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Conflits intercommunautaires : Interpeace monte au front

 

«Jeter les bases d’une paix durable au Burkina Faso : analyse participative des facteurs de conflit et de résilience», c’est le projet de l’ONG Interpeace qui, pendant 12 mois, interviendra dans les treize régions du pays. Lancé officiellement le 6 février 2020 à Ouagadougou, son ambition est de donner la parole aux populations pour qu’elles s’expriment ouvertement sur les causes des menaces actuelles à la paix et à la cohésion sociale. Une démarche qui permettra de concevoir des programmes et des politiques ciblées pour soutenir la paix à long terme.

 

 

 

 

Ce projet, d’une durée d’un an qui vient d’être lancé officiellement,   était dans les tuyaux depuis mars 2018. C’est après deux ans de fructueuse prospection, de rencontres avec toutes les composantes de la société (autorités, société civile, jeunes, femmes, etc.) que l’ONG a décidé d’enclencher le démarrage des activités. L’idée du projet est de soutenir la cohésion sociale et la consolidation de la paix par le biais d’un dialogue inclusif tourné vers la production d’analyses et la prise d’actions participatives aux niveaux communautaire et politique. Pour arriver à ce résultat, il s’agira de donner la parole aux populations pour qu’elles disent ouvertement dans leurs propres termes comment elles comprennent les menaces actuelles à la paix et à la cohésion sociale. Une démarche qui va aboutir à la conception de programmes et des politiques ciblés pour soutenir la paix à long terme.

 

Depuis plus de deux décennies, Interpeace accompagne les populations et les autorités dans la consolidation de la paix en renforçant les capacités locales de gestion pacifique des conflits. En Afrique de l’Ouest, Interpeace est présente en Côte d’Ivoire, au Mali, en Guinée-Bissau et depuis peu au Burkina Faso. Dans notre pays, cette ONG, basée à Genève, interviendra à travers le projet : « Jeter les bases d’une paix durable au Burkina Faso : analyse participative des facteurs de conflit et de résilience » ; cela, comme souligné plus haut, pour aider le Burkina à mettre fin aux tensions intercommunautaires qui découlent de la situation sécuritaire difficile qui secoue le pays depuis 2015. La crise humanitaire qui en découle renforce davantage les tensions intercommunautaires en affaiblissant encore plus un tissu social déjà fragilisé. Le Burkina Faso est aujourd’hui au centre de la crise qui a frappé la région sahélienne, crise dont la complexité est liée aux dynamismes du conflit. Une crise par ailleurs multidimensionnelle qui implique plusieurs acteurs, a déclaré la représentante régionale d’Interpeace pour l’Afrique de l’Ouest, Alessia Polidoro.

 

Soutenant que cette situation critique mérite une analyse participative nuancée, elle explique que le projet, financé à hauteur de 500 000 dollars américains par le ministère des Affaires étrangères du Royaume des Pays-Bas, vise à repositionner les populations au cœur de l’action en mettant en exergue les importantes capacités de résilience que les Burkinabè ont démontrées au fil des années. Parlant de repositionner les populations au cœur de l’action, la représentante régionale d’Interpeace relève que le rôle de l’ONG au Burkina Faso est justement d’écouter les populations les plus concernées, de faciliter la réflexion et de les appuyer.

 

Le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, invité d’honneur à la cérémonie, a été représenté par son directeur de cabinet, Vincent Sawadogo. Celui-ci, prononçant le discours du ministre, a aussitôt regretté que le Burkina Faso, qui était il n’y a pas si longtemps un îlot de paix, soit devenu du jour au lendemain la cible d’attaques terroristes qui ont occasionné plus de 600 000 personnes déplacées et causé de nombreux décès. Après avoir évoqué les mesures gouvernementales pour arrêter la saignée, le directeur de cabinet du ministre de la Cohésion sociale, lisant toujours le discours du ministre Siméon Sawadogo, a salué la naissance et la pertinence d’un « projet innovant qui donne la parole à toutes les couches de la société » afin qu’elles donnent leurs points de vue sur les causes réelles et profondes de ce que le pays subit actuellement. Vincent Sawadogo a par ailleurs invité Interpeace à conduire le projet avec toute la rigueur qui sied, car le gouvernement, dit-il, est prêt à participer activement à la mise en œuvre des recommandations du projet.

 

 

Hadepté Da

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