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Vision Burkina - Parti Pacifiste : La ligne éditoriale de DPS en 7 points

Porté sur les fonts baptismaux par l’ancien journaliste de la télévision nationale le 3 janvier courant, le parti dénommé «Vision Burkina-Parti Pacifiste» a effectué sa rentrée politique le 13 juin 2020 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) à Ouagadougou.  Dô Pascal Sessouma (DPS), puisque c’est de lui qu’il s’agit, a, à travers cette première sortie, affiché clairement sa volonté de briguer la magistrature suprême en novembre prochain puis a déballé les sept orientations qui gouverneront la société telle qu’il la conçoit.  Il prône une démilitarisation du pays  une fois la question du terrorisme résolue.

 

 

L’ancien présentateur de la radiotélévision du Burkina  Dô Pascal Sessouma  n’a pas fait mystère de son ambition d’aller à la conquête du pouvoir le 22 novembre 2020. Celui qui n’a jamais milité dans un parti politique depuis son retour du Canada en 1997 se met dans les starting-blocks de la course pour Kosyam avec l’étendard de «Vision Burkina-Parti Pacifiste». DPS, comme on le surnommait, a choisi l’idéologie du pacifisme dans le but de proposer aux Burkinabè un autre modèle de développement et de démocratie. Aussi a-t-il invité toutes celles et tous ceux qui sont convaincus, comme lui, que «les armes n’ont jamais été la solution pour construire la paix» et qui ont été lassés ou déçus par des promesses électorales non tenues à rallier les rangs de sa formation politique qui regroupe des «hommes et des femmes neutres, jamais empêtrés dans des affaires de corruption, compétents et désireux de bâtir une société dans laquelle toutes ses composantes pourront vivre en harmonie». Pour la réalisation de cet idéal, DPS a couché sur une trentaine de pages une ligne éditoriale…pardon un projet de société axé sur sept engagements.

 

Ce sont d’abord le  rétablissement de la paix et de la sécurité sur l’ensemble du territoire et la démilitarisation du pays. A grand renfort de projection Power Point, le présidentiable a invité l’assistance à jeter un coup d’œil au logo de son parti. «Vous verrez qu’il y a un char marqué d’une croix rouge et la carte de notre pays est peinte en vert. C’est pour faire un pied de nez à tous ceux qui l’ont peint en rouge pour dire qu’il n’est plus fréquentable. A Vision Burkina, nous nous sommes convaincus que dans peu de temps, notre pays va vaincre le terrorisme et retrouver sa quiétude d’antan. Si cette paix est retrouvée, nous allons changer carrément le système, il n’y aura plus de ministère de la Défense donc plus d’achat de chars, que nous ne considérons pas comme des outils de développement. Si nous ne devons plus payer de chars, c’est qu’il y aura assez d’argent pour investir dans d’autres secteurs vitaux comme l’agriculture », a expliqué Dô Pascal Sessouma. Après avoir fait la différence entre un char d’assaut et un tracteur de labour, puis entre un tireur d’élite et un enseignant, lui et ses camarades se disent convaincus que le Burkina Faso a plus besoin d’une sécurité intérieure que de défense extérieure et que l’ennemi ne vient pas toujours d’ailleurs.

 

Parcelliser et vendre les camps militaires

 

Sa lecture des attaques terroristes que subit notre pays depuis maintenant cinq ans se base sur les enjeux autour du Bassin de Taoudéni, ce vaste ensemble qui concerne plusieurs pays de la sous-région et dont le sous-sol serait immensément riche en pétrole. Le nôtre ne contenant que des traces de cet or noir et par conséquent pas exploitable, à l’écouter, il ne devrait pas se retrouver à subir les conséquences collatérales désastreuses d’une guerre de pétrole. Pour lui, la solution à la guerre asymétrique ne se trouve ni en Afrique ni en Europe mais au Proche et au Moyen-Orient. «Vision Burkina engagera des négociations, avec qui de droit, pour arrêter cette guerre», a fait savoir celui qui a commencé à apprendre l’arabe en vue de mieux s’adresser à ses vis-à-vis et qui n’hésite d’ailleurs pas de citer des versets du Coran pour soutenir que les agissements de ces «individus armés non encore identifiés» n’ont rien à voir avec le djihad. Mieux, ce serait leur faire honneur que de les désigner par le terme de « djihadistes », selon lui. Le chapitre de la guerre clos, le parti va proposer une réforme de l’armée nationale qui pourrait aboutir à la démilitarisation du pays. «A l’instar d’autres pays qui ont déjà fait ce choix, au Burkina, à moyen et à long terme, il n’y aura plus d’armée au sens conventionnel du terme », a-t-il déclaré.

 

Cette démilitarisation se fera sur une base volontaire suivie d’une indemnisation «substantielle» pour l’intéressé afin qu’il se reconvertisse. Ceux et celles qui aiment la tenue, a-t-il poursuivi, resteront dans l’uniforme et auront leur place dans les bataillons spécialement dédiés à la surveillance des frontières, à la protection des civils ou dans les opérations de maintien de la paix. Les camps militaires, eux, seront parcellisés et vendus à ceux qui  voudront y construire leur  logis.

 

Les autres engagements de DPS sont la réorganisation de l’exercice du pouvoir d’Etat, la réforme totale de l’appareil judiciaire, la refondation de l’administration publique. A ceux-ci s’ajoutent le refus absolu de la corruption, la déconcentration de la gouvernance d’Etat ainsi que la reconnaissance et l’encadrement de la chefferie coutumière et traditionnelle.

 

Aboubacar Dermé

Dernière modification lelundi, 15 juin 2020 21:22

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