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Election présidentielle en Côte d’Ivoire : Affi N’Guessan, le candidat par défaut du FPI

A trois mois de l’élection présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire, on assiste à un remue-ménage dans les états-majors des partis les plus représentatifs du paysage politique. Les uns après les autres, tous les ténors affichent leur intention d’être sur la ligne du départ de la course à la magistrature suprême.

 

 

En fait de ténors, c’est la vieille garde, constituée par les héritiers ou les contempteurs du père de l’indépendance, Félix Houphouët-Boigny, qui se bousculent de nouveau dans les starting-blocks de cette présidentielle : ainsi, après Henri Konan Bédié, plébiscité par la convention éclatée du PDCI-RDA des 25 et 26 juillet dernier, et Alassane Dramane Ouattara, mis en pole position par le RHDP le 29 juillet, c’est au tour du FPI, ou plutôt de sa fraction légaliste, cornaquée par Pascal Affi N’Guessan, d’adouber ce dernier le week-end écoulé comme son porte-étendard à cette présidentielle.

 

Si au PDCI les velléités de dissidence sont contenues et que le parti devrait faire bloc derrière son octogénaire de président, tout comme les cadres du RHDP devraient, bon gré mal gré, se souder autour du président sortant, au FPI, Affi N’Guessan aura plus de mal à s’allier les partisans de « Gbagbo ou rien », les légitimistes du parti. Ces derniers, qui attendent le retour de leur champion comme la venue d’un messie, ont brillé par leur absence à la convention des militants qui ont porté leur choix sur Affi N’Guessan ; un choix qui intervient moins d’une semaine après que l’information sur la radiation de Laurent Gbagbo des listes électorales a été rendue publique et que sa demande de passeport pour rentrer au pays est en souffrance dans les services de l’ambassade de la Côte d’Ivoire en Belgique. L’un dans l’autre, les chances de voir l’ancien président candidat à la prochaine présidentielle s’amenuisent.  

 

De fait, outre sa radiation des listes électorales pour sa condamnation en 2018 par la justice ivoirienne dans le procès du braquage de la BCEAO, l’appel du procureur général du TPI après son acquittement est toujours en jugement à La Haye. Cela peut être un motif supplémentaire d’invalidation d’une éventuelle candidature du père fondateur du FPI à la présidentielle à venir, encore qu’il ne soit pas sûr d’avoir ses papiers pour rentrer au pays. Autant d’obstacles qui sont une brèche dans laquelle s’est engouffré Affi N’Guessan pour aller à la conquête du fauteuil présidentiel. Une candidature par défaut donc qui va compliquer le travail de rapprochement entre les légalistes et les légitimistes du parti.

 

Pourtant, dans la visite de la tête de proue des légalistes, Affi N’Guessan, au champion des légitimistes, Laurent Gbagbo, à Bruxelles en début d’année après son acquittement par le TPI, certains avaient vu le début d’un rapprochement des 2 tendances du parti. Il était même question d’un congrès de réunification au mois de mars 2020. Il n’eut pas lieu. Mais quand les partisans de « Gbagbo ou rien », qui ont toujours appelé au boycott des élections, invitèrent les militants du FPI à s’inscrire massivement sur les listes électorales, les conjectures repartirent de plus belle sur la réunification du parti en prévision d’une candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle. Cette candidature se fait toujours attendre, et celle d’Affi N’Guessan est loin de faire l’unanimité au FPI. Au contraire, il faut le redire, c’est une candidature par défaut qui pourrait aggraver leurs divisions.

 

La Rédaction

Dernière modification lemercredi, 05 août 2020 18:43

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