argent, j’aurais pu faire toutes sortes d’études au Burkina », fait remarquer celui qui est aussi le plus loquace de la bande. Lui et ses camarades, pour démarrer leur business, ont aussi investi dans le matériel de base : des ordinateurs suffisamment performants et des routeurs pour la connexion Internet. A défaut, ils peuvent aussi faire des trades sur leurs téléphones portables.

 

En s’embarquant dans cette activité, les apprenants boursicoteurs étaient bien conscients des risques qu’ils prenaient. Le marché financier est un couteau à double tranchant, plein de promesses mirifiques mais aussi de grosses désillusions. Le pactole gagné en une seconde peut être perdu la semaine d’après. Mais c’est à croire que l’envie de faire fortune est plus grande que la crainte de se casser les dents dans cet univers impitoyable. Etre un trader, c’est être un casse-cou du pognon. « Le Burkinabè est trop peureux. Il veut que ce soit quelque chose de sûr à 100% avant de s’engager. Les autres, eux, vont chercher comment éviter le risque et puis tirer profit », note avec regret Mamadou. « Les autres » en Afrique, ce sont les Ghanéens, les Togolais, les Nigérians, les Sud-Africains ; des exemples qui reviennent fréquemment dans leur bouche.

 

 

 

30 000 francs par jour

 

 

 

Il est 13h à Ouagadougou, 8h à New York. C’est à partir de ce moment de la journée que la bourse commence à véritablement s’animer puisque les Etats-Unis, qui font le marché, viennent de se réveiller. Mamadou choisit ce moment pour m’initier à quelques règles de base du trading. La bourse, m’explique-t-il doctement, un doigt pointé sur l’écran, c’est comme un marché traditionnel, sauf qu’ici les échanges sont dématérialisés. On y vend et achète des devises (euros, dollars, yens, yuans…), des matières premières (or, argent, coton, café, pétrole…), des titres financiers (actions, obligations…). Le cours de ces produits varie selon une loi séculaire : la loi de l’offre et de la demande. Si la demande d’un produit augmente, le prix de celui-ci augmentera. A l’inverse, si l’offre dépasse la demande, le prix diminue. Le métier de trader consiste donc à acheter un produit quand son prix est bas et à le revendre quand le prix augmente pour en tirer un bénéfice. Dans la pratique, la variation des prix est tributaire de plusieurs facteurs, notamment sociopolitiques, économiques, financiers et climatiques. Grâce à une grande connaissance du marché et de ses tendances, on peut en théorie prédire l’évolution du cours d’un produit. Cela demande des connaissances multidimensionnelles et une grande capacité d’analyse. Et pour ne pas se laisser surprendre par l’actualité qui fait bouger le marché, très volatile, les trois spéculateurs ne perdent pas un œil tout au long de la journée sur les sites spécialisés en économie et finance, et même généralistes. Ils communiquent fréquemment sur ce qu’ils trouvent et qu’ils jugent important.

 

Ces derniers temps, pour eux qui spéculent, entre autres, sur l’évolution du dollar par rapport au yuan chinois, les tweet et les déclarations de Donald Trump, dans le cadre de la guerre commerciale contre l’Empire du Milieu, sont particulièrement surveillés. Une phrase ou un mot du locataire de la Maison-Blanche peut faire s’envoler le cours du dollar. Cette capacité d’anticipation, ils l’ont acquise surtout dans la pratique, parfois dans la douleur. « On a  cramé des comptes (Ndlr : dans le jargon, perdre tout son capital) plusieurs fois avant d’avoir notre propre système qui marche maintenant », indique Ousmane entre deux clics. Désormais, assure-t-il, ils savent où ils posent le pied pour ne pas dire le curseur. Aujourd’hui, ce petit jeu de la bourse leur rapporte environ 50 dollars par jour, soit environ 30 000 francs CFA, qu’ils perçoivent grâce à des transferts sur leur carte bancaire. « On a de gros objectifs. D’ici deux ans, on veut se faire  2000 dollars (1 200 000  FCFA)  par jour », dit confiant Mamadou.  Pour lui comme pour les autres, le trading représente l’avenir, et ils n’entendent pas abandonner le métier qu’ils viennent d’épouser: « On a la même perception que Warren Buffet (Ndlr : 3e fortune mondiale en 2019, qui a fait fortune en investissant principalement en bourse). Même à 80 ans on peut être sur le marché, on ne peut pas trouver une activité aussi rentable que la bourse ».

