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Dons covid 19 : Quand chacun vient avec sa bascule…

 

Depuis le début de la pandémie de la covid 19 dans notre pays, l’on assiste à un élan de solidarité de la part de structures et même de particuliers qui ne se font pas trop prier pour mettre la main à la poche. Ça rappelle la fameuse inondation du 1er septembre 2009 au cours de laquelle des Ouagalais se sont réveillés, les pieds… pardon… les matelas dans l’eau. Ce jour-là de fortes pluies se sont abattues sur le Burkina et ont causé des inondations dans la capitale et les localités avoisinantes. En 10 heures, il est tombé pas moins de 300 mm d’eau. Une situation qui a fait 9 morts et 150 000 sans-abris. Le 7 septembre, une campagne de solidarité était lancée, et les membres du gouvernement de l’époque, dirigé par Tertius Zongo, ont cédé un mois de salaire au titre des contributions pour soutenir les sinistrés. Une unité de gestion des secours avait été mise en place, et l’appel à la solidarité avait connu le même engouement que dans la lutte contre la covid.

 

 

Cette fois-ci encore, avec la maladie à coronavirus, c’est en colonne couvrée - pour emprunter au jargon militaire - que certains sont passés faire des dons. Pour beaucoup, c’est de bon cœur, sans tambour ni trompette ; d’autres, par contre, ne veulent pas passer inaperçus, appelant en renfort les médias, priant secrètement que les dieux du marketing soient au rendez-vous. De la cérémonie de remise, on veut tirer le maximum de reconnaissance et de publicité. La preuve, chez certains, les dons en nature étaient même estampillés aux couleurs de l’entreprise.

 

Bref, ce n’était pas tout beau, mais ne crachons pas trop sur la soupe, car, quoi qu’on dise, le donateur n’y était pas obligé, surtout que, les mesures drastiques pour casser la chaîne de transmission obligent, les affaires n’étaient pas au beau fixe. Des chiffres sont annoncés avec la solennité qui sied, même s’il faut souvent reconnaître que, parfois, à la vue des colis offerts, l’on a comme l’impression que c’est surévalué. Les règles de transparence auraient voulu qu’on entre plus dans les détails en matière de coûts, mais peut-on demander à un donateur de se plier à pareil exercice sans courir le risque de le fâcher, lui qui estime nager en plein dans sa RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) ? Un proverbe bien de chez nous dit qu’il est malséant de soupeser le poulet destiné au sacrifice.

 

De toutes les façons, le philanthrope reste le seul garant du volume réel de sa contribution qui, d’ailleurs, selon la loi fiscale, peut avoir une répercussion, à la baisse, sur le montant de son impôt sur les bénéfices. Le Dr Kérabouro Palé, fiscaliste, que notre confrère L’Economiste du Faso a rencontré, a précisé que les dons octroyés constituent des charges pour l’entreprise et, par conséquent, diminuent le résultat de l’entreprise du même montant. Par conséquent, le code général des Impôts a édicté que pour ce qui est des dons, subventions et autres libéralités, la charge associée est fiscalement déductible dans la limite de 0,3% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise hors taxe.   

 

 

Issa K. Barry

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