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Une lettre pour Laye : Nouveau mouvement d’humeur à la CENI

 

Cher Wambi,

 

C’est sous une fine pluie bienfaisante que j’ai rédigé la Lettre que tu es en train de lire en ce moment. Il n’est pas tombé des  hallebardes mais suffisamment pour adoucir le temps. Sans tarder, je te livre mon bulletin météo de la  semaine du jeudi 13 au mercredi 19 août 2020 sur la base du relevé pluviométrique du centre météorologique principal de l’ASECNA dans les différentes stations disséminées à travers le pays : Dori : 35,4 mm ; Ouahigouya : 38,6 mm ; Ouagadougou Aéro : 29 mm ; Dédougou : 63,9 mm ; Fada N’Gourma : 73,2 mm ; Bobo-Dioulasso : 44 mm ; Boromo : 40,1 mm ; Pô: 34,5 mm ; Gaoua : 30,2 mm ; Bogandé : 33 mm.

 

 

 

 

Cher Wambi, et revoilà les frères ennemis du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à l’entrée de la salle d’audience du palais de justice. Le casus belli, cette fois, le communiqué du « Courant Kouanda Mahamadi Lamine » paru dans L’Observateur paalga du 14 août dernier sous la rubrique Annonces. Dans ledit communiqué estampillé du logo du parti de l’épi et de la daba, le signataire invitait les candidats à la candidature du CDP aux législatives du 22 novembre prochain à retirer des formulaires de candidature. Il n’en fallait pas plus, cher cousin, pour que le président de l’ex-parti majoritaire, Eddie Komboïgo, s’étrangle de colère et menace d’ester en justice contre celui qui est déjà « suspendu pour des actes d’indiscipline graves » pour « faux en écriture privée, usage de faux, usurpation de titre, escroquerie par appel à contribution ». Rien de moins.

 

Mais jusqu’à hier, je ne savais pas si le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou a effectivement été saisi du dossier. Cher cousin, pour avoir osé publier l’annonce litigieuse, le canard de ton oncle Nakibeugo, presque accusé de complicité avec l’annonceur, en a d’ailleurs eu pour ses plumes. Le feuilleton judiciaire aux multiples rebondissements, entamé depuis belle lurette,  se poursuit de plus belle donc au CDP au point qu’on ne sait même plus à la quellième saison on est.

 

Depuis deux ans en effet, les procès se sont multipliés avec comme lame de fond la contestation de la légitimité d’Eddie, d’abord à la tête du parti, ensuite comme son porte-drapeau à la course à la magistrature suprême. Quand ce n’est pas pour empêcher la tenue du congrès en septembre 2019, c’est pour contester le choix du collège électoral qui a jeté son dévolu sur Eddie, ou encore pour une affaire de sous. On ne compte plus les dossiers. Mais l’enfant de Batono à Toéssin dans le Passoré est toujours là, stoïque. De guerre lasse, certains de ses adversaires internes lui ont foutu la paix, notamment en démissionnant pour se ranger résolument derrière Kadré Désiré Ouédraogo et son mouvement, « Agir ensemble ». Mais Kouanda, qui a ses raisons, lui, n’en  démord pas et compte bien pourrir la campagne d’Eddie jusqu’au bout.

 

C’est à croire en effet que cette véritable opération d’autodestruction va se poursuivre jusqu’au seuil de l’isoloir, et de cette affaire, c’est le président et candidat à la présidentielle qui risque de sortir perdant, car on pourrait l’amener à perdre le sens des priorités à seulement trois mois de l’échéance.

 

 

 

Cher Wambi, ouf ! On a enfin une femme candidate à la présidentielle du 22 novembre 2020 : elle s’appelle Monique Yéli Kam. Jusque-là, comme c’est souvent le cas, c’était la gent masculine qui s’en donnait à cœur joie : Eddie Komboïgo, Do Pascal Sessouma, Tahirou Barry, Roch Marc Christian Kaboré, Zéphirin Diabré, Abdoulaye Soma, Justin Salomon Yaméogo, Abdoul-Nassir Sanfo, Claude Aimé Tassembédo, Ablassé Ouédraogo, Gilbert Noël Ouédraogo (j’espère n’avoir oublié personne) ont en effet déjà déclaré leur intention et même été investis pour certains. Bien sûr on imagine que tout ce beau monde, le moment venu, ne sera pas sur la ligne du départ pour diverses raisons. Mais enfin !...

 

Qui est donc cette femme sémillante qui se lance dans la bataille ? Agée de 47 ans et titulaire d’un master en Marketing et stratégie, l’Amazone est chef d’entreprise, d’une société de courtage et d’assurances qu’elle a fondée depuis trois ans. Sous la bannière de son parti, le Mouvement pour la Renaissance du Burkina (MRB), jusque-là inconnu au bataillon, elle ambitionne de briguer la magistrature suprême pour reconstruire le système éducatif afin de créer les conditions de la renaissance nationale.

