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Lutte contre le terrorisme dans le G5 Sahel: Les ministres de la Culture dans l’arène

La cérémonie d’ouverture de la conférence des ministres de la Culture des pays du G5 Sahel a eu lieu ce mercredi 15 janvier 2020. La rencontre est placée sous le thème « Contribution de la culture à la prévention et à la lutte contre l’extrémisme violent au Sahel ». Elle a pour objectif d’aboutir à une déclaration adossée à un ensemble d’objectifs stratégiques assortis d’une feuille de route, en vue de la prise en compte du secteur de la culture dans la résilience et la lutte contre l’extrémisme violent.

 

 

Les attaques et violences diverses ne cessent d’endeuiller nos populations à longueur de journée, de créer des déplacés de populations dans leurs propres pays, d’occasionner la fermeture d’écoles et une progression de la logique de dictature de l’ignorance sur le savoir. La nouvelle stratégie des terroristes consiste à provoquer des violences intercommunautaires et interreligieuses avec pour but ultime d’instaurer un climat de peur pour faire prospérer leurs activités criminelles. Face à cela, il convient nécessairement d’organiser la lutte en tenant compte de la valeur que doit revêtir la résilience dans tout projet de lutte contre ce phénomène. C’est pourquoi il est nécessaire d’engager des actions multidimensionnelles au nombre desquelles cette conférence destinée à apporter la contribution du secteur de la culture à l’action commune de lutte. La présente conférence s’inscrit au titre des initiatives développées par la présidence burkinabè du G5 Sahel pour lutter contre l’instauration d’un climat de terreur.  Elle ambitionne de voir dans quelle mesure le secteur de la culture peut faciliter et accompagner cette démarche. Elle doit servir de cadre pour identifier les systèmes de valeurs en partage dans l’espace G5 Sahel susceptibles de garantir la cohésion sociale et un meilleur vivre-ensemble, proposer des mécanismes visant à impulser l’action culturelle en vue de la production et de la promotion du patrimoine culturel dans sa diversité, adopter une déclaration adossée à un ensemble d’objectifs stratégiques assortis d’une feuille de route en vue de la prise en compte du secteur de la culture dans la résilience et la lutte contre l’extrémisme violent. A l’ouverture des travaux de la rencontre, le secrétaire général du ministère de la Culture du Burkina, le Dr Lassina Simporé, président du comité d’organisation, a indiqué  que la tenue de la conférence des ministres de la Culture du G5 est inédite en ce sens que c’est la première fois que les premiers responsables de la culture se réunissent pour échanger sur la question de l’extrémisme violent dans cet espace. Selon lui, on peut combattre les extrémismes avec plusieurs types d’armements, mais il faudrait avoir à l’esprit que l’œuf ne danse pas avec la pierre. Qu’on ne peut prendre un hippopotame avec seulement un hameçon. « Nous pensons qu’il faut étudier de très près la piste de la culture comme une arme redoutable qui a cette particularité de ne tuer ni de blesser, mais permet plutôt de soigner et de ramener dans le droit chemin », a-t-il ajouté. Pour le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Abdoul Karim Sango, président de la cérémonie, ces travaux s’inspirent de la vision stratégique du G5 Sahel qui est de faire de ces pays un espace économiquement intégré, socialement prospère ,culturellement riche où la sécurité et la paix règnent durablement, en se fondant sur l’Etat de droit, la bonne gouvernance et la démocratie, par la création d’une communauté moderne, ouverte  à l’innovation et à la technologie, unie, solidaire et tolérante, contribuant efficacement à l’amélioration constante de la qualité de vie de toutes ses populations et à tous les niveaux. Et d’ajouter que la réponse militaire est nécessaire mais ne saurait être la seule solution. C’est pourquoi le président du Faso a souhaité que le problème soit traité selon une approche holistique qui intègre les questions de développement économique, social et culturel. « Il faut chercher à guérir l’humanité du fléau de la guerre par des méthodes appropriées, notamment l’enseignement et la promotion des valeurs cardinales, de sorte à prévenir, sinon à réduire, la violence », a-t-il souligné. Il a aussi affirmé que le déclenchement des mécanismes de l’extrémisme violent est parfois dû à la méconnaissance ou au mépris de nos systèmes de valeurs, en raison des influences extérieures mondialisées qui les relèguent au rang de traditions désuètes.

                                                                                                                            Harouna Abdoulaye Nass

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