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Bassolma Bazié en conseil de discipline : Séance d’explications sous haute surveillance… syndicale

 

Au lieu du jeudi 17 septembre 2020 comme initialement prévu, c’est finalement le lundi 21 du mois courant que Bassolma Bazié, le secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), est passé devant le conseil de discipline siégeant à la Direction de la recherche en éducation non formelle (DRENF) à Ouagadougou. Ce rendez-vous d’explications avec les membres dudit conseil, comme il fallait s’y attendre, s’est passé sous haute surveillance policière, les militants et sympathisants du Syndicat s’étant invités sur les lieux aux premières heures de la journée.

 

 

 

 

La voie principale menant à la DRENF, ce lundi matin très tôt, était prise d’assaut par les inconditionnels de la CGT-B du «Général Bassolma». Fortement mobilisés, ils scandaient à tue-tête, comme lors des grands meetings, leurs slogans favoris. Cela a eu pour effet d’alerter les passants et certains curieux qui marquaient alors un arrêt, ce qui grossissait la foule déjà compacte.

 

Impossible cependant à quiconque d’accéder au secteur où se tenait précisément l’évènement, toutes les entrées étant bouclées par des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) sur leurs gardes, comme d’habitude en pareille circonstance. Pas même les acteurs de la presse accourus en grand nombre ne pouvaient passer, malgré la carte professionnelle exhibée par chacun d’eux pour attester sa bonne intention. Ils sont plutôt invités à respecter une zone rouge et à attendre les instructions du chef de la sécurité. Celles-ci ne tarderont pas à leur parvenir. Ils peuvent bien avancer, mais après seulement un contrôle minutieux de leur identité.

 

Parvenus dans la cour de la DRENF, les pisse-copies doivent encore faire face à une énième barrière érigée par les policiers pour empêcher tout passage aux personnes non autorisées vers la salle où a lieu le conseil. Les gratte-papiers se trouvent malheureusement être de celles-là et sont tout simplement invités à prendre leur mal en patience. Pour combien de temps encore ? se demande un confrère visiblement exaspéré.

 

Ne pouvant pas avoir accès à la salle d’audience, par petits groupes, les journalistes ont entrepris de faire le pied de grue en trompant leur impatience par des discussions interminables sur tous les sujets. L’attente fut très longue, et c’est finalement après pratiquement trois bonnes heures que les principaux protagonistes, Bassolma Bazié et son avocat, Me Prosper Farama, apparurent au grand soulagement de tous. Ce fut alors la bousculade pour bien se positionner afin de glaner de précieuses informations sur le fameux conseil de discipline.

 

 

 

La décision du conseil au plus tard dans un mois

 

 

 

Les cameras bien fixées sur les trépieds, les microphones et dictaphones tenus à une distance appropriée, le zoom des appareils photos bien réglé, pouvait alors commencer l’interview avec Me Farama, l’unique interlocuteur de cette journée marathon. En rappel, il est reproché à Bassolma Bazié, en tant que professeur de sciences de la vie et de la terre au lycée Philippe Zinda Kaboré, et non en sa qualité de syndicaliste de la CGT-B, d’avoir commis «une faute professionnelle grave», en refusant d’exécuter un volume horaire hebdomadaire de 10 heures imparti par l’administration. Son avocat a signalé qu’au cours de l’audience devant le conseil de discipline, les griefs contre son client ont été passés en revue et des explications données, parce que beaucoup de choses ont été dites sur cette affaire. Pour lui, le «Général», contrairement à ce qui se dit, n’a jamais voulu se mettre au-dessus de la loi. Sa conduite, selon lui, a toujours positivement été appréciée par ses supérieurs hiérarchiques, en témoignent les notes qu’ils lui ont chaque fois attribuées depuis 7 ans. On s’explique alors difficilement le reproche qu’on lui fait maintenant. C’est dans un climat apaisé, a-t-il confié, qu’ils se sont présentés devant le conseil, avec la conviction que l’incriminé n’est véritablement pas coupable de ce dont on l’accuse.

 

Et Me Prosper Farama d’évoquer la «permanence syndicale», le rôle très prenant que son client joue à la CGT-B pour le disculper davantage. A son avis, on ne peut résoudre les problèmes que dans la discussion. Après donc les explications fournies au cours du conseil, l’avocat nourrit l’espoir avec son «protégé» que l’argumentaire développé arrivera à convaincre le tribunal. En tout état de cause, ils restent dans l’attente de la décision finale du conseil, au plus tard dans un mois, et aviseront en temps opportun.

 

Le «Général Bassolma» a quitté la DRENF pour la Bourse du travail, accompagné de sa troupe dans un concert de klaxons. C’est arrivé là que le point du déroulement du conseil de discipline leur a été fait. Ils ont été invités à rester en état de veille et toujours mobilisés pour une issue heureuse des différentes luttes syndicales actuelles et futures.        

 

 

D. Evariste Ouédraogo

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