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Ouverture des mosquées : les 15 piliers de la FAIB

 

Cher Wambi,

 

L'actualité nationale et même mondiale est dominée par ce satané coronavirus, qui a mis à l'arrêt l'humanité tout entière et causé des milliers de morts.

Malheureusement, à  ce mal s'ajoute  un autre dont la comptabilité macabre  au pays des hommes intègres reste pour le moment bien supérieure à celle du Covid-19.  Le terrorisme, puisque c'est de cela qu'il s'agit,  ne nous a pas laissé un temps de répit. La pluie diluvienne qui a sinistré une fois de plus les déplacés internes de Kongoussi le lundi 20 avril nous a rappelé le sort peu enviable des milliers de personnes qui ont fui l’insécurité dans leurs villages. 

 

 

Comme dans la plupart des catastrophes, qu’elles soient naturelles ou anthropiques, les effets du terrorisme ont un visage féminin.  

 

La preuve, ce cri du cœur de deux déplacées internes venues du Nord pour saisir le journal de ton oncle Nakibeuogo.  Tout en sueur, elles ont prié la rédaction de publier une lettre manuscrite adressée à toutes les associations féminines de notre pays et  au ministre de la Femme,  de la Solidarité nationale, de la Famille et de l'Action humanitaire.

 

A travers leur grande complainte, elles expriment le drame qui est depuis celui que vivent des milliers de femmes des régions du Sahel, de l'Est, du  Centre-Nord et de la Boucle du Mouhoun,  où sévissent les terroristes.

 

Lis plutôt !

 

«Nous les femmes, qui donnons la vie, nous sommes meurtries de voir l'atrocité que nous font subir les terroristes. La dignité humaine est bafouée; ceux que nous avons portés en notre sein et allaités se sont retournés  contre nous. C'est pourquoi nous invitons les leaders féminins à organiser une grande marche des femmes avec des spatules, des pilons, des balais et des marmites vides pour implorer l'appui de Dieux et des ancêtres contre ceux qui nous tuent sans raison. Dieu ne restera pas sans les anéantir pour que la paix revienne dans notre pays. Nos bénédictions accompagnent les FDS et les volontaires. Que tous ceux qui vont être sensibles à notre appel ou le relayer soient bénis »,  ont-elles écrit dans leur missive.

 

 Une fois la lettre réceptionnée par le journal, ce fut comme si les expéditrices venaient de se libérer d’un lourd fardeau, tant le soulagement était palpable sur leurs visages émaciés.

 

Mais, cher cousin, une chose est de faire entendre leur appel et une autre est de pouvoir passer à l’action. C’est qu’avec la pandémie de Covid-19, le gouvernement a adopté un train de mesures de prévention, dont l’interdiction de tout  rassemblement de plus de cinquante personnes.

 

 Toujours au sujet de la détérioration de la situation sécuritaire nationale, dans ma précédente lettre en date du 17 avril, je me faisais l’écho d’un autre  cri du cœur, celui des habitants de Djibo, qui étouffaient littéralement du fait du blocage imposé par les terroristes sur le tronçon Namsiguia-Djibo.

 

Les  Djibolais avaient ainsi commencé à manquer de produits de première nécessité. Mais depuis mercredi dernier, le soulagement est perceptible dans la ville, car l'armée a veillé à ce que cette localité soit ravitaillée. Le grand marché à bétail, qui était fermé, a même rouvert. Mais  il faudra aller au-delà de cette opération conjoncturelle, prendre véritablement la pieuvre par les tentacules et lever ce blocage que rien ne saurait justifier.  

 

En effet, il est inadmissible qu’une horde de combattants enguenillés et shootés aux amphétamines nargue notre armée en se comportant comme  en terrain conquis sur une portion du territoire national.   

