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Cancer : Prenez garde sinon…

 

Devenu aujourd’hui la deuxième cause de décès dans le monde, le cancer est un défi pour les gouvernements et les structures de lutte qui profitent des Journées internationales (cancer le 4 février et cancer infantile le 15 février) pour éveiller les consciences sur la nécessité de miser sur la prévention. En effet, au Burkina Faso, 16 331 nouveaux cas sont attendus dans les cinq ans à venir si rien n’est fait, selon les explications du Dr Toalé Sibri Sory, médecin épidémiologiste.

 

 

Quand on parle d’alimentation équilibrée ou de nutrition de façon générale, il se trouve toujours des gens pour affirmer que ce sont des «trucs de Blancs». Difficile donc de faire comprendre à cette catégorie de personnes que la plupart des maladies qui attaquent l’organisme sont consécutives à ce que l’être humain consomme ou ne consomme pas ou pas assez en matière de nutriments. C’est en tout cas ce que disent les spécialistes de la question. A titre illustratif, il y a le cas du cancer, cette maladie non transmissible qui se caractérise par une prolifération cellulaire anormalement importante au sein d’un tissu normal. En effet, cette pathologie, qui constitue un véritable problème de santé publique dans le monde, peut être causée, tenez-vous bien, par une consommation insuffisante de fruits et de légumes. A cela s’ajoutent le tabagisme (y compris les cigarettes et le tabac sans fumée) et la consommation d’alcool. Selon le Dr Toalé Sibri Sory, épidémiologiste, il y a d’autres facteurs de risque comme la surcharge pondérale ou l’obésité, le manque d’exercice physique (sédentarité), l’infection à HPV sexuellement transmissible, l’infection par le virus des hépatites B et C ou d’autres infections cancérigènes (EBV, HP, bilharziose, etc.), les rayonnements ionisants et ultraviolets et la pollution de l’air en milieu urbain.

 

Vous comprendrez alors pourquoi les professionnels de la santé ont élaboré des moyens de prévention primaires qui consistent à éviter les facteurs de risque cités plus haut. Ceux qui aiment manger trop sucré, trop salé ou trop gras, ce message s’adresse à vous. Et tout en corrigeant cela, n’oubliez pas de consommer régulièrement des fruits et des légumes ni de pratiquer une activité physique (marche, vélo, natation, aérobic, etc.). En outre, il faudra vous faire vacciner, vous et vos enfants, contre les maladies infectieuses (hépatite B), vous faire dépister et/ou traiter les maladies comme l’hépatite B ou  l’hépatite C, les infections sexuellement transmissibles (IST) ou le VIH Sida. Il faut aussi consulter immédiatement un médecin devant tout signe de maladie et être attentif quand il y a des antécédents de cancer dans la famille.

 

 

 

16 331 nouveaux cas attendus…

 

 

 

Le Dr Sory est également d’avis que le dépistage précoce a une très grande importance dans la prévention de certains cas, notamment quand il s’agit de cancers comme ceux du col de l’utérus, du sein, de la prostate, du segment colorectal et de la bouche. Il permet de déceler les lésions à un stade précoce. Raison pour laquelle l’accent est mis aujourd’hui sur la prévention, surtout à travers la journée internationale (4 février de chaque année). Ainsi, depuis 2019 (jusqu’en 2020), elle est célébrée sous le thème « Je suis et je vais » pour que chacun s’engage pour un monde sans cancer, d’autant plus que 1/3 au moins des cas les plus courants sont évitables.

 

En effet, selon les précisions de l’épidémiologiste, dans le monde, cette maladie occasionne 9,6 millions de décès chaque année. Son coût économique annuel total est estimé à environ 1,16 million de dollars. Au Burkina, en 2018, les maladies non transmissibles, dont la charge de morbidité totale est de 33%, ont causé la plupart des décès. Les principales causes de cette mortalité sont les maladies cardio-vasculaires (13%), suivies des cancers (5%). Il y a eu 11 643 nouveaux cas (7515 femmes), dont 9221 décès. Et il est attendu 16 331 nouveaux cas dans les cinq ans à venir si rien n’est fait.

 

Comme nous l’avons constaté dans nos recherches, le cancer, c’est une centaine de maladies différentes. Cette pathologie peut attaquer tous les tissus de l’organisme. Ses symptômes peuvent être différents et aller d’une toux persistante à une perte de poids inexpliquée en passant par un grain de beauté, une plaie qui ne guérit pas, un saignement, des difficultés à uriner, etc.

 

 

 

Zalissa Soré   

 

 

 

Encadré 1

 

 

Cancer infantile : «Les patients arrivent tardivement »

 

 

 

Au Burkina Faso, il y a eu, en 2018, 633 nouveaux cas de cancer pédiatrique dont 118 décès. Les types les plus fréquents sont le lymphome de Burkitt (50%), le rétinoblastome (15%), le néphroblastome (15%) et la leucémie (15%). Chez l’enfant, il ressort une évolution rapide et agressive, sans oublier la prise en charge, qui est très coûteuse. En outre, selon les médecins, plus de 60% des patients se rendent tardivement dans les structures sanitaires où le traitement se fait par chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie et d’autres moyens. Les symptômes peuvent être la pâleur, la fièvre, la fatigue, une perte de l’appétit, des douleurs articulaires et osseuses, des hématomes, des vomissements.

 

 

 

Zalissa Soré

 

 

 

Encadré 2

 

 

Traiter pour prolonger la survie

 

 

 

Selon les informations communiquées par le Dr Augustin Tozoula Bambara, oncologue médical à l’hôpital Yalgado, plusieurs moyens thérapeutiques sont disponibles. Ce sont : les traitements locorégionaux (chirurgie et radiothérapie), les soins d’accompagnement (soins de support et soins palliatifs), les traitements systématiques (chimiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées). Dans certains cas, la procédure peut être curative, réparatrice ou palliative. Parfois, la prise en charge permet de supprimer la maladie, d’éviter les complications et de prévenir les récidives tandis que dans d’autres cas, elle sert juste à améliorer la qualité de vie ou à prolonger la survie.

 

 

Zalissa Soré

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