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Extradition François Compaoré : La France a signé le décret

 

Cher Wambi,

 

Depuis hier après-midi, l’affaire fait le buzz sur les réseaux sociaux et alimentera certainement l’actualité tout le week-end et même toute la semaine à venir :   il s’agit de l’important tournant que vient de connaître le dossier d’extradition de François Compaoré. En effet, dans un décret signé le 21 février 2020, le Premier ministre français, Edouard Philippe, a accédé à la requête de la justice burkinabè de juger le frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré pour son implication présumée dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de trois autres personnes.

 

 

Cher cousin, il faut dire que la décision était plus ou moins attendue puisque, après moult rebondissements et recours,  la Cour de cassation, la plus haute juridiction française, avait confirmé le renvoi  de François Compaoré devant la justice de son pays.

 

Ce décret du 21 février ouvre-t-il enfin la voie à l’extradition effective ? Rien n’est moins sûr.

 

En effet, cher Wambi, il reste un ultime recours à François, dont la défense peut saisir le conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française. Celle-ci a pour rôle de s’assurer que le décret est conforme au droit français et à la Convention européenne des droits de l’homme. Ce qui veut dire qu’elle peut confirmer ou annuler l’acte du Premier ministre français.

 

Mais en attendant, je te propose le contenu du document.

 

 « Le Premier ministre, sur le rapport de la Garde des Sceaux, ministre de la Justice

 

Décrète :

 

 

 

Article 1er

 

L’extradition du nommé  Paul François Compaoré, né le 11 janvier 1954 à Ouagadougou (ancienne République de Haute-Volta), de nationalité burkinabè et ivoirienne, est accordée aux autorités burkinabè, sous réserve du respect des conditions suivantes :

 

1.        Monsieur Paul François Compaoré, s’il devait être condamné par les juridictions burkinabè  à une peine d’emprisonnement à vie, pourra former une demande d’aménagement de peine selon les modalités prévues par la loi burkinabè en la matière ;

 

2.        Monsieur Paul François Compaoré sera, en cas d’incarcération, détenu dans le quartier d’amendement de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (Burkina Faso) ou dans tout autre établissement pénitentiaire présentant des conditions de détention au moins aussi favorables ;

 

3.        Monsieur Paul François Compaoré aura accès à un service médical adapté tout au long de sa détention ;

 

4.        Monsieur Paul François Compaoré pourra rencontrer son avocat et/ou toute personne en charge d’assurer sa défense et s’entretenir de manière confidentielle avec eux, à chaque fois que l’intéressé, ou ses conseils, en formuleront la demande ;

 

5.        Monsieur Paul François Compaoré pourra exercer librement et sans restriction, son culte ;

 

6.        Monsieur Paul François Compaoré sera jugé publiquement, contradictoirement et dans un délai raisonnable par un tribunal indépendant et impartial établi par la loi, en bénéficiant du temps et des moyens de préparer sa défense à l’aide du conseil de son choix ou, si nécessaire, d’un conseil fourni gratuitement.

 

 

 

Article 2 :

 

La garde des Sceaux, ministre de la Justice est chargée de l’exécution du présent décret.

 

 

 

Fait le 21 février 2020

 

 

 

Par le Premier ministre

 

Edouard Philippe

 

 

 

La garde des Sceaux, ministre de la Justice

 

Nicole Belloubet

 

 

 

 

 

Cher Wambi, depuis que le dialogue politique tenu  à Ouagadougou du 15 au 22 juillet 2019  a recommandé la réconciliation nationale, à l’instar de nombre de Burkinabè, tu te demandes où on en est aujourd’hui. 

 

Une question sans nul doute légitime, d’autant plus que sept mois après ces pourparlers, le train de la réconciliation nationale semble toujours à l’arrêt.

 

Eh bien, sache que contrairement à ce qu’on pourrait penser, la recommandation en question ne dort pas dans le fond d’un tiroir comme, hélas, c’est souvent le cas sous nos cieux.  

 

En effet, dans une lettre adressée aussi bien à l’Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP) qu’au Chef de file de l’opposition politique (CFOP), le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, président du comité de suivi des conclusions du dialogue politique, a demandé de lui faire des propositions relatives à la mise en œuvre de la réconciliation nationale.

 

Mais, cher cousin, tout porte à croire qu’entre ces deux groupes de parties prenantes à l’affaire, il subsiste des divergences à aplanir. En tout cas à en juger par le contenu des réponses  que chaque camp a fait parvenir à l’autorité de tutelle.

