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Mobilité des enfants : 34 mineurs interceptés sur l’axe Koupéla-Ouaga

La question de la mobilité des enfants a refait surface ce week-end. Les 28 et 30 janvier 2020, la gendarmerie nationale a intercepté deux convois d’enfants à Gonsé. Le 3 février 2020, les trente-quatre (34) enfants, en présence de quelques-uns de leurs parents, au nombre de seize (16), ont été sensibilisés à la protection de l’enfance. S’il est vrai que certains des mineurs vont regagner leurs domiciles, ceux dont les parents ne se sont pas encore présentés suivront le programme de situation de mobilité.

 

 

 Un peu crasseux et épuisés, ils sont encore évasifs. Certains semblent fuir tout regard : tête baissée, ils scrutent le sol. Sur le visage de ces jeunes aventuriers, âgés de 13 à 17 ans, se lit  encore la frayeur. « Etes-vous fatigués ou avez-vous faim ? Avez-vous peur ? » a lancé Laurence Ilboudo/Marshal, ministre de l’Action sociale, d’un ton taquin. Mais les gamins sont restés muets.

Ils sont trente-quatre mineurs et viennent de Boulsa, dans la région du Centre-Nord, de Koupéla, dans la région du Centre-Est, et de Zorgho, dans le Plateau central. Leurs destinations étaient Bobo-Dioulasso, la Côte d’Ivoire et le Mali, pour être employés sur les sites d’orpaillage. Mais une fois dans les encablures de la capitale, plus précisément à Gonsé, s’arrête leur aventure. Pour le premier groupe, fort de 23 jeunes, c’était le 28 janvier. Et le 30 janvier, c’était le tour d’un autre groupe de 29 jeunes d’être interceptés par la gendarmerie.

Conduits au centre d’accueil de Somgandé, 12 d’entre eux, des majeurs, seront libérés. Selon les explications du directeur régional de l’Action sociale, Sagnon Sanou, les mineurs, au nombre de 34, ont été évalués et pris en charge sur les plans alimentaire, vestimentaire et sanitaire, puisque certains d’entre eux souffraient d’infections. Après identification des enfants, les agents de la protection de l’enfance sont entrés en contact avec les parents de ces enfants. Mais seuls 16 d’entre eux étaient présents pour reprendre leurs enfants.

A ceux qui ont daigné faire le déplacement pour récupérer leur progéniture la cheffe du département de l’Action sociale, Laurence Ilboudo/Marshal a conseillé. « Il ne faut pas inciter les enfants à aller chercher du travail. Si avant c’était possible, maintenant avec notre contexte sécuritaire, ce n’est plus possible. » L’enrôlement des candidats au terrorisme passe par celui des enfants, a poursuivi le ministre de l’Action sociale.

La mobilité des mineurs est un phénomène récurrent au Burkina Faso. Si certains sont poussés à l’aventure, d’autres s’y lancent sur un coup de tête. « Sachez qu’il y a des parents qui ne savent pas que leurs enfants ont décidé d’aller « se chercher » ailleurs. S’ils le savaient, ils ne laisseraient jamais partir des enfants de 12, 13 ans », a fait comprendre Aziz Naboul, venu chercher son cousin âgé d’une douzaine d’années.

 

Lévi Constantin Konfé

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