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Reprise des cours: Les enseignants du privé crient famine

Créée en avril dernier dans le contexte de la crise sanitaire, la Coordination nationale des enseignants du privé du Burkina Faso (CNEP-B)  n'a jusque-là reçu d’oreille attentive ni du ministère de tutelle ni de la faîtière des responsables d'établissements privés. Elle a dénoncé ce "mépris" au cours d'une conférence  le 3 juin 2020 à la Bourse du travail, à Ouagadougou.

 

 

La majorité des enseignants du privé sont des vacataires avec des contrats qui durent le temps d'une année scolaire. Avec  la fermeture des classes consécutive à la pandémie de coronavirus eu mars dernier,  beaucoup vivent sans salaire et certains ont vu leur contrat rompu  par les promoteurs des établissements pour cas de force majeure. Dans la perspective de la rentrée, la nouvelle structure a entrepris des démarches pour solliciter l'accompagnement de l'Etat et de ses patrons. Mais jusque-là ces enseignants n'ont pas reçu  d’oreille attentive. En effet, après une rencontre avec le ministre de l'Education nationale, Stanislas Ouaro, le 15 mai dernier,  celui a dit sans ambages que rien n'est prévu pour les enseignants vacataires qui aujourd'hui broient du noir. Toutefois, l'autorité avait promis d'en discuter avec le ministre des Finances avant de se rebiffer  récemment dans les médias. Qui pis est, le président de l'UNAPES-B a  refusé, selon les responsables de la coordination, de les recevoir sous prétexte que leur structure n'a pas pour le moment de récépissé. Pourtant la loi permet au associations de fonctionner pendant les trois premiers mois en attendant l'acquisition de ce précieux sésame.

"L'attitude des autorités et des promoteurs est tout simplement inexplicable. C'est une insouciance  par rapport à  l'avenir de l'éducation et de la nation qui se lit aisément dans le comportement du gouvernement. Quant au comportement des promoteurs, nous comprenons qu'entreprendre  dans le secteur de l'éducation est l'un des moyens les plus sûrs et la plus courte échelle pour le brigandage économique dans notre pays" a souligné le président de la CNEP-B, Amadou Tindano,  qui a même parlé de "coronabusiness". Cela parce que plus de 90% des frais de scolarité  avaient été versés avant la fermeture des classes et surtout avec la somme  de 1 milliard  619 millions  versée aux promoteurs représentant des reliquats de 2015 et 2016 pour les appuyer dans ce contexte.

Le principal animateur de la conférence  de presse,  Amadou Tindano,  a rappelé à la presse  les  attentes de sa structure.

- L'accompagnement des travailleurs des établissements d'enseignement privé avec une allocation nécessaire pour toute la durée de la fermeture des établissements  et qui prend  en compte le préscolaire, le primaire, le postprimaire, le secondaire et le supérieur ;

- le maintien  des contrats des agents engagés comme permanents par lesdits établissements durant la période de fermeture et le paiement  régulier de leurs salaires ;

-  la régularisation des arriérés de paiement constatés dans certains établissements.

"Au regard de la situation dépeinte, il est objectivement impossible pour les travailleurs victimes de ces multiples injustices de reprendre convenablement le chemin de l'école.  De ce fait,0 nous appelons les travailleurs de l'enseignement privé à :  boycotter toutes les  instances dans les différents établissements sur toute l'étendue du territoire national ; veiller au respect  des mesures barrières ; exiger le paiement des arriérés et de salaire du mois de juin avant la fin de la semaine; rencontrer les parents d'élèves dans les différents établissements pour discuter avec eux de la situation des travailleurs et de son impact de la qualité de l'éducation de leurs enfants; entreprendre toutes les initiatives utiles pour faire entendre notre voix dans les différentes régions"  a-t-il conclu.

 

Abdou Karim Sawadogo 

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