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Lutte contre la covid 19 : Le un pas en avant, deux en arrière des Etats africains

 

Après la panique suivie de mesures drastiques pour endiguer la propagation de la covid 19 en Afrique, l’heure y est au relâchement et à un laisser-aller inquiétants. C’est vrai que la grande explosion de la maladie, avec à la clé l’hécatombe redoutée, n’a pas eu lieu sur le continent.

 

 

De fait, avec près de 125 000 cas pour moins de 4000 décès, l’Afrique fait mieux que résister à la pandémie. Elle administre la preuve que, malgré la faiblesse du système de  santé dans la plupart de ses pays, elle peut s’organiser pour être résiliente à des épidémies meurtrières.

 

 

Mais l’arbre de la résilience ne doit pas cacher la forêt des populations, notamment celles au sud du Sahara, qui rechignent à supporter les mesures d’endiguement de la pandémie. Pas plus tard que le samedi dernier, des habitants de la ville de Bobo-Dioulasso, à l’ouest du Burkina, ont voulu manifester pour exiger la levée du couvre-feu, l’une des mesures phare pour briser la chaîne de contamination de la pandémie. Pendant que le ministère de la Santé s’échine à faire comprendre aux Burkinabè que, malgré la baisse tendancielle des cas d’infection, la chaîne des contagions communautaires n’est pas maîtrisée, il s’en trouve  pour dire que la covid 19 est derrière nous ou, pire, qu’elle n’existe pas dans le pays.

 

 

Les fausses prédictions de ravages apocalyptiques de la maladie sur le continent, les mesures de confinement aussitôt instaurées aussitôt levées par crainte de leur impact désastreux sur l’économie apportent de l’eau au moulin de ces « covidosceptiques ». Certes les Africains, comme les autres populations partout ailleurs dans le monde, doivent apprendre à vivre désormais avec ce virus, mais ils ne doivent pas faire fi de son existence. C’est pourquoi, plus d’un observateur se demande si les pays africains n’ont pas baissé trop tôt la garde contre la propagation de la pandémie : Levée de quarantaine par-ci, réouverture des frontières par-là, sans oublier les marchés, les bars, les restaurants, les lieux de culte, etc.,  si bien que  la maladie  reprend du poil de la bête dans certains pays.

 

 

Ainsi, après le Ghana, où il y a eu un rebond inquiétant des contagions début mai à la fin d’un mois de confinement, c’est le tour de la Côte d’Ivoire et du Sénégal d’enregistrer ces derniers jours une multiplication record des cas d’infection : 300 cas confirmés de la maladie ont été signalés en 3 jours sur les bords de la lagune Ebrié et 1000 en une semaine au Sénégal. Qu’est-ce qui explique ce second printemps de la covid19 dans ces pays ? L’augmentation du nombre de tests dans ces pays n’explique pas à elle seule cette recrudescence de la maladie. Le relâchement général, l’indiscipline voire l’incivisme des populations qui refusent de respecter les gestes barrières y sont pour beaucoup.

 

 

 

Dès lors, on comprend l’exaspération des autorités sénégalaises qui menacent de durcir la restriction des libertés individuelles et collectives pour contraindre les populations à se ressaisir face à la pandémie. Mais comment conjuguer  le confinement contre la covid 19 et les activités de subsistance au quotidien de bien d’Africains ? C’est là la quadrature du cercle pour les pays du continent qui tâtonnent dans une politique du un pas en avant, deux en arrière dans la lutte contre le coronavirus.

 

La rédaction

 

Dernière modification lelundi, 01 juin 2020 23:33

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