 

Franck, un trader de 20 ans, ne dit pas autre chose : « Le trading est  l’un des meilleurs métiers au monde. On travaille sur le plan international, on ne travaille pas pour gagner des CFA mais des dollars, des euros. Et on peut se faire beaucoup d’argent facilement », s’enthousiasme, les yeux illuminés, celui qui a abandonné ses études après un passage éclair à l’université.  Nous l’avons rencontré dans un groupe WhatsApp d’apprentis-traders où il partageait ses connaissances avec les autres membres et affichait ses gains pour les motiver. Ce jeune homme à la frimousse attendrissante et à la voix calme file la métaphore au sujet du marché financier : « C’est un train rempli de fruits. Vous devez savoir où ce train va passer. Vous vous positionnez sur son passage, enlevez des fruits et laissez le train continuer. Il ne faut pas être gourmand ». Ce geek, passionné fou d’Internet, a très vite cherché la meilleure façon d’entreprendre pour fuir l’enfer du campus. Depuis qu’il a découvert le trading, il passe des heures et des heures, de jour comme de nuit, devant sa machine ou sur son téléphone, à « prélever des fruits dans le train qui passe », au grand dam de ses parents. Mais il est décidé. Aujourd’hui, il affirme gagner entre 700 et 800 dollars, soit près de 500 000 francs CFA, par mois. « Et ça augmente de jour en jour », affirme-t-il, assurant qu’il deviendra milliardaire dans deux ou trois ans. Rendez-vous est pris !  Il y a deux ans, il s’était lancé dans l’aventure avec 300 000 francs CFA, fruit de ses économies.

 

 

 

 

 

Jeu de nerfs

 

 

 

18 novembre 2019. Nous avons rendez-vous avec un autre trader particulier, Housséni Bonkoungou. En l’occurrence, il est vraiment particulier puisque, contrairement à la plupart de ceux qui spéculent sur le marché financier, lui a investi dans la cryptomonnaie, ce moyen de paiement qui n’existe que sur Internet. La première monnaie virtuelle, le Bitcoin, a été créée par le mystérieux Satoshi Nakamoto en 2009. Bonkoungou, lui, a le look de l’emploi. Il nous reçoit en smoking impeccable, dans ses bureaux du quartier Hamdalaye où est accrochée une télé surdimensionnées câblée sur une chaîne d’actualité en continu. Trois ordinateurs ornent son bureau. Issu d’une famille où le commerce se transmet de père en fils, prendre le risque, nous informe-t-il, est une seconde nature chez lui. Après des expériences malheureuses dans le Forex où il a perdu une fortune, il a commencé en 2014 à "décrypter", si on peut dire, la cryptomonnaie. Et a parfois voyagé d’Abidjan à Dubaï pour se perfectionner. Paris gagnant. Un Bitcoin échangé par exemple 0,001 dollar en 2009 a atteint 20 000 dollars lors du pic de 2017. 

 

Il est un peu plus de 18h. Et son trade du jour est plutôt perdant. Sa mise  du jour, 12 000 dollars, soit plus de 7 millions de francs CFA, est en baisse de 37%. Il est en train de perdre donc près de 3 millions de francs CFA. Et la dégringolade se poursuit sous nos yeux à un rythme effréné. Mais Housséni reste, étonnamment, très calme. Constatant que le reporter que je suis était plus angoissé que lui, il me lance des rires moqueurs : « C’est ça, le trading. C’est un jeu. On peut gagner beaucoup comme on peut perdre beaucoup aussi ». En réalité, le titulaire du baccalauréat était sûr de son fait. « Je suis convaincu que ça va remonter », pronostique-t-il. Et d’ajouter sur un ton professoral : « En trading, il ne faut pas céder à la panique. La psychologie compte pour 60% dans le métier ». De façon miraculeuse pour le profane et en quelques minutes à peine, à tel point que nous n’avons pas vu le temps passer, du rouge le marché est passé au vert. Comme sous l’effet d’une prodigieuse magie, son capital commence à fructifier. Le rire goguenard d’Housséni se fait plus fort. Grâce à ce quitte ou double qui met à rude épreuve les nerfs, il affirme gagner 30% de ce qu’il mise par mois comme gain. Au moment où nous nous apprêtions à le quitter, un cadre de banque, après le boulot, est venu chez le jeune homme recevoir des cours de trading.

