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Aristide Bancé, international burkinabè : «Seuls 10 clubs ont été corrects avec moi sur la vingtaine où j’ai évolué»

Arrivé au Horoya Athletic Club de Conakry le 28 mai 2019 en provenance de l’USFA (Union sportive des forces armées du Burkina Faso), l’international burkinabè Aristide Bancé hérite du dossard 15. Très rapidement, il a su prendre ses marques dans cette équipe leader du championnat guinéen et qualifiée pour les demi-finales de la coupe de la Confédération africaine de football.

A la faveur d’un séjour que nous effectuons présentement à Conakry, nous avons rencontré le chouchou du public sportif burkinabè, qui nous parle de sa vie dans la capitale guinéenne et plus généralement de sa carrière de footballeur professionnel.

 

Après l’ASEC Mimosas à Abidjan et El-Masry en Egypte, vous avez fait une ‘’pige’’ de quelques mois à l’USFA en 2019 avant de déposer vos valises au Horoya de Conakry. Comment s’est opéré ce transfert ?

 

Il faut dire que j’ai fait une très belle saison 2017 à l’ASEC, ayant été meilleur buteur et meilleur joueur du championnat ivoirien. Puis, je suis allé en Egypte, à Al-Masry. Là aussi, tout s’est bien passé sportivement. J’ai marqué des buts et l’équipe s’est qualifiée pour la première fois à la coupe de la CAF.

Quand je me suis blessé, alors que je me soignais, il y a eu des pistes. C’est ainsi que j’ai opéré un retour au pays pour jouer à l’USFA (Union sportive des forces armées). Ce retour au bercail était un choix sportif, car je revenais d’une blessure et il me fallait emmagasiner beaucoup de confiance. Il me fallait donc un club où je pouvais jouer beaucoup. Je ne me suis pas posé de questions quand l’opportunité de l’USFA s’est offerte à moi. Au Brésil, on voit beaucoup de joueurs qui retournent dans leur pays pour essayer de se relancer. Il faut avouer que ce n’était pas facile, mais j’ai su faire montre de beaucoup de courage et tout s’est bien passé.

 

Comment êtes-vous arrivé au HAC ?

 

J’avais été plusieurs fois contacté par le président du Horoya, Soufiane Souaré. J’ai fini par accepter parce que ce club fait partie des meilleurs d’Afrique. L’an passé, il était classé 9e et cette année on est en train de progresser encore. J’ai fait le choix du Horoya, car le président a des ambitions, il veut amener le club beaucoup plus loin en coupe de la CAF et en ligue des champions. Je crois que c’est ce qui est en train de se faire, car on veut écrire une belle page de l’histoire de ce club avec notre qualification en demi-finale de la Coupe CAF, une première depuis 42 ans.

Le président compte sur moi et il m’a fait une proposition que je ne pouvais pas refuser. De plus, je me suis dit qu’il fallait essayer ici, en Afrique de l’Ouest, au lieu d’aller encore dans un pays du Maghreb sans savoir comment l’histoire allait se terminer.

 

Votre intégration a-t-elle été facile dans ce club ?

 

J’ai été bien accueilli et les supporteurs sont très fiers que j’aie accepté de venir jouer au Horoya. Pour eux, ma présence est aussi une façon de relancer le championnat guinéen. J’ai été bien accueilli et ça se voit au stade. Ici, je suis aimé pour le travail que j’ai fait avant et pour ce que je continue de montrer sur le terrain. Avec mes coéquipiers aussi, tout se passe bien.

J’ai eu la chance au Horoya de tomber sur un compatriote qui est notre capitaine, Dramane Nikiéma, qui m’a guidé pour me faciliter les choses. Au-delà de tout cela, je pense avoir assez d’expérience et je n’ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour m’adapter.

 

On sait que vous aviez d’autres sollicitations, pourquoi ici et pas ailleurs ?

 

Vous savez, aujourd’hui je ne suis plus un enfant, donc je sais faire des choix. Je pense qu’il faut toujours aller là où on te considère beaucoup, là où tu te sens aimé. C’est vrai que j’avais des propositions dans les pays du Maghreb, mais j’ai préféré venir ici pour être mieux vu et jouer beaucoup de matchs.