 

 

 

Cher Wambi, la dernière fois tu me demandais quand le monde serait libéré de la pandémie de coronavirus. A l’étape actuelle des connaissances et des recherches sur ce minuscule virus qui a mis la planète entière au ralenti, ta question est, hélas, sans réponse. Alors, il faut que nous apprenions à vivre avec. C’est-à-dire apprendre à nous accommoder des batteries de mesures de prévention, allant du lavage régulier des mains à la restriction des libertés individuelles et collectives en passant, entre autres, par le port du masque, la distanciation sociale, les salutations sans se serrer les mains et  la quarantaine à laquelle sont soumises bien des localités.

 

A tout cela s’ajoute la nécessité de revoir la copie de notre rapport aux rites religieux.

 

Sur cette dernière obligation, après les fidèles catholiques, qui ont traversé la période du carême sous le sceau du Covid-19, avec tout ce que cela a imposé comme réaménagements tels la fermeture des églises au public (toujours en vigueur), l’abandon du chemin de croix, c’est au tour de la communauté musulmane d’observer son mois de pénitence, c’est-à-dire  le ramadan, en pleine pandémie de coronavirus.

 

Cher cousin, tu te souviens qu’à la suite du gouvernement, la Conférence épiscopale Burkina-Niger, la Fédération des églises et missions évangéliques (FEME) et la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) ont, chacune de son côté, édicté des règles d’évitement de la propagation de la maladie, dont la fermeture des lieux de prières.

 

Après quelques semaines d’application de ces nouvelles dispositions, le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale invitait les responsables des confessions à lui faire des propositions de mesures relatives à une réouverture des églises, des mosquées et des temples.

 

Je ne sais pas si tous ont répondu à cette exhortation, mais sache que la communauté musulmane, dans une lettre adressée au ministre Siméon Sawadogo, a communiqué un nombre de règles de conduite devant encadrer la reprise des prières dans les mosquées, dont je te propose l’intégralité.

 

« Propositions réouverture mosquée »

 

Monsieur le Ministre,

 

Faisant suite à notre rencontre du 20 avril 2020, au cours de la laquelle vous nous demandiez de faire des propositions pour la réouverture des lieux de culte, j’ai l’honneur de vous faire parvenir les mesures préconisées par la FAIB pour celle des mosquées, lesquelles mesures viennent en complément de celles prises par le ministère de la Santé :

 

-       désinfection régulière des mosquées ;

 

-       lavage et désinfection des mains avant d’accéder à la mosquée ;

 

-       prise des ablutions à la maison autant que possible avant de se rendre à la mosquée ;

 

-       port obligatoire de masque ou cache-nez ;

 

-       utilisation des tapis individuels autant que possible lors des prières ;

 

-       libération immédiate des mosquées après chaque prière ;

 

-       interdiction de se serrer les mains avant et après les prières ;

 

-       abstention de participer à la prière en groupe pour ceux présentant les symptômes de la maladie (rhume, toux, fièvre, mal de gorge, maux de tête, etc.) ;

 

-       organisation des formations et sensibilisation dans les mosquées à la maladie.

 

Au regard des implications de la mise en œuvre des mesures ci-dessus citées, notre faîtière sollicite un accompagnement  afin d’en faciliter l’application. Il s’agit de :

 

-       la désinfection  de nos grandes mosquées ;

 

-       l’équipement des mosquées de lave-mains au savon ;

 

-       la mise à disposition de masques de protection et de solution hydro-alcoolique ;

 

-       l’accès aux médias pour la sensibilisation des fidèles ;

 

-       la mise à disposition des  supports (affiches, flyers) de sensibilisation ;

 

-       la prise en charge des responsables chargés de la formation et de la sensibilisation des fidèles.

 

Convaincu de l’intérêt que vous accorderez à la présente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre d’Etat, l’expression de la reconnaissance de la FAIB pour votre engagement constant à relever ce défi sanitaire dans notre pays.

 

 

 

Pour le président du présidium

 

Le président délégué

 

 

 

El Hadj Boubacar Yugo

 

Officier de l’ordre national

 

 

 

 

 

Cher Wambi, à présent, je t’invite à feuilleter avec moi le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

 

 

 

-A l’instar des syndicats relevant du secteur public, l’intersyndicale des magistrats s’est engagée dans la bataille contre l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS). Résultat des courses, le gouvernement a ordonné des coupures sur leurs salaires du mois de mars 2020. Ainsi, certains magistrats ont eu leurs rémunérations amputées de 400 à 600 000 FCFA. Il y en a même qui ont perdu la moitié de leur salaire.