 

 

 

Combien sont-ils, ces jeunes à s’être lancés totalement ou à temps partiel dans le trading ? Difficile de le savoir, mais leur nombre est croissant, selon un formateur d’une société de trading depuis le blocage des comptes. D’anciens investisseurs préfèrent s’initier eux-mêmes au trading pour ne pas être dépendants des sociétés  qui ont maille à partir avec la justice.

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

 

 

 

 

Encadré 1

 

« Ce sont des entrepreneurs comme les autres»

 

(Dr Relwendé Sawadogo, économiste, spécialiste des marchés financiers)

 

 

 

Enseignant-chercheur à l’Institut burkinabè des arts et des métiers (IBAM) de l’université Joseph Ki-Zerbo, le Dr Relwendé Sawadogo estime que ceux qui s’adonnent au trading ne sont pas très différents des autres entrepreneurs. Il alerte cependant sur les nombreux risques de la pratique.  A bon tradeur…

 

 

 

Comment définiriez-vous le trading en français facile ?

 

 

 

Le trading, qui dérive du mot anglais trade (commerce), consiste simplement à acheter et à vendre des titres financiers. Ça peut être des devises (monnaies étrangères), des obligations ou des actions. En d’autres termes, c’est une activité de spéculation sur le marché financier visant à tirer profit des variations du prix des  actifs financiers. Ainsi, le trading n’est pas fondamentalement différent du commerce traditionnel.  La seule différence est qu’il concerne les produits financiers. L’activité du trading peut porter  sur les indices boursiers (par exemple BRVM 10, CAC40, Nasdaq), le Forex (de l’anglais Foreign exchange, pour désigner le marché des changes ou marché des devises), les matières premières (or, zinc, cacao, café).

 

 

 

Quels sont les risques liés à la pratique ?

 

 

 

En économie, on aime dire que toute activité rentable est risquée et que le risque augmente avec la rentabilité. Ainsi, le trading étant une activité de spéculation, il est également risqué. Prenons l’exemple d’une activité traditionnelle de commerce qui consiste à acheter et à revendre du maïs : le risque est lié à la possibilité de revendre le maïs à perte ou de ne pas pouvoir l’écouler. Le trading sur le marché financier ne déroge pas à ce principe du marché. Imaginez que vous achetiez des dollars aujourd’hui et que dans deux mois le prix du billet vert baisse par rapport à votre monnaie : vous auriez alors perdu. Aussi, les produits financiers développés pour attirer les particuliers présentent un risque financier et ce risque est lié à la volatilité du marché. En effet, imaginez qu’on masque la situation réelle d’une entreprise et que vous achetiez les actions ou les obligations de cette entreprise et quelque temps après, il y a fuite d’informations. Tous ceux qui détenaient les titres de l’entreprise vont chercher à s’en débarrasser et finalement vous risquez de ne pas pouvoir les revendre. Par conséquent, vous ne pourrez pas rentrer en possession de votre investissement.

 

Pour revenir au contexte du Burkina, je pense que le trading se fait plus sur le marché des changes qui consiste à acheter et à vendre des devises. Les opérations se font en paire de devises comme la paire euro/dollar, dollar/yen, euro/livre sterling. Donc, il faut  acheter des devises étrangères (dollar, euro, yen) afin de constituer votre devise de base avant de pouvoir trader sur le marché des changes. Donc vous conviendrez avec moi que le risque se situe à plusieurs niveaux, d’où la complexité du trading qui nécessite que vous soyez des spécialistes pour éviter certains risques. 

 

 

 

En théorie, peut-on réellement devenir millionnaire en un temps record grâce au trading ?

 

 

 

Comme vous dites en théorie, je répondrai par l’affirmative, car le trading n’est pas, comme je l’ai  déjà dit, fondamentalement différent des activités commerciales traditionnelles. Par conséquent, on peut devenir millionnaire grâce au trading.  Dans certains pays développés comme la France, les Etats-Unis, le Canada, certaines personnes s’en sortent bien dans la vie en ne faisant que ça. Toutefois, il faut faire attention, car on peut tout perdre du jour au lendemain. Vous avez certainement déjà entendu parler de Jérôme Kerviel en France et du trader anglais d’origine ghanéenne Kweku Adoboli, qui  ont fait perdre des milliards d’euros à leur société.