Je dois être réaliste, je prends de l’âge et je dois savoir me gérer sur le plan physique. Je connais mon corps. Je peux dire au coach que je me sens bien ou pas. Il me fallait une équipe qui me comprendrait. Avec les dirigeants de ce club et le coach, on se comprend bien.

 

Depuis que vous êtes au Horoya, combien de matchs avez-vous joués et combien de buts avez-vous marqués ?

 

Je n’ai pas joué beaucoup dans le championnat parce que le coach a voulu me gérer. Je n’ai fait que deux matchs et j’ai marqué un but. Par contre en coupe de la CAF, j’ai joué 8 matchs et marqué 5 buts, dont un triplé. C’est à moi de continuer à travailler parce que je peux faire encore plus. Je n’étais pas à cent pour cent en forme car je reviens d’une blessure. Mais Dieu merci, notre équipe est en demi-finale et je crois qu’on peut faire plus et que j’ai encore mon mot à dire dans cette compétition en poussant les jeunes pour qu’on aille le plus loin possible.

 

Après le championnat burkinabè vous voilà donc en Guinée. Comment jugez-vous le niveau des deux championnats ?

 

Je pense que c’est le même niveau. La différence est qu’en Guinée, il y a plus de monde dans les stades et que les gens adorent le football. Je ne dis pas qu’au Burkina on n’aime pas le foot, d’autant plus que quand l’équipe nationale joue, le stade est plein. Au Burkina, apparemment, les supporteurs n’aiment pas voir les matchs du championnat, car, quand ce sont les Etalons qui jouent, le public est au rendez-vous.

Je pense aussi qu’en Guinée, il y a quelques clubs qui misent beaucoup pour faire venir des joueurs d’autres pays. Il y a plusieurs nationalités dans le championnat guinéen, ce qui n’est pas le cas du championnat burkinabè. Au Faso, on doit se pencher sur cette problématique et faire venir des joueurs étrangers qui vont animer le championnat et ainsi, les stades seront pleins.

Au Horoya, le président met les moyens pour payer les joueurs au même niveau que dans les pays du Maghreb. C’est la raison pour laquelle beaucoup d’étrangers acceptent de venir jouer ici.

 

En battant Enyimba du Nigeria le 8 mars dernier (2 à 0), le Horoya accède pour la première fois en 42 ans à la demi-finale de la coupe CAF. Quelles sont les chances de votre équipe pour la suite de la compétition ?

 

Franchement, je pense qu’on a beaucoup de chance. Tout s’est bien passé pour nous, car nous sommes le seul club qui n’a pas perdu de match dans cette compétition. Pour les demi-finales, notre match aller se jouera en Egypte et au retour on les reçoit sur nos installations à Conakry. Je pense qu’on va se concentrer pour mieux négocier le match aller et venir chercher la qualification chez nous à Conakry.

 

Dans votre carrière, depuis que vous avez quitté le Santos à Ouaga, vous êtes à votre 22e club de football. Qu’est-ce qui fait donc courir Aristide Bancé, qui doit détenir le record mondial en la matière ?

 

Nombreux sont ceux qui se posent cette question. On dit que Bancé adore voyager, qu’il change beaucoup de clubs. Le fait est que Bancé a eu beaucoup de problèmes dans sa carrière car plusieurs clubs n’ont pas été professionnels avec lui. Vous arrivez dans une équipe, vous commencez à jouer, tout se passe bien et après on ne vous paie pas. Alors qu’est-ce qu’il faut faire ? On est obligé de changer.

Plusieurs fois j’ai changé dans le silence, sans rien dire. Mais la situation se répète chaque fois. C’est quand je suis arrivé en Egypte que j’ai commencé à parler et les gens ont compris qu’il y avait un problème.

Dans ma carrière, il y a seulement une dizaine de clubs qui ont été corrects avec moi et tout s’est bien passé entre nous.

 

Lesquels ?

 

Il y a Lokeren et Germ. Beerschot en Belgique, Offenbach, Mayence, Augsburg et Düsseldorf en Allemagne et HJK Helsinki en Finlande. En Afrique, il y a l’ASEC Mimosas en Côte d’Ivoire, l’USFA au Burkina Faso et Horoya en Guinée. Ce sont ces clubs qui ont été corrects avec moi.

