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Conférence épiscopale du Burkina : La Commission justice et paix capitalise ses acquis

La Commission épiscopale justice et paix du Burkina (CJP-Burkina) a convié à Ouagadougou ses membres statutaires des quatre coins du pays pour une assemblée générale. Prévue pour se tenir en 48 heures, elle vise à dresser un bilan de ses activités et à définir des perspectives stratégiques.  L’ouverture des travaux a été officiée le jeudi 6 août 2020 par Monseigneur Alexandre Yikyi Bazié, évêque auxiliaire de Koudougou et président de la Commission.

 

 «Qui veut la paix cultive la justice ». C’est cette devise qui, à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise, a inspiré et conduit l’action de la Commission épiscopale justice et paix du Burkina (CJP-Burkina) depuis 2003, date de la création de cette dernière :  elle prône en effet la justice, la paix, l’éveil et la formation des consciences individuelles et communautaires à ces valeurs et à la défense des droits humains violés.  

Depuis sa création, selon l’abbé Hermann Ouédraogo, secrétaire national de la Commission, la CJP-Burkina a engrangé un capital d’acquis et d’expériences. Cela a été possible grâce à une stratégie d’actions à deux pôles :  le premier s’est focalisé sur la lutte contre l’exclusion sociale et les violences faites aux femmes. Une lutte qui n’a pas été vaine, car ayant obtenu des résultats comme la formation de parajuristes et des équipes d’encadrement sur la compréhension sociale du phénomène de sorcellerie. Ces acteurs ont été équipés d’outils juridiques de protection des femmes accusées de ce phénomène au Burkina Faso. D’autres résultats ont été l’organisation de conférences publiques au profit d’élèves et d’étudiants, la réalisation d’un documentaire et de messages forts sur l’exclusion sociale ;

le second pôle d’action de la CJP-Burkina a ciblé la promotion de l’accès équitable des populations rurales à la justice par l’ancrage du mécanisme de gestion alternative des conflits. Des efforts consentis et conjugués ont contribué, entre septembre 2015 et mai 2018, à obtenir 1 407 cas de violences et/ou d’injustices recensés résolus dans les diocèses, 85 conflits issus des dégâts d'animaux dans les champs définitivement résolus à l'amiable, 38 victimes de violences domestiques orientées vers les juridictions compétentes pour la résolution des conflits familiaux, 10 coordonnateurs diocésains et 50 parajuristes sensibilisés au foncier rural.

Le secrétaire national de la commission a signalé que deux grands programmes sont en cours de réalisation, le premier portant sur le renforcement de l’efficacité institutionnelle du département justice et paix. Il ambitionne de consolider la paix sociale par le développement d’une culture du civisme et de la citoyenneté, de prévenir les conflits violents liés au foncier rural, de protéger les droits des femmes et des jeunes filles ; le second programme dans les conduits est dit Programme action pour la paix et la justice sociale (PAPJ), visant le renforcement des capacités de l’organe acteur pour plus d’efficience sur le terrain Burkina Faso.

 

Monseigneur Alexandre Y. Bazié, pour sa part, a félicité et encouragé les artisans de la paix que sont les membres de la CJP Burkina, pour les résultats et les changements obtenus. Il leur a largement rappelé l’urgence et les exigences de leur noble mission pour l’instauration d’une culture de la justice et de la paix dans notre société ; culture qui s’articule autour d’une lutte à trois dimensions : pour la dignité, la justice et la paix. Partant, il leur a défini les champs d’actions, à savoir la défense des droits de l’homme, la médiation dans les conflits pour la sauvegarde de la paix, l’indentification des causes principales des conflits sociaux pour leur prévention. « Les moyens d’action habituels sont l’information, la formation et la sensibilisation, l’assistance juridique et judiciaire, la médiation, le lobbying, etc. Nous ne devons pas oublier la prière qui, certes n’est pas une action comme les autres, mais a son importance pour une commission épiscopale. L’Eglise prie tout simplement pour la paix », a précisé Monseigneur Alexandre. En matière de perspectives, outre la détermination à réorganiser la CJP Burkina pour que son dynamisme puisse s’accroître, son premier responsable a confié que « son rêve le plus immédiat et urgent est celui d’arriver à la création d’un observatoire permanent des droits de l’homme pour que ses objectifs deviennent une réalité pour le bien de tous.»

En somme, pour Monseigneur Bazié, ce qui doit prévaloir, c’est le sens de la responsabilité, un sens élevé de la fraternité, de la justice, de la vie, du pardon et de la réconciliation, gages d’un avenir commun. 

 

En rappel, La Commission « justice et paix » est une organisation de l’Eglise catholique du Burkina Faso, créée par la Conférence épiscopale du Burkina-Niger. Elle est apolitique et a un but non lucratif. Elle a été reconnue par le récépissé n°02006 474/MATD/SG/DGLPAP/DOASOC du 28 août 2006. Elle a sa représentation dans tous les diocèses, toutes les paroisses sur l’ensemble du territoire.

 

Didier Sallé (Stagiaire)

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