 

Il faut qu’elle attache son pagne solidement parce que Kosyam, ça se mérite. Qui sait, peut-être que d’ici là d’autres dignes représentantes du sexe dit faible se jetteront à l’eau. En 2015, on se souvient, elles étaient deux : Saran Sérémé du PDC aujourd’hui Médiateur du Faso et Françoise Toé, la dame au Luili pendé décédée quelque temps après l’élection de 2015.

 

 

 

A présent, cher Wambi,  je te propose ces  éléments que Tipoko l’intrigante a consignés cette semaine dans son carnet secret :

 

 

 

Mais où est donc passée la statue du monument en cours de travaux à Wemtenga non loin de la Caisse populaire et de la pharmacie Ste Trinité ?

 

Il nous est revenu qu’une statue de bronze de 2 mètres de hauteur et de grande valeur a été vandalisée par un groupe d’individus non identifiés. 

 

Le monument est réalisé par l’Ordre des architectes du Burkina (OAB) au profit de la mairie de Ouagadougou.

 

De sources concordantes, il ressort qu’un différend entre autorités coutumières de la zone concernée serait à l’origine de cette disparition, et le dossier pendant devant le Moro.

 

Affaire donc à suivre en espérant un bon dénouement pour le plus grand bonheur de la ville de Ouagadougou.

 

 

 

  La presse burkinabè a durement été éprouvée le week-end dernier avec la disparition brutale de deux de ses représentants exerçant en province : il s’agit d’Abdias Cyprien Sawadogo, chef du service régional du Plateau central des Editions Sidwaya, et de Michel Yaméogo, correspondant de Burkina 24 à Koudougou, tous deux décédés le dimanche 16 août 2020.

 

Né le 5 septembre 1971 à Sabcé dans le Bam, Abdias Cyprien Sawadogo était un instituteur certifié qui a rejoint la Fonction publique en août 1990. Avec bien d’autres, il faisait partie de la première vague de journalistes recrutés pour l’Agence d’information du Burkina (AIB), Sidwaya et la Radio nationale. Il a surtout évolué dans la presse écrite à partir d’octobre 2008, en qualité de correspondant de l’AIB et du journal d’Etat. Plus tard en 2017, il a été promu chef du service régional des Editions Sidwaya du Plateau central (Ziniaré), poste qu’il occupa jusqu’à son départ de cette vallée des larmes dimanche dernier.

 

Du natif de Sabcé on garde le souvenir d’un homme qui avait de l’amour pour son travail, qui exécutait avec assiduité et professionnalisme les tâches que ses supérieurs lui confiaient. Outre cela, ses collègues correspondants qu’il sacrifiait ses congés d’août pour aller voir soulignent son humanisme et son humilité.

 

Le regretté Abdias Cyprien Sawadogo, fait chevalier de l’Ordre du mérite burkinabè en 2009, laisse derrière lui une épouse et quatre enfants inconsolables ;

 

quant à Michel Yaméogo, conduit à sa dernière demeure à 51 ans le lundi passé à Koudougou, c’était un chroniqueur sportif infatigable qui officiait à Radio Notre-Dame de la Réconciliation de Koudougou. Il fut aussi un collaborateur du quotidien «Aujourd’hui au Faso». Membre actif de la Coordination des communicateurs de Koudougou (CCK) et de l’Union catholique africaine de la presse (UCAP-Burkina), Michel Yaméogo était le secrétaire général de la section Centre-Ouest de l’Association des journalistes du Burkina (AJB). Jugé très actif et dynamique par ses collaborateurs, il était aussi qualifié par eux d’homme travailleur, rigoureux, combatif, sérieux, serviable… Celui que ses proches et amis de la «Cité du cavalier rouge» pleurent était marié et père d’une fille.

 

 

 

-  Prises au piège des groupes armés terroristes depuis plusieurs mois, les populations autochtones et les personnes déplacées internes regroupées à Foubé, une bourgade de Barsalogho située à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la commune, ont bénéficié d’une assistance humanitaire grâce à l’intervention des Forces armées nationales. Selon certaines informations, l’armée a acheminé des vivres au camp des déplacés internes de Foubé à l’aide d’hélicoptères le vendredi 14 août 2020. Plus de 30 000 âmes, parmi lesquelles environ 21 000 personnes déplacées internes constituées en majorité de femmes et d’enfants venus d’une dizaine de villages du nord de Barsalogho et de plusieurs localités d’Arbinda dans la province du Soum, étaient sans assistance humanitaire et sanitaire en raison de la recrudescence des attaques terroristes dans cette partie du nord de la province du Sanmatenga. Pour rappel, un convoi humanitaire escorté par des éléments du 11e escadron de la gendarmerie mobile de Kaya avait été victime d’une attaque meurtrière perpétrée le 30 mai 2020 par des individus armés non identifiés sur l’axe Foubé-Barsalogho-centre. Celle-ci avait fait officiellement une quinzaine de morts militaires et civils, une cinquantaine de blessés, des portés disparus et d’importants matériels avaient été emportés ou saccagés.

