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Stress lié à la covid19 : La thérapie psychosomatique du Dr Aloys Kaboré

 

Le stress tel que les populations le vivent en ces temps de coronavirus peut engendrer d’autres maladies. Le docteur Aloys Kaboré, psychosomaticien aux œuvres laïques catholiques à Ouagadougou, dans cette interview qu’il nous a accordée le mardi 26 mai 2020, nous aide à comprendre le mécanisme, tout en proposant une thérapie simple se passant souvent même de la prise de médicaments. A la découverte donc de la psychosomatique, cette discipline qui guérit le corps et l’âme.

 

 

 

 

Qu’est-ce que la psychosomatique ?

 

 

 

C’est une discipline qui nous aide à comprendre la réaction de nos cellules en lien avec les conflits intérieurs que nous vivons.  Il s’agit d’une prise en charge psychologique en lien avec les conflits que nous vivons à l’intérieur. Comment les organes, les cellules vont réagir ? En fonction de la douleur que nous vivons à l’intérieur, cela peut donner lieu à des maladies psychosomatiques. Une maladie psychosomatique est donc une pathologie que le cerveau a trouvée de façon archaïque pour aider la personne en conflit à éviter une mort brusque à cause du sur-stress.

 

 

 

Quelle est la différence entre la psychosomatique et la psychologie ?

 

 

 

La psychosomatique est une branche approfondie de la psychologie. Normalement un psychosomaticien est également un psychologue. Il y a aussi des médecins qui se spécialisent en médecine psychosomatique pour renforcer la qualité de leur prise en charge des malades, car de plus en plus les populations sont confrontées à des difficultés intérieures de la vie qui sont malheureusement sources de conversion psychopathologiques.

 

 

 

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de pathologies psychosomatiques ?

 

 

 

C’est notamment certains cancers, certaines tumeurs, certaines maladies chroniques…

 

 

 

Ah bon ?

 

 

 

Oui. Je vous explique. Pour le médecin psychosomaticien, toute pathologie commence toujours par un conflit à l’intérieur de nous-mêmes. Par exemple, si je vous insulte et que vous n’êtes pas contente, vous êtes frustrée et vous ruminez la situation. Cela va libérer en vous ce qu’on appelle un stress interne. Et si vous arrivez à la maison, pensant toujours à l’insulte, cherchant à vous venger, ne sachant pas comment sortir de cette situation, de ce stress interne, une énergie va alors se créer. C’est une hormone qui sera mise à votre disposition par l’organisme et qui sera convertie, la rendant positive et l’expédiant immédiatement vers notre corps, c’est-à-dire vers l’organe concerné.

 

Par exemple, une femme vient de surprendre son mari avec une autre. Il y aura un conflit lié à la maternité qui touche les organes qui s’apparentent à la famille, notamment les seins et l’appareil génital. Alors si la femme ne pardonne pas et si le conflit n’est pas évacué immédiatement, il sera converti en pathologie pour que la femme ne meure pas par « sur-stress ».  Et la conversion de l’énergie négative en énergie positive en nous sera expédiée vers les seins et sera en partie une cause de l’apparition de nodules.  

 

 

 

Y a-t-il d’autres maladies qui se développent ainsi ?

 

 

 

Oui. Il y a en, plus les problèmes de genoux.

 

Si le malade réfléchit, et se rend compte que sa façon de vivre liée à sa démarche est négative, alors il y aura une hormone que le cerveau va développer qui sera immédiatement expédiée vers le genou pour que la personne ne meure pas, afin de corriger sa démarche.

 

Un autre exemple : si je suis en conflit avec vous et que je dis : je ne veux plus vous voir, ma vue va effectivement commencer à baisser. C’est le cerveau qui est en train de m’aider à ne pas vous voir, comme je l’ai souhaité.

 

 

 

En cas de crise sanitaire comme la covid 19, peut-il y avoir des effets psychosomatiques ?

 

 

 

Oui. Le coronavirus nous a tous paniqués. Et une fois que nous sommes paniqués, quand nous recevons une information, notre cerveau essaye de nous aider, de façon archaïque, en libérant une hormone pour nous aider à fuir cette menace. En effet pour le cerveau, si on dit que le coronavirus est au Burkina, c’est  une menace à notre survie. Le problème, c’est que nous ne pourrons pas fuir, car le coronavirus est partout, ni combattre physiquement le virus. Mais le virus n’étant pas visible, cette hormone ne sera pas consommée. C’est comme si on a mis quelque chose à notre disposition que nous n’utilisons pas et cela se retourne contre nous. Et comme nous sommes constamment bombardés d’images, par le pouvoir de l’image et du son, nous serons dans une hyper-activation de notre système de défense pour nous donner plus de force à combattre la maladie. Mais comme ça ne s’utilise pas, alors notre corps sera paralysé, rendant plus compliquée la prise en charge au niveau physique, c’est-à-dire au niveau médical.