 

C’est dans ce contexte que ces professionnels du droit ont décidé d’attraire l’Etat devant le tribunal administratif afin de faire cesser ces coupures sur leurs salaires, d’autant plus que la hache gouvernementale était déjà positionnée pour sévir encore en ce mois d’avril.

 

Ces procédures engagées, à travers le pays, devant le juge administratif ont abouti à des résultats divers puisque les magistrats, même s’ils ont remporté la victoire à plusieurs endroits, ont perdu ailleurs comme à Bobo-Dioulasso.

 

Cette bataille et cet imbroglio judiciaires, l’homme de la rue n’y comprend que dalle, tant le juridisme est exacerbé. Les magistrats ne sont pas contre le fait qu’on coupe leurs salaires pour les services non effectués ; par contre, ils veulent que cela soit fait en toute légalité. Ils estiment que la loi de 2015 qui consacre le droit de grève des magistrats devait être suivie d’un autre texte qui fixe les conséquences qui découlent d’un arrêt de travail. C’est ce dernier texte qui fait défaut et qui permet aux magistrats de soutenir l’illégalité des coupures opérées sur leurs traitements. De plus, les hommes de droit dénoncent le fait qu’au mépris des textes, les coupures dépassent les quotités cessibles alors que le salaire est alimentaire et que le droit à l’aliment est sacré.

 

Certes, les uns et les autres ont fait appel des décisions qui ne leur sont pas favorables, mais cet exercice juridique est important en ce sens qu’il permet de renforcer la culture démocratique mais également de donner des pistes pour parfaire le droit administratif dans notre pays en en corrigeant les failles et autres lacunes.

 

On attend toujours le fin mot de ce bras de fer judiciaire.

 

C’est dans ce contexte que le ministre de la Justice a publié un communiqué daté du 23 avril courant annonçant que toutes les dispositions idoines ont été prises pour doter les cours et tribunaux de kits d’hygiène nécessaires à la prévention du Covid-19. Ainsi, après l’avis du Conseil supérieur de la magistrature, la mesure de suspension des activités des juridictions est levée. Une bonne nouvelle pour les usagers de la justice.

 

 

 

-Depuis quelque temps, des rumeurs font état de la libération de près de quatre-vingts patients du CHU de Tengandogo par les experts chinois en mission depuis la semaine dernière au Burkina Faso.  Ces derniers se seraient aperçus que bon nombre de malades du Covid-19 admis dans ce centre de prise en charge ne seraient pas des personnes atteintes du virus.

 

Mais selon une source hospitalière de Tengandogo et dont la voix fait autorité dans le milieu médical de notre pays, il n’en est absolument rien.

 

L’équipe chinoise, nous a-t-elle confié, n’intervient pas dans la prise en charge.

 

Elle précise en outre que depuis leur arrivée à Ouagadougou, la présence jusque-là des experts venus de l’Empire du Milieu remonte à samedi dernier. Ce fut à l’occasion d’une réunion de partage d’expériences qui s’est tenue de 14h à 17h.

 

 

 

-Le Burkina se trouve pris entre plusieurs feux depuis quelque temps : d’une part, il y a le coronavirus, qui met à rude épreuve la santé publique, et de l’autre il y a la fronde sociale, qui reste en ébullition avec son lot de difficultés administratives.

 

A tout cela s’ajoutent la dégradation continue de la situation sécuritaire et ses nombreuses conséquences socio-économiques. 

 

Autant de facteurs qui ont poussé le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré,  dans un élan de recherche de solutions concertée, à rencontrer la majorité et l’opposition politiques nationales pour revisiter toutes les questions d’actualité.

 

Une action qui a été saluée par la Ligue islamique pour la paix au Faso (LIPF), qui y voit l’expression  d’un « leadership et d’une sagesse du président du Faso » et aussi « la clairvoyance du chef de file de l’Opposition, Zéphirin Diabré ».

