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Expo Photo : Esse de François d’Assise Ouédraogo

« Esse » est une expo portative, composée de sept clichés de femmes de format moyen, qui a duré le temps d’une après-midi, de 14 h à 18 h, le 8 mars 2020, à l’Espace culturel Gambidi. Ephémère comme la giboulée mais dont l’empreinte restera dans les expos photos au Burkina Faso du fait de son originalité.

 

François d’Assise Ouédraogo est un jeune homme longiligne qui porte un éternel sourire en étendard. Il est connu des milieux des arts pour être l’assistant de Carolin Christgau, la directrice de l’Institut Goethe de Ouagadougou, et la cheville ouvrière des activités artistiques du Goethe à Ouaga. On devinait son penchant pour la photographie en le voyant mitrailler le public lors des rencontres au Goethe, mais on ne savait pas qu’il pratique la photographie d’art depuis une dizaine d’années. Cette petite expo est donc une révélation et un acte de naissance d’un photographe.

C’est une exposition plutôt discrète. On la manquerait presque, cette expo de portraits féminins accrochés à la barre de traverse d’une paillotte dans cet espace. Des photos de petite dimension, ce qui leur donne l’aspect intimiste de portraits de salon et oblige le spectateur à s’en approcher, amenuisant ou annulant la distance entre lui et la photo.

Dans cette première expo « Esse » qui signifie être en latin, François d’Assise Ouédraogo célèbre la Femme à travers sept clichés qui déclinent les sept étapes de la vie, de l’innocence à la science et la résilience qui sont les étapes ultimes de la maturité. Des photos de femme sans pathos ni fioriture. Ici ni femme ployant sous le fait, ni fille mutilée par l’exciseuse. Aucun misérabilisme. Juste des visages captés sur le vif.

La première photo représente un enfant, une fille, au regard gourmand qui semble voir manger le monde, la dernière est un visage de femme mûre qui pose sur le monde un regard serein. Entre les deux, le passage du temps sur les différents visages et surtout le regard qui se fait plus pénétrant et moins candide. Sous chaque photo, un titre avec les différentes acceptions de ce mot.

Cette expo est interactive avec un miroir accroché à la suite des six photographies. Le visiteur est invité à s’y mirer et à donner un titre au visage qui s’y reflète.  Après avoir scruté les visages de ces femmes, le visiteur est appelé à se contempler et se juger. A mettre un mot sur son image, à l’instar des six photos.

De cette expo, il faut retenir que l’on peut évoquer la femme pour ce qu’elle est et non pour ce que la société en fait, c’est-à-dire sans recycler les mêmes clichés, sans la charger de tous les malheurs du monde. François d’Assise la montre  telle qu’elle est. Dans sa vérité d’«Esse ».  Avec Esse, la femme n’est pas juste un construit social figé, elle n’est pas dans une condition, elle est dans ses métamorphoses, dans la fille, l’adolescente, la jeune fille, la mère. Tout simplement.

 

Saïdou Alcény Barry

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