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Insécurité au Burkina : Cet incivisme qui alimente le terrorisme

L’année 2020 ne pouvait pas commencer plus mal pour le Burkina en matière de sécurité. 14 morts dont 7 élèves, 17 blessés dont 3 dans un état grave : c’est en effet le bilan macabre de l’explosion d’un car de transport causée par une mine artisanale sur l’axe Toéni/Tougan, dans la province du Sourou.

 

 

L’engin explosif improvisé, dont on devine aisément la provenance, a ainsi semé le deuil dans de nombreuses familles et mis en émoi les populations de la localité.

 

Les terroristes ont encore frappé fort, annonçant la couleur du climat sécuritaire dans lequel le Burkina risque de baigner cette année. L’immonde hydre continue son œuvre de déstabilisation du pays, frappant des objectifs militaires et civils. C’est encore une année de dures épreuves sur le plan sécuritaire que le pays devra vivre. Les Burkinabè ne s’y trompent pas en formulant abondamment les vœux de paix et de stabilité pour leur pays et en général la sous-région du Sahel. Puissent-ils être entendus et que 2020 voie une montée en puissance plus vigoureuse de nos Forces de défense et de sécurité (FDS) avec une collaboration plus accrue et plus efficiente des populations. Car, comme aime à le répéter le cardinal Philippe Ouédraogo, « la paix est un don de Dieu mais aussi l’œuvre des hommes. »

 

A ce propos, chaque Burkinabè devrait se convaincre qu’il a sa part de pierre à apporter, si petite soit-elle, à la lutte contre le terrorisme ou, tout au moins à en limiter les conséquences. Cette résistance nationale à laquelle le pays tout entier est appelé commence par un minimum de civisme dans le respect des consignes de sécurité que viendraient à donner les FDS. C’est pourquoi on manque de mots pour stigmatiser l’inconscience, l’insouciance et l’indécent appât du gain qui ont poussé les conducteurs de trois cars de transport à emprunter l’axe Toéni/Tougan, le 4 janvier dernier dans la matinée, malgré l’interdiction formulée par les FDS qui œuvraient à le sécuriser. La suite, on la connaît : l’un des cars a sauté sur un engin explosif placé sur la route.

 

L’incivisme mortel de ces transporteurs est symptomatique de la désinvolture de beaucoup de nos compatriotes vis-à-vis des FDS et de l’autorité étatique de manière plus générale. Voici des morts qu’on aurait pu éviter si ces transporteurs inciviques s’étaient pliés aux consignes de sécurité données. Ce je-m’en-foutisme caractériel qui, dans les grandes villes et même dans les localités les plus reculées, conduit des quidams à ne respecter personne ni rien n’est pas un signe de courage ni de bravoure mais plutôt la manifestation d’une mauvaise éducation, porte ouverte à l’incivisme.

 

 Alors si cette tragédie sur l’axe Toéni/Tougan pouvait administrer une leçon de civisme à tous les Burkinabè, et particulièrement aux usagers de la route, sur le respect des consignes de sécurité, du simple port du casque, à celui de la ceinture de sécurité, en passant par la non-utilisation du téléphone dans la circulation et au respect des barrières érigées par les FDS, ce serait déjà cela de gagné.

 

Et, au risque de se répéter,  qu’on se le tienne pour dit : les FDS seront d’autant plus efficaces dans la protection des personnes et des biens que les populations les accompagneront par leur soutien actif avec un déférent respect.

La rédaction

Dernière modification lelundi, 06 janvier 2020 21:58

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