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Présence troupes étrangères : Et pourtant 56% des Burkinabè l’approuvent

 

En décembre 2019, le débat sur la présence des troupes étrangères au Burkina Faso était sur toutes les lèvres. Certains étaient favorables à leur présence, par contre d’autres s’y opposaient. La Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC) y avait marqué son opposition au cours d’un meeting. La divergence des points de vue n’a pas laissé indifférent le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD). A travers Afrobaromètre, un réseau panafricain et non partisan de recherche par sondage, une étude a été menée dans le pays. Il est ressorti de l’enquête dont les résultats ont été livrés le 27 juin 2020 que 56% des Burkinabè pensent que la présence des troupes étrangères sur leur sol est une bonne chose pour la sécurité du pays.

 

 

 

 

La diffusion de données relatives à l’opinion des Burkinabè sur la situation sécuritaire a réuni des élus nationaux, des Organisations de la société civile (OSC), des représentants de l’armée et des organisations de lutte contre la corruption, entre autres. Il est ressorti de l’enquête menée que la majorité des Burkinabè pensent que la présence des troupes étrangères sur leur sol est une bonne chose. Cependant, plus de la majorité des citadins (51%) et des plus instruits (59%) sont hostiles à la présence desdites troupes.

 

 

Face à l’insécurité grandissante, la majorité des Burkinabè soutiennent également les initiatives locales de sécurité, par exemple, les koglwéogo. Plus de 8 personnes sur 10, selon les chiffres communiqués par Afrobaromètre, considèrent que les associations locales de sécurité créées par les populations sont une bonne chose pour la sécurité du Burkina Faso. Ces associations sont aussi soutenues en milieu urbain (81%) qu’en milieu rural (84%). L’enquête, selon Aboubacar Sarambé, statisticien au CGD, montre que la grande majorité des Burkinabè considèrent que les associations locales de sécurité créées par les populations constituent un bouclier important dans la lutte contre l’insécurité.

 

 

Les menaces sécuritaires amènent les habitants du Pays des hommes intègres à sacrifier quelques-unes de leurs libertés pour la sécurité. Plus de 77% des Burkinabè soutiennent qu’en cas de menace à la sécurité publique, le gouvernement devrait pouvoir instaurer un couvre-feu, installer des barrages routiers, contre 18% qui pensent que même dans ces circonstances, les gens devraient pouvoir se déplacer dans le pays à tout moment de jour ou de nuit. De même, la majorité (78%) des citoyens est d’avis qu’en cas de menace à la sécurité publique, le gouvernement devrait pouvoir surveiller les communications privées, comme les téléphones mobiles, pour s’assurer que personne ne prépare des actes de violence. Ensuite, 78% de la population est d’accord que le gouvernement interdise la diffusion de tout discours de haine, c’est-à-dire des nouvelles, informations ou opinions destinées à attaquer ou à diffamer certains groupes sociaux. Enfin, la majorité des citoyens est également disposée, mais à un moindre degré (65%), à ce que le gouvernement ait le droit de réguler ce qui se dit dans les lieux de culte, surtout lorsque les prédicateurs ou les membres d’une congrégation menacent la sécurité publique.

 

 

Pour la sécurité des enquêteurs, ils ne se sont pas rendus  dans les zones où le risque est très élevé. En dernier ressort,  Afrobaromètre fait ressortir que le sentiment d’insécurité des Burkinabè augmente.  6 sur 10 (62%) affirment qu’il leur est arrivé au moins une fois, à eux ou à un membre de leur famille, de ne pas se sentir en sécurité dans leur propre quartier au cours des 12 derniers mois.

 

 

 

Akodia Ezékiel Ada

 

Dernière modification lelundi, 29 juin 2020 22:44

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