Menu

Namentenga : L’arrestation d’un chef koglwéogo crée une émeute

 

Boulsa, chef-lieu de la province du Namentenga (région du Centre-Nord), a été paralysée  les mercredi  25 et jeudi 26 décembre 2019. En effet, des partisans et sympathisants des groupes d’autodéfense couramment appelés « koglweogo » ont manifesté pour réclamer la libération d’El hadj Boureima Nadbanka, dit Namendé, président provincial des koglweogo du Namentenga. Ce dernier aurait été déféré à Ouagadougou après avoir été auditionné par le tribunal de grande instance de Kaya dans l’enquête du dossier du drame de Yirgou le lundi 23 décembre dernier.

 

 

Les actions de protestation contre l’arrestation du leader des koglweogo du Namentenga, El hadj Boureima Nadbanka, dit Namendé, ont ravi la vedette à la célébration de la fête de Noël dans la ville de Boulsa. Selon les informations, le chef des groupes d’autodéfense du Namentenga a été arrêté au lendemain de son audition par un juge du tribunal de grande instance de Kaya dans l’enquête du dossier des évènements dramatiques survenus au début du mois de janvier 2019 dans plusieurs villages de Barsalogho et de Dablo, deux communes de la province du Sanmatenga. Au cours de la première journée de protestation, les manifestants se sont rendus successivement au haut-commissariat de la province, à la brigade territoriale de gendarmerie et au palais du chef du canton de Boulsa avant de se regrouper au siège des koglweogo de la ville. Suite à un mot d’ordre des syndicats des commerçants et des transporteurs, tous les commerces sont également restés fermés au cours de cette journée de Noël. Les koglweogo et leurs partisans ont reconduit le mouvement de protestation contre l’arrestation d’El hadj Boureima Nadbanka dans la journée du jeudi. Bénéficiant du soutien de plusieurs éléments koglweogo d’autres localités de la province ainsi que des régions de l’Est, du Plateau central et du Centre-Sud, les manifestants se sont rendus à Sapaga dans le Ganzourgou où ils ont barricadé la route nationale n°4 Ouaga-Koupèla. Excepté les stations d’essence dont l’ouverture a été autorisée par les koglweogo afin de permettre aux manifestants de se ravitailler en carburant, tous les commerces ainsi que les services publics et privés sont restés fermés à Boulsa. L’autre moitié du ciel s’est également jointe au mouvement hier jeudi. Sorties dans la ville de Boulsa, spatules et balais en main, des femmes en compagnie de leurs enfants ont manifesté pour réclamer la libération du président provincial des koglweogo. Les responsables des structures d’initiatives locales de sécurité qui ont été créées depuis quelques années dans le Namentenga pour lutter contre l’insécurité et le grand banditisme menaceraient de durcir leur lutte si Boureima Nadbanka n’est pas relaxé par la justice.

 

En rappel, suite à l’assassinat le 1er janvier 2019  de Kouka Zabré, chef coutumier du village de Yirgou et par ailleurs doyen des conseillers municipaux de Barsalogho, et de cinq membres de sa famille, des éléments koglweogo auraient mené des représailles contre la communauté des éleveurs dans des villages et hameaux de culture de Basalogho et de Dablo. Ces représailles avaient fait une quarantaine de morts, selon le gouvernement, et plus d’une centaine, selon certaines organisations des droits de l’homme. Plusieurs responsables des groupes d’autodéfense desdites localités ont été auparavant interpellés et déférés par la justice. D’autres auraient été assassinés par les individus armés lors des attaques perpétrées par les groupes terroristes dans le nord de la province du Sanmatenga.

 

                                                                                                                                   Gousyamba Ouédraogo

 

 

 

Encadré :

 

 

 

Qui est Boureima Nadbanka, dit Namendé ?

 

 

 

Agé d’une cinquantaine d’années, El hadj Boureima Nadbanka, dit Namendé, est un polygame et père de nombreux enfants. Natif de Pooli, un village de la commune de Boulsa, l’homme a fait fortune en Côte d’Ivoire à travers l’exploitation des plantations de café et de cacao. Rentré au pays en 2014, il initie la création de structures d’autodéfense dans les communes et villages du Namentenga afin de lutter, aux côtés des Forces de défense et de sécurité, contre l’insécurité et le grand banditisme. La notoriété de Boureima Nadbanka a franchi les frontières du Namentenga en raison des prouesses de ses ‘‘brigadiers de brousse’’ dans la lutte contre le grand banditisme. Face aux sollicitations des populations des campagnes, El hadj Boureima Nadbanka, dit Namendé, a étendu ses actions à d’autres localités des régions du Centre-Nord, du Sahel, de l’Est et du Centre-Est.

 

G.O.

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

Retour en haut