 

Et l’une des mésententes, et non des moindres, est relative à l’entité chargée de conduire le processus.

 

Pour l’APMP, se fondant sur la résolution du dialogue politique sur « l’accompagnement de la classe politique dans son ensemble au Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) », il faut absolument privilégier « l’approche institutionnelle pour la conduite des travaux de la réconciliation nationale ».

 

Aussi préconise-t-elle une réorganisation préalable du HCRUN.

 

Mais de l’avis du CFOP, la conduite de l’ensemble du processus de réconciliation nationale doit s’effectuer sous la direction du dialogue politique « qui, en plus de l’avoir inscrit dans son agenda, a la légitimité et la légalité pour en être la tutelle ».

 

Toujours dans sa liste de propositions, le CFOP définit une feuille de route en plusieurs étapes dont l’une d’elles doit être la mise en place d’une Commission Vérité-Justice-Réconciliation qui aura pour mission de statuer sur les dossiers brûlants, « notamment les crimes de sang, puis d’organiser un grand déballage public qui sera une occasion de confrontation entre accusés et accusateurs ».

 

Tout en appelant à éviter de perturber l’agenda du processus électoral en cours, Zéphirin Diabré propose un calendrier de mise en œuvre qui devrait commencer dès la première semaine du mois de mars par une annonce officielle du lancement du processus de réconciliation nationale par le président du Faso et prendre fin au mois de juin 2020 par la tenue d’assises nationales.

 

Comme tu le constates toi-même, cher Wambi, il y a encore loin du dialogue politique à la catharsis nationale, vu que chaque camp dit vouloir y aller mais par son propre chemin. Mais contrairement à Rome, tous les chemins ne mènent pas forcément à la réconciliation. Il va falloir que chaque camp y mette du sien. Et l’affaire vaut bien des compromis de part et d’autre.

 

 

 

Cher Wambi, aujourd’hui vendredi 6 et demain samedi 7 mars 2020 au palais des Sports, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) tient son troisième congrès ordinaire sur le thème  « Consolidons le leadership du MPP sur l’échiquier politique national par une victoire éclatante aux élections, dans la paix et la cohésion sociale».  Comme on le sait, dans toutes les formations politiques, pareil rendez-vous donne lieu à de véritables luttes de positionnement et de contrôle du parti pouvant déboucher sur de grands chambardements au sein des instances dirigeantes.

 

Mais pour ce qui est de ce jamboree du parti au pouvoir, il n’en sera rien, selon la confidence d’un hiérarque du MPP hier, lors d’une  session extraordinaire du BPN.

 

Selon ma source, ce sera juste un congrès de régularisation, c’est-à-dire juste pour se mettre en règle vis-à-vis des textes qui encadrent le fonctionnement des partis politiques. Toutefois, m’a soufflé ladite source, Simon Comparé, qui assure l’intérim  de la présidence du parti  depuis le décès de Salif Diallo le 19 août 2017, pourrait être confirmé.

 

Pour tous ceux qui s’attendaient à une guerre interne de titans, il va falloir encore patienter.   

 

 

 

Cher Wambi, c’est un monsieur animé à la fois par des sentiments d’incompréhension, d’amertume et de colère que j’ai reçu en début de semaine quand il est venu me compter ses misères. Cela fait en effet un an et demi qu’il a acheté chez Said-AFF une mobylette de marque Habile Lantic à 250 000 F CFA. Dieu seul sait, au regard de ses moyens modestes,  les sacrifices qu’il a dû consentir pour faire cette acquisition.   Et cela fait un an et demi qu’il poursuit les papiers de la bécane. En vain. Du coup, impossible de faire la plaque d’immatriculation avec ce que cela entraîne comme désagréments.  «On est là-dessus… On va vous rappeler», tel est le refrain qui lui est régulièrement entonné par le vendeur. En désespoir de cause, il s’est même fait accompagner par deux fois par un parent pour savoir ce qui se passe. D’abord à la boutique qui jouxte le grand rond-point de la clinique Sandof, ensuite au siège de la société à Gounghin, près de la maternité. Démarche qui se sont, elles aussi, avérées infructueuses jusque-là. 

 

Voici donc le pauvre client embarqué dans un véritable parcours du combattant pour entrer en possession de ses documents en lieu et place desquels, on lui délivre tous les trois mois un «nouvelle facture» comme s’il venait d’acquérir l’engin. Cela fait maintenant cinq fois depuis septembre 2018 que cette «nouvelle facture» a été renouvelée. Comble de malheur, impossible de voir le moindre responsable pour se plaindre. 

