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Ultimatum de la CEDEAO : Les militaires maliens rendront-ils les armes ?

 

Le colonel Assimi Goïta effectuera-t-il lui-même aujourd’hui le déplacement à Accra ?

 

 

Au regard de l’enjeu de la rencontre, il n’est pas exclu que le chef de la junte malienne conduise en personne la délégation qui doit déférer à la convocation des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

 

Une fois de plus, l’organisation sous-régionale se penche en effet sur le grand malade malien pour lui trouver le meilleur remède.

 

La date du 15 septembre n’a d’ailleurs pas été choisie au hasard puisque c’est aujourd’hui même qu’expire l’ultimatum qui avait été lancé aux militaires pour nommer un président et un premier ministre, tous civils, pour conduire la transition ouverte par la démission forcée du président Ibrahim Boubacar Keïta. Une période transitoire qui d’ailleurs aux yeux des chefs d’Etat ne doit pas excéder douze mois. Malheureusement ça n’en prend pas le chemin.

 

La rencontre des forces vives de la Nation, qui a clos ses travaux le samedi 12 septembre dernier, propose en effet une durée de 18 mois avec un président qui pourrait être militaire. Il revient maintenant à un comité restreint de trouver cet oiseau rare dont le plumage plairait à toutes les parties.

 

La charte de la Transition qui a été adoptée a été aussitôt dénoncée par le Mouvement du 5-juin qui accuse les putschistes du 18 août d’avoir «tripatouillé» les résultats du conclave en leur faveur. Pas question donc pour ceux qui ont mâché le travail pendant trois bons mois, à coup de marches et de manifestations monstres, avant que la soldatesque ne termine la manœuvre, de se laisser flouer d’une victoire qu’ils estiment avant tout la leur.

 

Voici donc le colonel Assimi Goïta et ses hommes pris en tenailles entre le marteau du Rassemblement des forces patriotiques et l’enclume de la CEDEAO qui, dès la commission du pronunciamento, avait pris une batterie de sanctions allant de la suspension du Mali de ses instances à l’arrêt de tous les flux de transactions économiques, commerciales et financières avec le pays.

 

Et après avoir mis les militaires en joue lors de leur dernier sommet à Niamey, on ne voit pas trop comment le nouveau président de l’organisation, le Ghanéen  Nana Akufo-Addo, et ses pairs pourraient faire machine arrière sans se parjurer et perdre la face.

 

Se rendre à Accra est de ce fait un peu risqué pour le nouveau maître de Bamako, car ça pourrait s’apparenter à aller à Canossa.

 

Dans ces conditions, on se demande bien quel compromis les deux parties pourraient trouver sans que l’une ou l’autre  perde la face. Nommer un président en costume cravate et un Premier ministre en tenue kaki, un peu comme on l’avait fait au Burkina après l’insurrection populaire d’octobre 2014 et conduire la Transition dans le  délai raisonnable  d’une année ?

 

Il faut, quoi qu’il en soit, trouver le plus petit dénominateur commun entre la junte et la CEDEAO pour permettre aux institutions maliennes de fonctionner normalement dans la mesure où cette situation n’arrange personne. Pas même la CEDEAO dont certains Etats, le Burkina et le Niger notamment, sont embourbés dans la même galère terroriste que le Mali et n’ont pas envie que ce vide institutionnel perdure plus que de raison.

 

 

Hugues Richard Sama

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