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Scrutin du 22 novembre : « Nous ne souhaitons pas la tenue des élections » (Opposition non affiliée)

 

Après leur déclaration officielle d’existence le 26 avril dernier, la dizaine de partis membres de l’Opposition non affiliée (ONA) ont animé le 2 juin à Ouagadougou une conférence de presse pour présenter leur regroupement. Le rassemblement, qui annonce déjà la couleur, indique ne pas vouloir, avec ce contexte sécuritaire difficile, des élections qui doivent se tenir dans six mois.

 

 

 

 

Un an après la formation de son mouvement, « Soleil d’avenir », voici le professeur Abdoulaye Soma projeté à la tête d’un conglomérat  de partis politiques  décidés à faire entendre une seconde voix au sein de l’opposition officielle. « On doit considérer désormais qu’il y a au Burkina Faso trois grands blocs déclarés de partis politiques : la majorité APMP, l’opposition CFOP et l’opposition ONA, qui regroupe les partis politiques ayant régulièrement déclaré leur appartenance à l’opposition et qui ne sont pas affiliés au cadre de concertation du CFOP », indique le juriste qui avait à ses côtés les autres membres de la conférence de présidents de la nouvelle organisation. L’existence de  l’ONA, selon son premier responsable, est fondée aussi bien sur le droit que sur la pratique. Il note en effet que dans la nouvelle version de la loi sur le statut de l’opposition adoptée en 2013,  la référence au CFOP a disparu. Il est ainsi écrit que « tout parti politique doit faire une déclaration écrite publique de son appartenance à l’opposition ou à la majorité avec copie au ministre en charge des libertés publiques pour enregistrement ». Dans l’ancienne version, cette déclaration devait être transmise au chef de file de l’opposition. Mais avec la relecture de la loi, souligne le Pr Soma, l’affiliation au cadre de concertation du CFOP n’est plus automatique pour les partis d’opposition ».

 

Le constat que font les dirigeants de l’ONA est que bon nombre de partis politiques ont choisi délibérément de ne pas s’aligner derrière le groupe de Zeph, d’autres, selon le lecteur de la déclaration liminaire, ont tout simplement eu leur demande refusée ou n’ont jamais obtenu de réponse depuis des années. Toutes ces formations qui, pour une raison ou une autre, ne sont pas encastrées au CFOP, sont de fait, estime le principal conférencier, membres de facto de l’ONA. « On ne peut plus contester, ni négliger, ni occulter l’existence de l’ONA dans la classe politique burkinabè », affirment ses géniteurs, qui veulent avoir voix au chapitre. Et cela commence selon eux par la législation qui doit être « conforme à la constitution et ne doit pas donner plus de droits et de pouvoirs à des partis politiques sur d’autres notamment en ce qui concerne l’organisation de la classe politique ».  L’ONA souhaite ainsi avoir une place dans la composition de la CENI et de ses démembrements et participer aux différentes concertations politiques.  Elle considère comme « non consensuelles toutes décisions résultant d’une convention bipolaire entre l’APMP et le CFOP et rejettera pareilles décisions »

 

 

 

« Zéphirin est une fabrication de Roch »

 

Le nouveau rassemblement qui, précise son président, n’est pas un regroupement électoral, dit ne pas souhaiter la tenue des élections du 22 novembre prochain dans le contexte sécuritaire difficile qu’on connaît. Une élection qui exclurait bon nombre de Burkinabè  du processus serait, selon l’enseignant-chercheur qui s’était déjà déclaré candidat au scrutin, contraire à la Constitution. Quelle solution de sortie de crise alors ? Une chose est sûre, selon le Pr Soma, le président actuel qui aura terminé son mandat, redeviendra un citoyen ordinaire et « un mécanisme consensuel de gouvernance transitoire sera mis en place par le peuple pour gérer l’Etat en vue de réaliser les conditions sine qua non de tenue d’élections conformes à la Constitution ». Et la nouvelle opposition de prévenir qu’elle refusera « tout arrangement non consensuel de prolongement automatique des mandats des élus en cours ».   Soumane Touré, le président du Parti pour l’indépendance, le travail et la justice (PITJ), membre de l’ONA, comme à son habitude, a même fustigé l’entente  qu’il y a selon lui entre le CFOP, qu’il qualifie « d’opposition domestiquée », et l’APMP. « Zéphirin est une fabrication de Roch. Ce sont des complices », a- t-il lancé.

 

 

 

Hugues Richard Sama

 

 

 

 

 

Encadré

 

La conférence des présidents de l’ONA

 

Pr Abdoulaye Soma, Soleil d’avenir (Mouvement SA)

 

Dr Aristide Hugues Ouédraogo, Front patriotique pour le renouveau(FPR)

 

Issa Balima, Union des forces centristes (UFC)

 

Adama Doulkoum, Alliance des générations pour la renaissance (AGR)

 

Adama Coulibaly, Alternative patriotique panafricaine/Burkindi (APP/Burkindi)

 

Soumane Touré, Parti pour l’indépendance, le travail et la justice (PITJ)

 

Jean-Claude Kaboré, Notre cause commune (NCC)

 

Harouna Kindo, Mouvement des intellectuels pour le développement (MIDE)

 

Ousmane Diallo, Alliance pour la renaissance, la démocratie et l’indépendance (ARDI)

 

Souleymane Sogodogo, Mouvement des démocrates progressistes (MDP)

 

Dernière modification lemercredi, 03 juin 2020 22:21

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