 

Ce qui semblait être une bonne affaire chez Said-AFF se révèle donc être une mauvaise affaire. Est-ce d’ailleurs un cas isolé ou de nombreuses  autres personnes sont-elles également obligées de faire ce chemin de croix pour  obtenir leur dû ? Ou bien y a-t-il un problème de quelque nature que ce soit sur cette moto ? Autant de questions  qu’on finit par se poser car cette situation,   pour le moins inhabituelle s’agissant d’une telle opération, intrigue à plus d’un titre. 

 

 

 

Cher Wambi, le carême observé chaque année par les catholiques a bel et bien débuté avec le mercredi des Cendres le 26 février dernier. Maisnos fidèles lecteurs ont dû constater l’absence de la rubrique «Intelligence africaine de la foi», parce que le Père Jean-Paul Sagadou qui l’animait quotidiennement n’est pas disponible. En effet, il nous a fait parvenir par mail la note suivante:

 

Bonjour à vous,

 

Je vous espère en bonne santé !

 

Je viens vous signaler que pour le carême qui vient, je ne pourrai pas animer la rubrique «Intelligence africaine de la foi» que, sur ma propre proposition, j’anime depuis 2012. J’ai été très heureux de faire ce travail avec vous et grâce à vous et je vous remercie infiniment pour la très grande ouverture de votre journal et l’opportunité que vous m’avez donnée d’écrire dans les colonnes de votre prestigieux journal.

 

Particulièrement sensible au travail que font les médias, notamment sur notre continent, je ne peux que vous souhaiter du courage pour ce que vous faites depuis de si nombreuses années pour informer.

 

 Bien des choses à vous.

 

 P. Jean-Paul Sagadou

 

Cher Cousin, nous ne pouvons que dire une fois de plus merci au Père Sagadou pour sa belle initiative et sa franche collaboration et lui souhaiter une bonne pause sabbatique.

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-Après le transfert de l’international burkinabè Edmond Tapsoba de Guimarães au Bayer Leverkusen pour 20 millions d’euros dont 2 en bonus, une partie de cette manne devrait revenir au Burkina et surtout aux structures qui ont participé à la formation du joueur. Cette prime dite de solidarité est reversée à toutes les structures formelles ou non et qui ont accueilli l’Etalon. Autrement dit, le centre de Salitas ne devrait pas être le seul bénéficiaire de cette enveloppe. D’ailleurs des personnes ont même saisi la fédération burkinabè de football pour réclamer leur part. Mais voilà, au moment où un terrain d’entente semblait trouvé pour mentionner les noms des clubs formateurs sur le passeport sportif de l’athlète, que la Fédération burkinabè de football aurait choisi de les snober en ne notifiant aucun autre club (par la mention Néant) au moment où Edmond avait un âge compris entre 10 et 12 ans. Du coup, cette prime de solidarité d’environ 100 millions de francs CFA échappe au Burkina et va se retrouver dans les caisses de la FIFA. Pourtant au vu de la délicatesse du traitement de ce dossier, un consensus aurait pu être trouvé, s’il y a des difficultés,  et permettre que Salitas soit indiqué depuis la tendre enfance du joueur. Et lorsque cette prime de solidarité atterrirait au Faso, une clé de répartition pourrait contenter toutes les parties prenantes. Mais ce ne fut pas le cas et aujourd’hui, tout le monde est perdant. 

 

 

 

-En conflit avec plusieurs banques de la place, l’opérateur économique bobolais Souleymane Guira, DG, entre autres, de Soul Pressing, de la société immobilière IMAZ et de SUCOTROP, serait dans le viseur de la justice. Pour échapper à ses créanciers, il aurait tenté  récemment, dit-on,  de céder ses parts dans ses sociétés à de tierces personnes et également de faire prononcer une liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Bobo-Dioulasso. Mais la Justice ne s’est pas laissée rouler dans la farine, l’opérateur économique étant engagé dans une autre procédure à Ouagadougou. Entendu sur le sujet, il a été écroué à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou.

 

Selon nos sources, Monsieur Guira doit  5,7 milliards à 11 créanciers dont 4 banques de la place, un fournisseur suisse et même à la CNSS et à l’administration fiscale.

 

Les audiences, prévues très prochainement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso, nous situeront davantage sur cette affaire à suivre. 

