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Covid 19 en Afrique: La fin de l’exception lesothane

Le Lesotho, vous connaissez ? C’est ce petit royaume de 30 355 km2 enclavé à l’intérieur de l’Afrique du Sud. Une monarchie constitutionnelle économiquement dépendante de son unique voisin et sur laquelle règne le roi Letsie III. Jusqu’à hier, l’ex-Basutoland était le seul pays africain à n’avoir jusque-là enregistré aucun cas de maladie à coronavirus, alors que les premières contaminations sont apparues sur le continent dès février. Une anomalie statistique, d’autant plus incompréhensible que son géant de voisin est l’un des pays africains les plus touchés avec 11 000 personnes testées positives pour 200 décès. A telle enseigne que le président Cyrille Ramaphosa avait dû ordonner le confinement des grandes villes.

Eh bien, l’exception lesothane a vécu : le ministère de la Santé a en effet déclaré que le royaume connaissait son premier cas de contamination identifié sur une série de 81 personnes testées la semaine dernière parmi des voyageurs en provenance d’Arabie Saoudite et d’Afrique du Sud.

Ç’aurait été une bonne nouvelle qu’on aurait dit « bienvenue au club ». Hélas, il faut croire que, si l’unité politique et économique du continent demeure une chimère 60 ans après les indépendances formelles, le berceau de l’humanité est désormais uni dans le malheur par le virus à la couronne contre lequel tous les Etats se battent comme ils peuvent avec des résultats contrastés. Alors que la Mauritanie était citée en exemple pour avoir su prendre à temps les bonnes décisions, le Ghana par contre a été très vite rattrapé par son désarmement sanitaire précoce en rouvrant le marché de Kumasi et en déconfinant cette ville ainsi que la capitale, Accra. Résultat, la propagation est repartie en flèche.

Il faut surtout espérer pour les Lesothans, qu’après avoir perdu sa « virginité virale », leur pays ne connaisse pas pareille flambée, puisque ce premier cas est rendu public une semaine seulement après la levée, le 6 mai dernier, du confinement total qui avait été imposé durant 6 semaines aux 2 millions d’habitants.

Une situation qui rappelle qu’à défaut de remède et encore moins de vaccin, il faut une discipline individuelle et collective stricte en respectant la distanciation sociale et en observant les autres mesures barrière. Mas il faut bien reconnaître que la discipline et la rigueur ne sont pas toujours les vertus les mieux partagées sur notre continent.

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 14 mai 2020 21:49

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