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Situation sécuritaire dans la Kossi : Le Gouverneur échange avec les forces vives

 

Le 11 mars  2020, le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun a rencontré les forces vives de la Kossi. Il était question de faire le point sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la province et de tirer des leçons.

 

 

La Kossi, à l’instar de plusieurs zones du Burkina, fait face à une insécurité notoire. Il s’agit non seulement de l’hydre terroriste, mais également des conflits communautaires entre Dogon et Peulh. Pour y faire face, plusieurs actions ont été posées par les autorités. L’on peut citer la mise sous état d’urgence de la province depuis janvier 2019, la fermeture momentanée des points de vente de carburant et de certains marchés. Parce que ces actions n’ont pas produit les résultats escomptés, il a été instauré le 15 novembre 2019 un couvre-feu qui entre en vigueur chaque jour de 19 heures à 6 heures. Quatre mois après cette mesure, le défi sécuritaire est toujours d’actualité. C’est pourquoi le gouverneur de la Boucle du Mouhoun, Edgard Sié Sou, a initié une rencontre pour échanger avec les forces vives de la province afin de trouver des solutions idoines à la situation. Il était également question pour le gouverneur de s’enquérir des difficultés occasionnées par le couvre-feu pour un éventuel réajustement de la mesure. « Je suis venu pour écouter les préoccupations de la population. L’objectif est non seulement de toucher du doigt les réalités, mais aussi de recueillir des propositions pour améliorer les prises de décisions », a-t-il dit à l’ouverture de la session. Ainsi, il a invité les participants à « tout dire ».

 

La rencontre a été une véritable tribune d’expression sans langue de bois. L’occasion a été donnée à toutes les corporations issues des dix communes de la Kossi de relater les réalités de leurs zones. La situation de Kombori a été longuement abordée en raison de l’urgence qui pèse sur cette commune. En effet, ce sont 90 ménages dont 4 102 personnes qui sont en attente de soutien à Kombori. Suite à une attaque perpétrée dans cette localité le 2 mars dernier le bilan est  de : un mort, six blessés, des maisons incendiées, des animaux et d’énormes biens emportés par les assaillants.

 

Le haut-commissaire de la Kossi, Saïba Zoromé, a assuré à la forte délégation des ressortissants de Kombori que des actions sont en train d’être menées pour secourir les sinistrés.

 

Après lui, les participants ont fait de multiples propositions dans le but de venir à bout des forces du Mal. L’on retient entre autres, l’implantation de détachements militaires dans chaque chef-lieu de commune, le recrutement, la formation et l’équipement de volontaires comme annoncé par le gouvernement. Il ressort également que la lutte contre la  pauvreté chronique, le chômage de la jeunesse et l’injustice est une alternative pour prévenir l’insécurité. En ce qui concerne les conflits communautaires, le maire de Barani, Hamidou Sidibé, propose le dialogue. « Nous avons déjà initié un cadre de dialogue social entre les différentes communautés. Tous les leaders que nous avons rencontrés partagent l’idée. Il serait donc important d’œuvrer à ce que cette initiative se réalise à travers la tenue de sessions dans les communes déjà touchées et aussi dans celles qui ne le sont pas encore pour des mesures de prévention », dit-il. Pour l’évêque de Nouna, Monseigneur Joseph Sama, il faut « renforcer l’éducation et aussi chercher une solution paisible à la crise afin d’éviter le cercle vicieux de la violence ». Yaya Diallo, un ressortissant de Konna, dans la commune de Kombori, a dit qu’il s’impose de s’attaquer à certaines habitudes actuelles de la société burkinabè, à savoir le libertinage, l’incivisme et surtout l’individualisme.

 

Les intervenants ont également interpellé le gouverneur sur les aspects négatifs du couvre-feu dans sa forme actuelle. Il s’agit principalement de la hausse des cas de vols et de «l’étouffement» économique de la province. Par conséquent, plus d’un a suggéré la réduction des horaires. Les échanges ont donné un motif de satisfaction au gouverneur. « Mes objectifs sont atteints, car les différentes interventions ont permis de recueillir des informations et surtout des idées qui ne me parviennent pas forcément au bureau. Le comité de crise se réunira pour analyser les préoccupations soulevées afin d’apporter des aménagements aux mesures en vigueur », a-t-il dit. En attendant toute décision, une rencontre similaire se tiendra à Tougan les jours à venir, car la province du Sourou est également concernée par les mêmes mesures.

 

 

Issa Mada Dama

Dernière modification ledimanche, 15 mars 2020 21:36

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