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Suspension des cours : Les enseignants du privé peignent un tableau noir

Créée le 15 avril 2020, la Coordination nationale des enseignants du privé du Burkina a animé une conférence de presse le 24 avril pour parler de la « misère noire » que vivent ses membres depuis la fermeture des classes en raison du coronavirus. Ils demandent, entre autres, une allocation pour toute la durée de la fermeture des établissements.

 

  

Les enseignants des établissements privés, dont la plupart sont rémunérés sur la base du volume horaire exécuté durant le mois, n’ont plus de salaires depuis la fermeture des classes le 14 mars. Sans mesure d’accompagnement pour supporter le « chômage imprévu », ils peinent à joindre les deux bouts. « Des milliers d’enseignants du privé sont dans une misère noire et sont plongés dans une clochardisation sans précédent », regrette leur porte-parole, Amadou Tindano. Ils se sentent comme des laissés-pour-compte, car, argument-ils, l’Etat et les promoteurs d’établissements privés leur ont tourné le dos.

 

Du reste, ils déplorent que ceux-ci se soient illustrés par le mutisme. Après ce tableau peu reluisant, ils ont soumis au gouvernement et à leurs employeurs plusieurs préoccupations qu’ils veulent voir satisfaites le plus vite possible. Ce sont : allocation nécessaire pour toute la durée de la fermeture des écoles, maintien des contrats des agents engagés par les établissements durant la période de fermeture et paiement régulier des salaires, régularisation des arriérés de paiement constatés dans certains établissements.

 

Même si, pour le moment, les conférenciers disent n’avoir pas constaté de rupture de contrat, il s’agit pour eux, à travers cette sortie médiatique, d’interpeller les promoteurs sur le fait qu’ils ne doivent pas s’inscrire dans une telle démarche. « Nous connaissons le comportement de certains chefs d’établissement.  Nous attirons leur attention sur le fait qu’ils ne doivent pas résilier de contrat », a prévenu le porte-parole de la coordination, Amadou Tindano.

 

Les enseignants des établissements privés ont, au cours de cette conférence de presse, décrié le « comportement irresponsable » de certains de leurs employeurs. Les acteurs de l’éducation affirment qu’ils vivaient déjà une situation difficile avant l’apparition des premiers cas de coronavirus sur le territoire burkinabè. Selon eux, de tout temps, certains promoteurs d’établissements privés ont toujours eu des « comportements irresponsables, faisant subir aux enseignants un esclavagisme d’une autre époque ». Ils parlent de retards dans le paiement de contrats avec des salaires de misère, de licenciements abusifs, du refus de paiement pour certains, notamment les derniers mois de l’année scolaire.

Hadepté Da

Dernière modification lelundi, 27 avril 2020 22:20

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