 

Le coronavirus a chamboulé les championnats européens, qui sont suspendus. Ne craignez-vous pas le même scénario en Afrique ?

 

Il appartient à la CAF de voir ce qui arrange le public. Mais je pense que c’est la santé avant tout. C’est parce qu’on est en bonne santé qu’on joue au football. Quand tout le monde est en forme, les supporteurs viennent au stade, le football est beau. Chez nous en Afrique, le foot, c’est l’ambiance ; c’est un public qui vient au stade pour chanter et danser.

 

Que fait Bancé en Guinée quand il n’est pas sur un terrain de foot ?

 

Tout le monde me connaît ici à Conakry. Ma vie, c’est l’entraînement et après je suis à la maison. C’est tout. Quand j’ai envie de manger, je visite quelques restaurants. Quand je veux prendre un pot, j’essaie d’aller dans les coins les plus calmes…

 

Et quand vous avez un ami qui passe à Conakry, quel plat guinéen vous lui conseillez ?

 

Ce serait prétentieux de dire que je maîtrise les plats guinéens. Cependant, je sais qu’ils ont un plat, le konkoué (sauce à base de poisson mâchoiron), qui n’est pas mal du tout. J’ai mangé ça plusieurs fois. Vous savez que pour un sportif, les plats sont sélectionnés. Il y a des mets qu’on ne doit pas manger, donc on est obligé de faire attention.

 

Alors qu’est-ce que Bancé ne doit pas manger par exemple ?

 

Ça va peut-être choquer les Bissa mais je ne mange pas la sauce arachide et tout ce qui est un peu lourd comme la sauce graine qui a, en plus, beaucoup d’huile. Ce sont des mets que j’évite. Sinon j’adore les pâtes alimentaires et les crevettes. C’est ma nourriture préférée.

 

Est-ce que vous fréquentez les boîtes de nuit ?

 

Rarement. La dernière fois que je suis allé en boîte, c’était au Burkina, il y a trois mois de cela. C’est quand tu as le temps que tu peux aller en boîte. Imaginez un joueur qui doit aller à 6h du matin à l’entraînement et qui traîne en boîte. C’est compliqué ! Il ne peut pas faire les deux. Il faut choisir et moi, j’ai choisi de jouer au football ; j’y joue à fond. Maintenant le jour où j’ai marqué un but et où l’équipe a gagné, on peut sortir en équipe. Sinon Bancé en boîte, c’est vraiment rare.

 

Avez-vous des contacts avec la communauté burkinabè en Guinée ?

 

Oui, j’ai plusieurs fois rencontré des Burkinabè et j’ai même eu des contacts avec le président de la communauté. Il m’a dit qu’ils ont des réunions. On a échangé nos coordonnées. Je lui ai promis de participer à une réunion. C’est important parce qu’on ne sait jamais. Si je suis dans des difficultés un jour, c’est eux qui seront là pour me soutenir.

 

Est-ce que votre famille est avec vous à Conakry ?

 

Pour le moment je suis seul. Je n’ai pas envie de faire voyager beaucoup ma famille. Vous venez de me dire que je suis à mon 22e club, alors si je devais trimballer partout ma famille, vous voyez ce que ça ferait. Je pense qu’il faut laisser le petit (Ndlr : il parle de son fils) se concentrer sur ses études au lieu de le faire tourner de pays en pays.

 

Justement, êtes-vous marié ou êtes-vous un cœur à prendre ?

 

C’est la première fois qu’on me pose une telle question. Les gens veulent savoir mais je ne veux pas satisfaire leur curiosité. Ce point restera pour l’instant un secret.

 

Mais combien d’enfants avez-vous ?

 

J’ai un enfant, un garçon de 11 ans. Il s’appelle Bancé Mourad Aroun Novic.

 

On imagine qu’il joue au foot comme vous ?

 

Oui, je l’ai inscrit au centre de formation de l’ASEC Mimosas. Le foot, c’est quelque chose qu’il adore. Je ne l’oblige à rien. Il va à l’école, il est en classe de 6e. Il a envie de faire ce qui lui plaît et quand ce n’est pas mauvais, je suis à fond derrière lui pour l’encourager.

 

Le racisme est de plus en plus légion dans le monde du football, en avez-vous déjà souffert ?

