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Attaque marché de Namoungou : Qu’est-ce qui ne va pas dans la lutte contre les terroristes ?

Alors qu’on observait une accalmie relative sur le plan sécuritaire, voilà que les terroristes ont décidé de rappeler à notre mauvais souvenir leur présence et leur capacité de nuisance : en effet, le vendredi 7 août dernier, des individus armés non identifiés, comme on les appelle, sont arrivés juchés sur des motos et ont ouvert le feu dans un marché à bétail à Namoungou, localité située à une trentaine de kilomètres de Fada N’Gourma, le chef-lieu de région.

 

 

Après leur forfait, ils ont pu disparaître dans la nature, laissant sur leur passage une vingtaine de personnes tuées, selon le bilan officiel du communiqué du gouverneur de la région de l’Est, Saïdou Sanou. Autant de blessés ont été enregistrés au cours de ce massacre.

 

 

C’est dire donc que la région de l’Est, comme celles profondément touchées par l’insécurité, à savoir le Sahel, le Nord, le Centre-Nord et la Boucle du Mouhoun, restent des zones où les populations civiles continuent de subir les exactions des forces du Mal. Au point que les habitants de ces localités  ne savent plus à quelle force de sécurité se vouer.

 

 

Il faut dire que malgré les efforts de autorités qui ont placé, depuis quatre ans, la sécurité au rang des priorités des priorités en accordant un budget assez conséquent au ministère de la Défense et à celui de la Sécurité, en prorogeant l’état d’urgence et le couvre-feu dans certaines zones, et même en faisant appel à des supplétifs comme ce fut le cas avec le recrutement des VDP (Volontaires pour la défense de la patrie), oui, malgré toutes ces mesures, le Burkina Faso n’arrive toujours pas à contenir cette vague terroriste.

 

 

Certes, on sait que dans tous les pays confrontés à l’hydre terroriste, la lutte a toujours été longue et difficile, mais néanmoins il s’en trouve qui arrivent, et pas très loin de chez nous, à contenir cette horde de sans foi ni loi. Mais chez nous, force est de constater que la tendance est loin d’être baissière, elle est plutôt à l’inverse. Malgré l’engagement et la combativité de nos forces de défense et de sécurité, l’insécurité semble gagner du terrain. Certes, ce n’est pas chaque jour comme ce fut un moment où les communiqués faisant état d’attaques se suivaient et se ressemblaient.

 

Mais à écouter les populations locales, cette espèce d’embellie ne serait qu’une simple vue de l’esprit, ou peut-être même une volonté des autorités de taire certaines choses et de dissimuler la situation réelle sur le terrain. La preuve, des axes comme Namisguima-Djibo, Djibo-Titao, des zones comme Toéni dans la Boucle du Mouhoun et bien d’autres situées dans l’Est sont devenus des no man’s land où les hordes terroristes se comportent comme en terrain conquis.

 

 

Alors, qu’est-ce qui ne va pas ? serait-on tenté de se demander une fois de plus, au point que notre pays paraît être le ventre mou du G5 Sahel. Problème de coordination dans la stratégie, insuffisance ou inadéquation de l’armement militaire, insuffisance dans la motivation accordée à ceux qui sont sur le théâtre des opérations ou, tout simplement, supériorité tactique de l’ennemi ? Autant de questions qu’on se pose, qu’on se « repose » et qu’on ne cessera de nous poser tant que ces groupes armés continueront de nous narguer et de toujours semer la mort et la désolation au sein de nos populations civiles.

 

Tans que la situation restera en l’état, c’est avec vraiment la peur au ventre que les citoyens entreveront la perspective des élections de novembre 2020, une période de regroupement de beaucoup de personnes aussi bien pendant la campagne que le jour des votes. L’appréhension est d’autant plus grande que les terroristes semblent avoir fait des populations civiles leur cible privilégiée. 

 

La Rédaction

Dernière modification lemardi, 11 août 2020 23:30

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