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Vol à main armée : Un réseau de bandits démantelé à Pô

 

Seulement deux jours après avoir rencontré les acteurs des médias à Ouagadougou pour les mettre au parfum du démantèlement d’un réseau de faussaires qui excellait dans la falsification de documents, la gendarmerie nationale les a encore conviés, cette fois-ci à Pô, pour la présentation des membres d’un autre groupe de malfaiteurs et de leurs forfaits, le 9 juillet 2020. Spécialisés dans les vols à main  armée  d’engins à deux roues de luxe, avec comme principales cibles les femmes, ils opéraient à Ouagadougou et dans la capitale du Nahouri, avant de brader leur butin au Ghana voisin.

 

 

 

 

Tout est parti d’une dénonciation à la gendarmerie de Pô par une personne qui a requis l’anonymat, concernant un individu en provenance de Ouagadougou, qui aurait été interpellé en possession d’une motocyclette d’origine douteuse par deux jeunes de la ville. Cela intervient après de multiples assassinats, vols à main  armée  et cambriolages de magasins perpétrés dans la capitale burkinabè. L’individu en question a été conduit et gardé dans un secteur de Pô, puis relaxé après un règlement à l’amiable avec le propriétaire légitime de l’engin.

 

Avec cette information reçue d’une bonne volonté qui a bien voulu collaborer, la brigade territoriale de gendarmerie de Pô a ouvert une enquête circonstanciée pour mettre la main sur les présumés délinquants. Cette enquête révèlera par la suite que des mobylettes, tricycles et du matériel  issu des crimes et délits dans la ville de Ouagadougou sont conduits à Pô pour être recelés et convoyés au Ghana voisin. Il s’agit notamment de motocyclettes de luxe (motos 135, 150, scooter…). Les engins qui n’ont pas pu être conduits hors du Burkina étaient tout simplement revendus au Nahouri et au Zoundwéogo, après différentes modifications. Les numéros de séries sont truqués et les couleurs refaites. Grâce à des complicités, les receleurs parvenaient à obtenir des cartes grises en bonne et due forme et le tour est joué.

 

Les malfrats qui utilisaient des armes automatiques et des armes blanches (boules, machettes, gourdins…), commettaient essentiellement leurs forfaits à Ouagadougou et sur le corridor de la route nationale 5 (RN5), celle qui va au Nahouri, cela depuis des années. C’est alors plusieurs boutiques et magasins de la capitale qui ont ainsi été visités par ces délinquants. Leurs victimes, selon le commandant de brigade, sont nombreuses au sein de la population, surtout parmi les femmes, comme l’attestent les identités des propriétaires des engins retrouvés. Parmi les heureux qui ont retrouvé leur monture, il y a dame Brigitte Kaboré, ménagère à Ouagadougou, Soumaïla Sakandé, chauffeur résidant également à Ouagadougou, et Jacques Ouédraogo (1er jumeau), étudiant à l’université de Ouaga. On compte malheureusement des blessés graves et même des pertes en vie humaine, comme cette brave dame tuée dernièrement devant sa porte dans le quartier Kaarpala à Ouagadougou.

 

 

 

Alerte aux jeunes filles et aux femmes

 

 

 

Le commandant de la brigade de Pô, Mohamed Koné, note avec satisfaction que les présumés auteurs d’actes de grand banditisme à Ouagadougou et à Pô ont été mis aux arrêts grâce à la franche collaboration de la population. Un bon nombre de personnes suspectes et un receleur de nationalité ghanéenne ont ainsi été interpellés à ce jour. Exactement 23 personnes sont en garde à vue et seront conduites devant le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Manga pour toutes fins utiles. Le résultat des enquêtes fait état de 26 engins à deux roues saisis, 3 tricycles, des roues de vélomoteurs, des pneus de véhicules remorques et un véhicule servant de moyen de transport des objets volés, récupérés.

 

Certains délinquants courent toujours et sont activement recherchés, d’où une demande renouvelée et insistante par la force publique d’une collaboration accrue de la population.

 

Pour dénoncer tout cas malveillant ou suspect, il suffit d’appeler gratuitement aux numéros verts que sont le 16 et le 80 00 11 45 pour la gendarmerie nationale, le 17 pour la police nationale et le 10 10 pour le Centre national de veille et d’alerte.

 

Le commandant de la compagnie de gendarmerie de Pô, Boukary Drabo, invite surtout les femmes et les jeunes filles à plus de prudence, à éviter les déplacements à des heures tardives, à se faire accompagner s’il le faut. Pour lui, il faut se donner des idées pour éviter le piège tendu par les bandits de grands chemins.  

 

 

D. Evariste Ouédraogo

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