 

Une fois en Allemagne, en 2008-2009, en Bundesliga, Francfort recevait mon équipe, Mayence. Sur le terrain, il y avait un joueur qui est connu pour ses actes racistes. Il déteste les Noirs et plusieurs fois au cours du match, il m’a traité de nègre. Au bout d’un moment j’ai craqué et je l’ai insulté aussi. Cette scène a été saisie par les caméras. L’affaire est allée en justice.

Il y a beaucoup de joueurs qui sont pris dans ce piège infernal et les actes racistes se poursuivent.

Je crois que c’est un peu de la jalousie parce que quand un Noir arrive dans un pays, a de la place, marque des buts, et a un traitement financier intéressant, ça ne plaît pas à certains. C’est dommage.

 

Vous avez dit que l’affaire est arrivée en justice. Quel a été le verdict rendu ?

 

Ce n’est pas allé loin. Le joueur a été suspendu pour quelques matchs et moi aussi j’ai été suspendu à cause de ma réaction. Mais j’ai signifié que dans les mêmes conditions, je referais ce que j’ai fait. C’est tout le temps pareil, c’est seulement des suspensions qu’on inflige et rien d’autre, je pense qu’il faut changer les choses.

 

Vous avez parlé tantôt de jalousie, vous faites allusion à quoi au juste ?

 

Aujourd’hui en Europe, quand tu vas dans les magasins, tu vois des gens qui viennent acheter des voitures ou des appareils électroménagers à crédit. Mais quand un footballeur noir arrive, il paie tout ce qu’il veut au comptant. Il peut dépenser sur place 15 à 20 000 euros et même plus. Il y en a qui ne sont pas contents de cela. Dans le magasin tout le monde te regarde et ils sont étonnés. Mais ils ne savent pas qu’on souffre sur le terrain pour avoir notre argent. Pour moi, le racisme à l’égard de certaines personnes est alimenté par la jalousie.

Pourquoi quand un Noir travaille dans un supermarché, on ne se préoccupe pas de lui ? Mais le Noir qui s’en sort est souvent visé par des actes racistes.

 

Quelle est votre solution pour mettre fin à ces pratiques d’un autre âge ?

 

A mon avis, il faut créer une commission spéciale sur le racisme. On a des grands frères comme Lilian Thuram et Samuel Eto’o qui vont au duel avec les racistes. S’il y a une commission de la CAF ou de la FIFA qui est en place, elle peut entrer en contact avec les joueurs qui sont victimes pour les coacher, leur montrer comment se comporter face à cette situation. Il faut aussi que des sanctions sévères et dissuasives soient prises contre les comportements racistes. On peut par exemple dire que si des supporteurs d’une équipe se montrent racistes, on va retrancher jusqu’à 7 points à cette équipe avec une amende en plus.

Malheureusement, les sanctions qu’on applique présentement sont légères et si on continue ainsi, rien ne va changer.

 

Est-ce que vous pensez à l’après-football et comment vous préparez cela ?

 

J’ai déjà commencé à m’y préparer. Un joueur doit garder à l’esprit que chaque match qu’il joue peut être son dernier car il peut se blesser ou même qu’on peut lui interdire de jouer.

Je suis en train de prendre de l’âge, je suis encore en équipe nationale et j’espère participer à une dernière Coupe d’Afrique des nations (CAN) pour amener mon pays plus haut.

Mon souhait, après ma carrière de footballeur, est de rester dans le milieu du foot, que ce soit en tant qu’encadreur dans l’équipe nationale ou dans un club.

 

Donc vous songez à une future carrière d’entraîneur ?

 

Je suis prêt à tout. Mais il faut faire les choses doucement. Il y a les diplômes que je vais commencer à préparer. Le coaching m’intéresse et quand tu aimes et que tu as le courage, tu peux réussir.

On a beaucoup d’entraîneurs au Burkina. Il y a le coach Kamou Malo qui fait de bonnes choses avec les Etalons et son adjoint Firmin Sanou qui a été international comme moi et qui a aujourd’hui tous ses diplômes.

 

Etes-vous déjà inscrit dans une école pour devenir coach ?

 

C’est difficile de le faire quand on est toujours joueur. Malgré tout, on peut se documenter pour commencer à se préparer avant de s’inscrire. C’est ce que je fais présentement. Je prends aussi des conseils auprès de coaches que je connais.