 

 

 

-Il y a eu plus de peur que de mal hier au centre-ville de Bobo-Dioulasso,  même si la CRS continuait de veiller au grain afin de parer à toute éventualité avec ces rumeurs qui ont circulé dans la soirée et qui faisaient  état d’une marche de protestation de commerçants de la ville. C’est en effet   la crise dans la gestion du marché central qui a refait surface avec cette fois, le maire de la commune à l’offensive. Depuis l’installation des membres de la SGEIM (structure de gestion des équipements et infrastructures marchands) au détriment de la SGM (structure de gestion des marchés structurés) en effet, Bourahima Fabéré Sanou veut passer à la vitesse supérieure en prenant désormais les choses en main. Une chose est sûre, le bras de fer entre l’édile de la commune et son challenger, le docteur Braïma Traoré, est encore loin de s’estomper. Mercredi dernier encore, cette crise a connu un nouveau rebondissement qui a entraîné la fermeture de la radio du marché. Selon nos informations, une personne étrangère à ce service de communication basé au marché central aurait fait irruption dans le studio. Après avoir interrompu les émissions, cette dernière que l’on dit proche du maire, aurait fait passer des messages relatifs à la SGEIM. Informé de la situation,  le directeur de la SGM Didier Toé a vite fait d’intervenir. Des appareils ont ainsi été débranchés plongeant ainsi la radio municipale dans un silence total.  La tension, qui était très palpable, commençait à susciter de nombreuses inquiétudes dans la zone commerciale. Saisie de l’affaire qui ne cessait de s’envenimer, la police a immédiatement procède à une descente sur les lieux. Une intervention qui s’est soldé par des arrestations de commerçants mais aussi du directeur de la SGM, Didier Toé.  Affaire à suivre donc.

 

 

 

-On se rappelle que la dernière audience de l’affaire dite de charbon fin tenue le 11 janvier 2020 au pôle économique et financier du Tribunal de grande instance de Ouagadougou avait été courte. La raison, le tribunal n’avait pas fini de statuer sur la demande de nomination d’experts aux fins d’enquête complémentaire introduite par les avocats de la société minière, Essakane. Dans le même temps, il avait été demandé aux parties de faire des propositions d’experts. Mais cette suggestion du tribunal n’était pas partagée par le ministère public. Lui qui, lors des débats précédents, avait préconisé l’expertise nationale par mesure de précaution.  Cette observation du parquet, de l’avis des avocats de la défense, n’avait pas lieu d’être faite. Elle qui reproche au parquetier d’avoir désigné des experts sans l’en aviser. Pire, ceux-ci ont prêté serment devant le substitut général et non devant les magistrats du siège.

 

A cette guéguerre entre les parties au procès s’ajoute une grande question. Si jamais le juge accède à la requête d’expertise complémentaire, qui va casquer pour le travail que va fournir les experts ? Le tribunal doit donc prendre en compte tous les points pouvant constituer un obstacle dans l’instruction du dossier avant de vider sa décision.

 

A l’audience du mardi 3 mars dernier, les uns et les autres devaient savoir sur quel pied danser. En effet, c’est ce jour que le délibéré devait être connu. Mais comme recommandé par l’intersyndicale, dès que le dossier a été appelé, il a été systématiquement renvoyé au 17 mars 2020 «pour une bonne administration de la justice», a dit le président.

 

Le renvoi  des audiences publiques est une mesure prise par les syndicats de  magistrats au lendemain de l’annonce du gouvernement d’étendre l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) aux primes et indemnités des fonctionnaires du public à la fin du mois de février.

 

  

 

-Et nous voilà à ce fameux premier samedi du mois de mars ! Certains se demanderont  sûrement à quoi cette date peut renvoyer. D’autres, plus au parfum, se rappelleront que c’est le jour retenu par Naaba Tanga de Gounghin, cet autre grand quartier de la capitale, pour faire honneur à ses ancêtres à travers ce que d’aucuns appellent «Na basga» ou «Nab ran-younga» sous d’autres cieux. Cette année donc, ce sera le 07 du mois, avec la suite à la journée de la Femme. Inutile de vous dire que ça promet  avec les «bougdandouilles»-fusils traditionnels- et les chansonniers et tambourinaires. Un événement qui se perpétue depuis 1972, première année de règne de celui qui fut instituteur  dans une autre vie.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 Passek Taalé

Dernière modification lemercredi, 11 mars 2020 00:23

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