 

 

 

Certains jeunes au Burkina se consacrent à cette pratique, parfois après avoir abandonné les études. Qu’en pensez-vous ?

 

 

 

Il est difficile de répondre à cette question, car il s’agit d’une activité comme toute autre, et c’est un choix qui est personnel. Ils ne sont pas différents des jeunes qui abandonnent les études pour se lancer dans l’entrepreneuriat. C’est un choix de vie. Cependant, avant de se lancer dans cette activité, il serait sage d’en connaître les tenants et les aboutissants. Je le dis parce que les gens ont tendance à véhiculer les informations qui les arrangent  et font croire aux jeunes qu’on ne peut pas perdre dans le trading, ce qui est faux. Si c’était le cas, tout le monde allait abandonner les autres activités et faire uniquement du trading dans les pays développés. A ce niveau, l’Etat devrait jouer son rôle de sensibilisateur, car vous imaginez les conséquences pour la société en cas de pertes importantes.

 

 

 

Qu’est-ce que la cryptomonnaie ?

 

 

 

La cryptomonnaie est une monnaie virtuelle et, contrairement aux billets et aux pièces, elle n'a aucune forme physique. C’est une monnaie qui ne peut être utilisée que par ceux qui détiennent le code. Ce code peut être un mot de passe, une empreinte digitale, etc. Ainsi, elle joue le même rôle que la monnaie traditionnelle, comme effectuer des achats et des virements. Les cryptomonnaies les plus connues sont le Bitcoin (ou Litecoin) et le Dash.

 

 

 

Est-ce que c’est plus risqué de trader sur la cryptomonnaie que sur les autres valeurs comme le Forex ou les matières premières ?

 

 

 

Sur le marché financier, l’information influence significativement la valeur des actifs et comme la cryptomonnaie échappe au contrôle des Etats, il est plus risqué de trader sur cette dernière. Actuellement, sur le marché financier, la valeur des cryptomonnaies augmente parce que les investisseurs y ont confiance, mais le jour où le doute va s’installer, ce sera une chute libre sur le marché, et les pertes seront énormes. Ainsi, le risque le plus important de la cryptomonnaie est sa volatilité qui est plus importante que celle des autres actifs financiers. En plus de la volatilité, on ne sait pas quel jour les institutions financières internationales comme le FMI, les instances internationales de régulation, les banques centrales vont commencer à réguler ou même interdire ses monnaies.  Enfin, le dernier risque, qui n’est pas négligeable, est la destruction ou la panne du réseau électrique. En effet, les cryptomonnaies sont virtuelles, et le jour où le système central va être défaillant, ce sera des pertes puisque les détenteurs seront incapables de faire des transactions. En conclusion, il est plus risqué de tout investir dans la cryptomonnaie, et il est judicieux de diversifier son portefeuille  pour éviter des surprises désagréables.

 

 

 

Propos recueillis par

 

H.R.S.

 

 

 

Encadré 2

 

Envers et contre tous

 

 

 

Même s’ils ne sont pas des clients de ces sociétés qui ont eu leurs comptes gelés, les traders particuliers que nous avons rencontrés partagent l’indignation et la colère des quelque 50 000 investisseurs aujourd’hui dans le désarroi. « Je n’ai jamais vu un pays où on empêche les gens de réussir. Tout le monde est sous le choc parce que, apparemment, nos autorités ne savent rien du trading, alors qu’elles sont pour la plupart des économistes », peste un trader avant de railler : « Voilà pourquoi la formation continue est importante. Pour l’instant, les déboires des sociétés et la méfiance des gendarmes financiers envers le trading n’ont pas d’impact sur l’activité de ceux qui maraudent dans le marché financier à titre particulier. Eux continuent de recevoir les fruits de leur travail via les banques en ligne et les transferts sur leurs cartes magnétiques. Mais au quotidien, ils doivent aussi affronter le regard de l’entourage qui ne comprend pas ce choix de vie. Et c’est la même rengaine : « C’est de l’argent facile », comme le confirme un trader : « Une  de mes tantes, quand elle a appris ce que je menais comme activité, m’a dit que je devrais chercher l’argent à la sueur de mon front. Ce sont des considérations dépassées. Selon les parents, ce qui n’est pas physique, ce n’est  pas du travail », se désole-t-il.

 

 

 

H.R.S.

 

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