 

Au-delà du foot, est-ce qu’il y a des secteurs dans lesquels vous comptez investir ?

 

C’est une question qu’on ne peut pas aborder ici. Je pense que tous les joueurs essaient d’investir un peu. Chacun a sa façon de voir les choses. Il y en a qui investissent dans l’immobilier, d’autres dans des entreprises. Mais il faut investir dans un domaine que tu maîtrises…

 

Alors, quel secteur maîtrisez-vous le plus pour y investir ?

 

Je ne peux pas vous le dire dans cet entretien. Mais sachez que j’ai investi dans mon pays et dans la ville d’Abidjan. C’est quelque chose qu’il faut faire pendant qu’on joue afin de mettre sa famille à l’abri.

 

Tout comme de nombreux supporteurs sans doute, nous sommes curieux de savoir pourquoi vous avez cette teinte de cheveux.

 

Quand j’étais plus jeune, je regardais beaucoup le championnat français et il y avait un joueur très puissant, Djbril Cissé, qui marquait beaucoup de buts à Auxerre. J’aimais sa puissance et son courage. Il avait cette coiffure que j’imite depuis.

 

Quand vous avez décidé de jouer au foot, est-ce que votre famille a accepté cela facilement ?

 

Au départ mon père n’était pas d’accord, il voulait que je me concentre sur mes études. C’est ma mère qui l’a convaincu de me laisser jouer au foot. Mon père avait certainement ses raisons, car il ne peut pas payer mon école alors que je refuse d’y aller.

 

On imagine que le football vous a empêché d’aller loin à l’école ?

 

J’ai fréquenté un peu quand même. C’est en classe de 6e que j’ai arrêté à cause du foot. C’était en Côte d’Ivoire où je suis né et où j’ai grandi.

 

De la Côte d’Ivoire, comment vous vous êtes retrouvé au Burkina Faso ?

 

Le Burkina est mon pays. J’ai accepté d’y venir jouer parce qu’on m’avait parlé de ce championnat. J’ai joué au Santos avec mon cousin Christophe Bancé comme coach. C’est ma mère qui m’a dit que mon cousin était entraîneur au pays et que je pouvais y aller. C’est comme ça que je suis arrivé à Ouaga. Au même moment avec la crise en Côte d’Ivoire qui venait d’éclater en 2002, il y avait beaucoup de problèmes, donc j’en ai profité pour rentrer au bercail.

 

 

Entretien réalisé à Conakry par

San Evariste Barro

 

 

Encadré 1

 

22 clubs en 19 ans

 

Le 1er janvier 2001, Aristide Bancé s’engageait avec Athletic Adjamé. De cette date à aujourd’hui, il est passé dans une bonne vingtaine de clubs en Afrique, en Europe et en Asie. Voici, selon le site web Transfermarkt, les clubs dans lesquels a évolué de 2001 à ce jour « Bancé… Bancé » ainsi qu’on scande souvent son nom dans les travées du stade du 4-Août.

 

Horoya arrivé le 28 mai 2019

USFA arrivé le 8 février 2019

El Masry arrivé le 16 juillet 2017

ASSEC Mimosas arrivé le 1er janvier 2017

Riga FC arrivé le 22 août 2016

Chippa Unitedarrivé le 28 août 2015

Irtysh arrivé le 25 février 2015

HJK Helsinki arrivé le 2 septembre 2014

FC Augsburg arrivé le 30 juin 2014

F. Düsseldorf arrivé le 2 septembre 2013

FC Augsburg arrivé le 1er juillet 2012

Al-Ahli (UAE) arrivé le 30 juin 2012

Samsunspor arrivé le 6 septembre 2011

Al-Ahli (UAE) arrivé le 30 juin 2011

Umm Salal arrivé le 1er janvier 2011

Al-Ahli (UAE) arrivé le 15 août 2010

1-FSV Mayence 5 arrivé le 1er juillet 2008

Metalurh Donest arrivé le 30 juin 2008

K. Offenbach arrivé le 10 janvier 2008

Metalurh Donest arrivé le 31 décembre 2007

Germ. Beerschot arrivé le 1er juillet 2007

Metalurh Donest  arrivé le 1er juillet 2006

KSC Lokeren arrivé le 16 octobre 2003

Santos FC arrivé le 1er juillet 2002

RFC Daoukro arrivé le 1er janvier 2002

Athletic Adjamé arrivé le 1er janvier 2001

Stade d’Abidjan

 

