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Concertations forces vives maliennes : Pourvu que les préliminaires ne durent pas trop

IBK a finalement obtenu son bon de sortie : deux semaines après sa démission «volontaire», l’ancien président malien s’est en effet envolé le samedi 5 septembre 2020 pour Abou Dabi, la capitale des Emirats arabes Unis, où il était médicalement suivi depuis un certain temps et où il devait même se rendre courant août avant que les événements ne se précipitent à Bamako.

 

 

Son évacuation devenait, il est vrai, urgent après l’accident ischémique transitoire, le « petit frère » de l’AVC, dont il a été victime récemment. Il reviendra maintenant à la CEDEAO, comme elle s’y est engagée par écrit, d’aider au retour de l’ancien locataire de Koulouba si la justice malienne désirait l’entendre un jour.

 

 

IBK s’en est donc allé, laissant derrière lui une transition encore à la recherche de ses marques et de ses repères. Annoncées en début de semaine dernière par le Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), les concertations avec l’ensemble des forces vives du pays ont effectivement commencé le samedi, aussi bien à Bamako que dans les capitales régionales. De véritables états généraux de la nation où on trouve pêle-mêle partis politiques, organisations de la société civile, groupes armés signataires de l’accord de paix d’Alger et, bien sûr, la junte qui dirige le pays depuis le 18 août dernier. Objectif : poser les fondations de la Transition qui s’annonce.

 

 

Selon les termes de référence de ce conclave national, les quelque 500 participants devraient poser les fondations, aussi solides que possible, de la Transition, en se penchant sur « les grands axes de la feuille de route de la Transition, l’architecture, les organes de la Transition et sa charte ». En clair, quelle durée (un an au plus comme souhaité par la CEDEAO, deux ans à trois ans par la junte, de 8 à 24 mois pour le M-5) ? Un militaire ou un civil pour être le chef de l’Etat pendant la période transitoire ? Quelle personne pour être le chef de gouvernement et qui en seront les membres ?

 

 

Il faut dire que, pour le moment, la concertation allait dans tous les sens, chacun ayant sa propre préoccupation exprimée sur le diagnostic fait par la junte qui a abouti à la situation qu’on sait : mauvaise gouvernance, corruption, détérioration de la situation sécuritaire auxquelles se sont ajoutés l’emploi et bien d’autres propositions qui seront confiées à un groupe d’une vingtaine d’experts (enseignants, chercheurs, personnel administratif et militaires naturellement). C’est à ce think tank qu’il reviendra de synthétiser les différents rapports pour concocter les TDR définitifs.

 

Autant dire que, en attendant, il ne s’agit que de préliminaires, et il faut espérer qu’elles ne prendront pas trop de temps avant que cette foultitude de médecins appelés au chevet du grand malade aille au fond des choses. Il urge en effet de mettre les institutions en ordre de marche, pour ne pas dire en ordre de bataille, puisque pendant que militaires, civils et CEDEAO se chamaillent, cette plaie béante qu’est le terrorisme, qui ronge le pays depuis 2012, est encore loin de cicatriser. La preuve, pas plus tard que le vendredi, au moins dix soldats maliens ont été tués dans une embuscade près de la frontière mauritanienne.

La Rédaction

Dernière modification lelundi, 07 septembre 2020 21:18

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