Logo
Imprimer cette page

Pensa : On a assassiné l’écharpe et le bonnet

 

Avec ce qui vient de se passer, ses propos sonnent comme une prémonition. Dans une interview qu’il nous avait accordée début mai, il invitait en effet le gouvernement à prendre des mesures urgentes.

 

 

Deux mois après, le maire de la commune rurale de Pensa dans le Centre-Nord a été victime de cette insécurité qui avait valu son S.O.S. Souleymane Zabré, par ailleurs chef coutumier, a été enlevé hier sur l’axe Barsalogho-Pensa. Son corps, criblé de balles, sera retrouvé plus tard.

 

Les éléments de l’équipe conjointe de militaires et de Volontaires pour la défense de la patrie(VDP) en mission de ratissage suite à l’enlèvement tomberont, eux, dans une embuscade dont le bilan provisoire faisait état de neuf morts, soit six militaires et 3 VDP. On enregistrait par ailleurs quatre blessés dans nos rangs ; un scénario classique s’il en est, tant de nombreux éléments des FDS sont tombés dans des guet-apens mortels en allant apporter assistance ou secours.

 

C’est la deuxième fois qu’un maire est fauché par les balles assassines des terroristes depuis que notre pays subit les assauts répétés de ces hordes criminelles sans foi ni loi qui ont juré la perte de notre Nation.

 

La première fois, c’était l’édile de Djibo Amadou Dicko, froidement exécuté le 3 novembre 2019 sur le tronçon Djibo-Namsiguia alors qu’il rentrait à Ouagadougou.

 

Ce coup-ci, c’est non seulement un élu national qui a été tué mais aussi un chef traditionnel. Et la précision à son importance.

 

C’est comme si les assassins avaient voulu faire d’une pierre deux coups, en s’attaquant à l’écharpe républicaine et au bonnet ; une double infamie donc que les auteurs paieront un jour, il faut l’espérer.

 

En attendant, il importe, au regard de la personnalité de la victime, que les autorités prennent des mesures diligentes pour éviter que la situation dégénère, en raison de raccourcis et  d’amalgames vite faits en pareille situation.

 

Comment oublier en effet que les massacres de Yirgou le 1er janvier 2019 et les  jours suivants, sont dus à l’assassinat d’un chef traditionnel et de son fils,  crimes qui avaient entraîné des répressions sauvages et aveugles contre la communauté peule, accusée d’être de collusion avec les meurtriers ?

 

Dans cette région du Centre-Nord, où les conflits communautaires sont devenus légion et où le moindre incident est potentiellement explosif, il faudrait donc très rapidement prendre des mesures pour empêcher tout départ de feu, difficile à circonscrire après coup. Cela est d’autant plus important pour la paix sociale et le vivre-ensemble que nous sommes tombés bien des fois dans le piège mortel de la division tendus par les esprits diaboliques qui veulent notre perte.

 

 

 

 

Hugues Richard Sama

Ajouter un Commentaire

Code de sécurité
Rafraîchir

© 2011-2014 - Observateur Paalga - Tous droits réservés I Conception: CVP Sarl.