(Source : https://www.transfermarkt.fr/aristide-bance/transfers/spieler/15486)

 

 

Encadré 2

 

Bassirou Ouédraogo marqué au fer rouge et blanc

 

En mai 2018, au lendemain de la victoire (2 à 1) à Lomé du Horoya sur l’AS Togo Port, Bassirou Ouédraogo, sociétaire du club guinéen, a eu un grave accident lors du décrassage de lendemain de match. C’était à la plage.

Soufiane Souaré, le président du Horoya, se souvient de cet incident : « Vous savez, les joueurs sont avant tout de grands enfants. Ils s’amusaient avec certains de leurs coéquipiers. Il a effectué un plongeon dans l’eau, mais il a heurté, la tête la première, un rocher. Sa colonne vertébrale a été touchée et ses membres inférieurs sont paralysés. On l’a pris en charge à Lomé avant de le transférer au Maroc ».

Depuis, le club rouge et blanc est à son chevet et des dispositions financières et humaines ont été prises pour qu’il soit dans le meilleur centre hospitalier du royaume chérifien. Bassirou était en fin de contrat, nous a expliqué Soufiane Souaré, « mais au vu de tout ce qu’il avait fait pour le club, nous avons jugé nécessaire de le prolonger ». Selon son président, le Horoya est une grande famille. « Quand je parle de Bassirou, je ne parle pas de contrat parce qu’il a un contrat à vie avec nous. Nous allons l’accompagner jusqu’à ce qu’il retrouve la plénitude de sa santé. Il a été un des attaquants-phares du club et il a marqué l’histoire du Horoya. Il restera à jamais rouge et blanc ».

Belle reconnaissance de la part du club qui renvoie ainsi l’ascenseur à un joueur qui a toujours tout donné sur le terrain conformément à la devise du Horoya : « Porter notre maillot est un honneur, le mouiller est un devoir ».

Aujourd’hui, Bassirou commence à retrouver la mobilité de ses membres inférieurs et le club, foi de son président, va continuer à « le soutenir dans sa rééducation de sorte qu’il puisse un jour refaire ce qu’il aime le plus, jouer au football ».

 

S.E.B.

 

Encadré 3

 

Un amour pour les footballeurs burkinabè

 

Elle ne fait que s’allonger, la liste des Burkinabè du Horoya. On peut en citer, Dramane Nikiéma (capitaine du club) et Aristide Bancé qui y évoluent actuellement, mais bien d’autres sont également passés par là, à l’image de Bassirou Ouédraogo, Jean Noël Lingani, Paul Koulibaly, Ocansey Mandela.

Cette filière a toujours donné satisfaction, à en croire Soufiane Souaré, le président du club : « Nous aimons beaucoup les Burkinabè parce qu’ils sont des joueurs de qualité et qui sont costauds mentalement et physiquement. Avec l’apport des Burkinabè, on voit les résultats sur le terrain. C’est pourquoi on s’est donné les moyens aujourd’hui d’aller chercher la référence qu’est Aristide Bancé ».

Pour lui, Bancé est un joueur d’expérience et « je le vois un peu comme Zlatan Ibrahimovic au PSG. Aristide est un joueur qu’on ne présente plus. Il a sillonné l’Europe et l’Afrique. Il a énormément d’expérience. Le Horoya veut franchir un cap, et pour le faire il faut avoir des joueurs qui sont passés par de grands clubs et je pense réellement qu’Aristide Bancé peut nous aider, en termes d’expérience, dans cette progression panafricaine que nous voulons ainsi qu’à pérenniser également les acquis que nous avons au plan local ».

Le Horoya Athletic Club est leader du championnat guinéen avec 29 points dont 7 de plus que ses plus proches poursuivants.

Ce club, situé dans la commune de Matam à Conakry, a un palmarès intéressant : 16 titres de champion de Guinée ; 8 coupes de Guinée ; 5 super coupes de Guinée et 1 coupe des coupes d’Afrique.

 

 

S.E.B.

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