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Tribunal de Grande instance de Ouaga : Naïm et Rachow condamnés à six mois ferme

Le long du week-end écoulé, ils ont fait la une des réseaux sociaux et de certains de nos confrères. Le 15 février 2020, les activistes Naïm Touré, Aminata Rachow et un certain Lahousseni Tahar ont été jugés en premier ressort au Tribunal de Grande instance de Ouagadougou pour des faits de ‘’diffamation et injures publiques’’ à l’encontre du député Barkissa Ouédraogo et de sa fille Assanata Dabal. Le sieur Touré et Aminata Rachow ont été condamnés, chacun, à six mois de prison ferme.

 

 

A l’ère des rumeurs qui inondent parfois les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont joué la carte de la prudence concernant le procès des trois activistes au Tribunal de Grande instance de Ouagadougou avant que les choses se précisent. Au moment où nous tracions ces lignes, nous n’avions pas tous les contours de l’affaire, tant nos tentatives d’entrer en contact avec quelques principaux concernés sont restées infructueuses. Mais l’on sait par contre que les trois mis en cause, déclarés coupables, à savoir  Naïm Touré, Aminata Rachow (identité par défaut) et Lahousseni Tahar, sont beaucoup présents sur les réseaux sociaux et qu’ils ont été condamnés sur la base de publications sur leurs pages Facebook respectives. Le chef d’accusation : ‘’Diffamation et injures publiques’’. Les plaignantes, Barkissa Ouédraogo, député au Parlement, chargée de missions à la Présidence du Faso au moment des faits, et sa fille, Assanata Dabal.

 

Selon nos sources, aucun des trois prévenus ne s’est présenté à la barre. Alors qu’Aminata Rachow réside en Allemagne, Lahousseni Tahar serait en Côte d’Ivoire tandis que Naïm Touré est hors de Ouaga et en lieu sûr, dit-on, dans son entourage. Mais l’absence des prévenus n’a pas empêché le juge de prononcer les peines : ainsi, le sieur Touré et Aminata Rachow ont été condamnés, chacun, à six mois de prison ferme et à une amende d’un million de francs, eux qui, selon nos informations, ne se sont pas présentés à la barre.

 

Lahousseni Tahar, lui, a été condamné au paiement d’une amende de 500 000 F CFA avec sursis. En outre, les coupables devront payer la somme d’un million de F CFA de dommages et intérêts à chacune des plaignantes, et à payer, chacun, le montant d’un million de nos francs, au titres des frais engagés par les plaignantes. Le Tribunal aurait, par ailleurs, ordonné la suppression de toute publication relative aux faits incriminés sur les pages Facebook des mis en cause et la publication sur une période d’un mois, à raison d’une publication par semaine, de la décision de justice.

 

Les coupables ont-ils fait appel ? Sans nul doute, car la décision n’a visiblement pas été exécutée illico presto. En effet, deux jours après, le sieur Touré, l’un des deux condamnés à la prison ferme, jouissait encore de sa liberté selon un de ses proches que nous avons joint au téléphone. Sur la page Facebook de ce même Naïm Touré, qui fit plusieurs fois l’objet de poursuites pour ses publications, ce dernier n’a pas manqué de revenir sur l’affaire, quand bien même de façon indirecte, considérant la justice comme « une institution vitale mais gangrénée par la politique politicienne et la corruption ». Entre-temps, un groupe d’activistes s’est organisé et prévoirait des manifestations, mais selon certains sources, l’avocat de Naïm Touré leur a demandé d’y sursoir, pour le moment.

Bernard Kaboré

W. Harold Alex Kaboré

Dernière modification lelundi, 17 février 2020 21:57

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