 

 

 

Quelle peut être la souffrance psychosomatique du malade dans le cas du coronavirus ?

 

 

 

La souffrance n’est pas seulement au niveau du malade. Nous en souffrons tous. Si vous avez remarqué, au début du coronavirus, au moment où il y avait beaucoup de cas, tout le monde était fatigué. C’est la manifestation d’une conversion d’un sentiment d’impuissance. Notre cerveau a fait une conversion de ce sentiment d’impuissance en affaiblissant  notre corps. C’est pourquoi on était un peu nerveux, car on ne savait que faire.

 

Quand quelqu’un est confiné aussi, il va souffrir de ce qu’on appelle des hypocondries. C’est le fait qu’on se demande est-ce que je ne suis pas atteint de cette maladie ? On se dit : Je suis touché. Peut-être pas. Et ça devient une torture intérieure. Avant le confinement, s’il y a des problèmes non résolus à la maison, ils refont surface avec le confinement, car les problèmes non évacués étaient enregistrés par les murs.

 

Un autre conflit : quelqu’un se demande par exemple pourquoi l’Etat n’a pas su nous protéger. Alors il se retourne contre lui-même, contre l’Etat, et c’est aussi une torture psychologique.

 

 

 

Avec une telle maladie, la souffrance est à plusieurs niveaux donc. Outre le confinement général, il y a l’annonce de résultats au malade, le traitement à prendre. Alors quelles précautions soignants et proches doivent prendre pour le rassurer ?

 

 

 

De nos jours les médecins sont bien formés pour annoncer les résultats aux malades. Ils utilisent des méthodes pour amener le malade à accepter le résultat. Cela évite ce qu’on appelle le conflit du diagnostic. S’il n’y a pas une bonne procédure d’annonce du résultat, cela crée d’autres problèmes. Par exemple, à l’annonce d’un résultat quand un malade se demande : que m’arrive-t-il ? Cela va créer en lui une multitude de pensées, le plongeant dans une situation d’impuissance, et le cerveau de façon archaïque va l’y aider en le plongeant dans le coup de la sentence. La prise en charge devient alors plus compliquée. Normalement en Afrique les malades sont bien entourés, mais dans le cas de la covid 19 ils se retrouvent seuls. Et la question qui survient est : si je venais à mourir ? Et dès qu’on commence à penser à ça, le cerveau vous renvoie vers des choses importantes de votre vie comme votre époux, épouse, les enfants et votre argent en banque si vous en avez beaucoup. Là encore, c’est une grande torture, car on se dit qu’on peut mourir en laissant tous ses biens. Et comme vous n’arrivez pas à y trouver une réponse, le cerveau libère encore une autre hormone qui vous paralyse. Vous vous dites encore pourquoi moi parmi tant d’habitants ? Vous penserez alors que les gens diront que c’est une punition de Dieu, et vous vous direz peut-être que je vais mourir et aller en enfer. C’est pourquoi le médecin va faire attention pour que le malade ne se pose pas toutes ces questions.

 

Même le malade qui est guéri n’est pas tiré d’affaires, car une fois à la maison il y a le phénomène de la contamination normée ou la contamination conçue due à la stigmatisation. Vous pensez que les autres vous regardent bizarrement, et cela envoie des ondes vibratoires à votre cerveau qui vous dit : vous restez contagieux tout de même. C’est pourquoi le ministère de la Santé a dû mettre en place des cellules de prise en charge psychologique des malades ; c’est un geste à saluer.

 

 

 

 

 

Comment se fait la prise en charge de la maladie psychosomatique ?

 

 

 

Le malade qui accepte de s’ouvrir au médecin, en lui disant toutes ses souffrances liées au travail, à la famille, à la vie, le soignant l’aidera à trouver l’activateur de sa maladie. Il commencera alors à le guérir de l’intérieur avant de proposer d’autres traitements. C’est pourquoi de nos jours toutes les disciplines sont associées dans le protocole de soins.

 

Mais pour éviter ces maladies, il faut surtout être honnête dans la vie, car l’honnêteté vous épargne de la crainte qui est source de stress. Cependant si vous êtes dans la crainte, le cerveau va développer une hormone pour vous aider à ne pas mourir du stress. Il faut ensuite vous engager à vivre dans l’amour, car celui qui a de l’amour souffre très peu du stress, de la crainte, de la culpabilité. Soyez donc des gens qui s’aiment, qui aiment les autres et qui aiment Dieu.

 

Pour terminer, nous prions avec les musulmans qui viennent de boucler un temps béni du ramadan pour que Dieu nous libère de cette maladie.

 

 

Alima Séogo née Koanda

 

Tél. : 79 55 55 51

 

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