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Programme des candidats à la FBF : Des projets oui, mais pas d’enfumage

 

Le programme quadriennal des candidats à la conquête de la Fédération doit être en principe un élément  sur lequel on peut s’appuyer pour apporter son soutien à tel ou tel prétendant. Il n’y a pas de doute que dans son format actuel, c’est un exercice de charme et qui vise surtout pour le candidat à la présidence de la Fédération à faire savoir sa compréhension de l’environnement du football, ses projets et sa vision.

 

Dans le principe, le programme du candidat à la présidence de la FBF ne peut pas tomber comme par enchantement. Il ne suffit pas non plus d’être dans le monde du football depuis des lustres et de proposer un programme cohérent pour que sa mise en œuvre puisse impacter durablement le sport.

 

Pour ce faire, tout programme doit tirer ses fondements des référentiels de planification à 4 niveaux, à savoir national, sectoriel, fédéral et international. Selon West Julien Tiendrébéogo, responsable du Club des observateurs indépendants du football (COIF), par ailleurs conseiller en économie et développement, le premier niveau relève de la prospective. Ainsi, le programme de tout candidat doit incarner l’étude nationale prospective 2025 qui ambitionne de « faire du Burkina Faso une nation de sport internationalement reconnue».

 

Selon ce consultant en sport et particulièrement en football, le  deuxième niveau est porté par le PNDES (Plan national de développement économique et social), qui attend une contribution de 10% au Produit intérieur brut (PIB) des industries du sport d’ici 2020.

 

«Le troisième niveau est la Politique nationale des sports et des loisirs (PNLS 2016-2020), qui vise à «transformer qualitativement la gestion du sport et des loisirs pour le bien- être social, la cohésion nationale, la création de richesses et d’emplois ainsi que le rayonnement international», affirme Julien Tiendrébéogo.

 

Pour ce qui est du dernier niveau, la Politique fédérale de développement du football (PFDF) 2013, il s’agit de faire du football «un outil de développement social et économique, un moyen de rayonnement international et un facteur de renforcement de la coopération avec les autres nations».

 

Comme autre fondement, on a la loi n°050-2019-AN du 21 novembre 2019 portant orientation des sports et des loisirs, qui donne les nouvelles orientations en la matière. West pense que « tout candidat devrait bâtir son programme en se fondant sur ces documents essentiels à la planification et à l’organisation du football et du sport en général au Burkina Faso ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il fait remarquer que le football étant «dans un environnement mercantiliste en perpétuel changement, à partir de la vision donnée par ENPv2000-2025, chacun devrait se doter d’un document prospectif. « L’avantage d’en avoir est qu’il donne la vision fédérale en matière de développement  du football burkinabè pendant une génération (25 ans par exemple). Cette vision devrait être le fruit d’un large consensus de tous les acteurs du football de sorte que ce qui va importer, quels que soient les changements à la tête de la FBF, ce sont les stratégies de mise en œuvre. L’avantage est qu’on n’aurait pas à toujours recommencer, et cela renforcerait l’institution», soutient-il.

 

 Si cette approche semble difficile, la politique fédérale pourrait se bâtir des visions décennales et s’opérationnaliser à travers des plans d’actions triennaux glissants pour être plus efficace.

 

Pour revenir à nos candidats, disons que West Julien Tiendrébéogo note que pour  ce qui est des candidats qui ont déjà donné leurs axes, la dimension capitalisation des acquis ne ressort pas, ce qui montre un manque de cohérence en matière de planification : «De plus, chaque candidat adosse une vision à son programme, ce qui est une bonne chose ; malheureusement certaines visions sont en net déphasage avec les quatre niveaux de planification du football énoncés plus haut. Du coup, nous nous demandons comment réaliser des actions structurantes sans fondement. »

 

In fine, quelle que soit leur soif de récolter le plus grand nombre de suffrages, les candidats doivent éviter de promettre ciel et terre aux électeurs et à l’opinion. Il s’agit simplement d’aller avec l’existant (analyser ce qui a marché ou non) pour proposer un programme ambitieux qui, du reste, devrait être impulsé plus tard par la politique fédérale de développement du football.

 

 

 

Kader Traoré

 

 

 

 

 

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