 

 

 

- Que se passe-t-il encore à la Commission électorale nationale indépendante ? Hier, des informations faisaient en effet état d’un mouvement d’humeur de certains commissaires au sujet de l’acquisition de l’encre indélébile. Partis à Tenkodogo pour des travaux, ils ont en effet voulu comprendre certaines choses et la rencontre qui se tenait en l’absence du président Newton, s’est terminée en queue de poisson. Il faut circonscrire très rapidement le problème car à seulement trois mois des élections couplées du 22 novembre, la CENI ne peut se payer le luxe d’une nouvelle crise. Courant dernier trimestre 2018, l’institution avait, rappelons-le, été secouée par une tempête, une partie des commissaires s’étant insurgée contre la gouvernance du président Newton Ahmed Barry et la fameuse plateforme électronique d’enrôlement. La main sur le cœur, celui-ci s’était défendu au cours d’une conférence de presse de tout ce dont on l’accablait, et après de nombreux pourparlers, le calme était revenu dans la maison. Or voilà que ça semble repartir au pire moment.

 

 

 

- Que se passe-t-il au PReCA, le Projet de résilience et de compétitivité agricole, financé par l’Etat burkinabè et la Banque mondiale dans les régions des Cascades, de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins et du Nord à hauteur de 141 milliards de francs CFA ? Ceux qui ont postulé pour le recrutement du personnel cadre sont en effet depuis un certain temps dans l’expectative et se posent des questions. Après le dépôt des dossiers du 17 au 28 avril pour les 70 postes à pourvoir, les résultats de la présélection du staff sont sortis le  30 mai 2020 et les entretiens se sont terminés  le samedi 6 juin. Depuis, plus rien. De quoi nourrir donc de légitimes interrogations chez bien des postulants. Qu’est-ce qui bloque donc ? Aucun des candidats n’a-t-il été jugé digne d’être recruté ? Quoi qu’il en soit, il vaut sans doute mieux communiquer pour éviter tout malentendu et ne pas nourrir peut-être inutilement des suspicions.  

 

 

 

-Le Mali est de nouveau engagé dans une zone d’incertitudes depuis le 18 août courant. Après trois mois de crise suite à l’annulation du mandat de 31 députés à l’issue des législatives de mars dernier, l’armée a en effet « acheté la bagarre » du Mouvement du 5-Juin en destituant le président Ibrahim Boubacar Kéita dont la rue demandait sans cesse la démission. Place dont au CNSP, le Conseil national pour le salut du peuple – c’est le nom de la junte – et à son chef, le colonel Assimi Goita. Chose curieuse tout de suite relevée sur les réseaux sociaux, tous les coups d’Etat au Mali ont eu lieu un mardi. Jugez-en vous-mêmes :

 

- mardi 19 novembre 1968 : le premier président, Modibo Kéita, est renversé par le général Moussa Traoré ;

 

- mardi 26 mars 1991 : Amadou Toumani Touré surfe sur la vague de la contestation populaire du printemps de la démocratie pour déposer celui qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 23 ans ; 

 

- mardi 22 mars 2012 : alors que les terroristes venaient de prendre pied au Mali, ATT, revenu démocratiquement au pouvoir après Alpha Oumar Konaré, est à son tour victime d’un putsch perpétré par le capitaine Amadou Haya Sanogo ;

 

- mardi 18 août 2020 : IBK est « démissionné » par la soldatesque.

 

C’est simplement juste anecdotique, mais à ce rythme, à la moindre crise, les dirigeants maliens vont trembler de toute leur carcasse tous les mardis. En attendant, pendant que la CEDEAO, l’UA et la communauté dite internationale bandent les muscles et exigent que le chef de l’Etat déchu soit rétabli dans ses fonctions, ce dernier semble avoir fait le deuil de son pouvoir. D’intenses tractations seraient en effet engagées entre lui et les nouveaux maîtres du pays pour un éventuel exil avec ses proches. Certaines sources, notamment « Africa intelligence », parlent notamment des Emirats arabes unis où IBK, qui ne respire pas la grande forme, serait médicalement suivi, de la Turquie ou encore de deux chefs d’Etat de la sous-région qui seraient disposés à accueillir leur ci-devant homologue.

 

 

 

Tipoko l'Intrigante n'apprend rien d'elle-même, elle n'invente jamais rien. Tipoko l'Intrigante est un non-être. Elle n'est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l'intuition c'est la faculté qu'a une femme d'être sûre d'une chose sans en avoir la certitude..."

 

 

 

Ainsi va  la vie.

 

Au revoir.

 

 

 

Ton cousin

 

 Passek Taalé

 

Dernière modification lemercredi, 26 août 2020 22:19

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