 

C’est d’ailleurs l’un des vœux chers à la Ligue depuis belle lurette. C’est ainsi que dans une déclaration dont nous avons reçu copie, la Ligue islamique a également exhorté à la conjugaison des efforts des forces vives de la nation aux fins de  mieux lutter contre la propagation de la pandémie de coronavirus et  pour son éradication du Burkina Faso. Elle n’a pas manqué l’occasion d’appeler les populations au strict respect des mesures gouvernementales en vigueur et les musulmans à se conformer aux règles de la Fédération des associations islamiques  du Burkina (FAIB) pour mieux juguler les crises du moment.

 

 

 

-Si tous ceux qui le voulaient avaient eu le loisir de  témoigner, pour sûr, on y aurait passé  toute la journée, tant ils étaient nombreux ce jeudi  matin à l’absoute à vouloir partager les expériences  qu’ils ont eues avec celui qu’ils pleuraient. Comme on dit en mooré, « l’homme est neuf, il ne vaut pas dix » ; autrement dit, la perfection n’est pas de ce monde mais rarement être humain aura autant fait l’unanimité sur sa personne. Car le vieux  Blaise Bougouma, décédé lundi officiellement à 85 ans (en réalité 87) et inhumé hier au cimetière de Gounghin, était un exemple de charité chrétienne et d’amour de son prochain, sans distinction de religion ni de condition sociale, et un modèle de tolérance, lui qui est né musulman à Tanghin-Dassouri  sous le nom de Boureima avant de recevoir le baptême catholique à 20 ans.  Du témoignage fait par Théophane, un de ses enfants, celui qui fut infirmier d’Etat disait que s’il avait choisi d’exercer dans la santé, c’était pour être le plus  utile à autrui.

 

Et Dieu seul sait s’il le fut tout au long de son parcours terrestre, particulièrement pour les habitants de son quartier Lalgpooré à Gounghin mais aussi  ceux venus d’ailleurs,  qu’il recevait chez lui à toute heure, de jour comme de nuit, et cela bien avant même d’avoir son petit cabinet de soins à la maison. Combien de fois « missié Blaise » ou « papa Blaise » n’a-t-il pas payé  de sa poche l’ordonnance qu’il venait de prescrire à son patient quand ce dernier  ne  pouvait pas l’honorer ? Ou alors quand il avait certains produits sous la main, il les donnait gratuitement. Combien de fois n’a-t-il pas utilisé sa propre voiture pour convoyer des gens à l’hôpital quand il ne pouvait les prendre en charge à domicile, tant et si bien que sa famille avait fini  par appeler son véhicule  « l’ambulance » ? 

 

Des générations entières d’obligés  pourraient multiplier les preuves de générosité du père du gastro-entérologue Alain Bougouma,  qui était la bonté incarnée et d’une espèce en voie de disparition. Au moment où bien des médecins ont parjuré le serment d’Hippocrate, devenant des chasseurs de primes mus par le seul appât du gain, son exemple gagnerait à être enseigné. 

 

 

 

-Le lundi 20 avril 2020, la population de la ville de Kaya a fait la découverte macabre de trois corps sans vie dans une maisonnette d’un  quartier non loti du secteur n°7. Les victimes, toutes mortes égorgées, sont une femme âgée de 35 ans, nommée Ouédraogo Alimata, et ses deux garçonnets, âgés respectivement d’environ 4 et 10 ans. L’aîné des enfants était  au CE1 dans une école primaire de la ville. Selon les informations, le drame s’est produit dans la matinée du même  lundi. 

 

 

 

-Diagnostiqué positif au Covid-19 le 11 avril dernier, notre confrère Issaka Lingani a quitté la clinique « Princesse-Sarah » après un premier internement au CHU de Tengandogo.  

 

A l’issue d’un examen de contrôle qui s’est révélé négatif, le directeur de publication de l’hebdomadaire «L’Opinion» a regagné son domicile, où il reste cependant en confinement temporaire.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle  n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

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