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Préservatif féminin cherche porteuses désespérément

 

Il ne connaît pas le même succès que celui des hommes. Le préservatif féminin, après plus d’une décennie de mise en service dans notre contexte, reste méconnu de beaucoup de personnes, même ses destinataires. Les femmes qui l’ont déjà utilisé se plaignent généralement, si ce n’est du coût (50 F CFA l’unité), de la délicatesse dans son utilisation, sa manipulation pouvant être gênante. Pourtant, le condom féminin, s’il est bien utilisé, est un moyen efficace de contraception et de prévention des Infections sexuellement transmissibles (IST). Quelles sont les contraintes liées à ce préservatif ? Comment le porter ? Quels sont ses avantages ? Dans cet élément, Hélène Konseiga, animatrice sociale à l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF), tente de donner…goût à ce contraceptif en répondant aux différentes questions. 

 

 

 

 

Le préservatif masculin n’est plus à présenter. En effet que de campagnes de sensibilisation et de distribution gratuite sur ce moyen de contraception et de protection des hommes. On ne dira pas la même chose du préservatif féminin qui ne bénéficie pas de la même attention. Contrairement au condom masculin, très accessible en matière de disponibilité et de coût, et plus facile à utiliser, le condom féminin attend d’être adopté. Interrogées sur le sujet, plusieurs personnes de notre entourage, hommes comme femmes, ont confié n’avoir jamais utilisé  ce préservatif.  FY, un jeune homme d’une trentaine d’années, qui dit l’avoir « essayé » une fois au cours d’une relation sexuelle, l’a trouvé très gênant et, de commun accord avec son partenaire, l’a fait retirer avant même la fin de leurs ébats.         

 

 

 

Le préservatif féminin, mode d’emploi

 

 

 

Selon Mme Hélène Konseiga, animatrice sociale à l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF), que nous avons rencontrée le lundi 21 septembre 2020, le préservatif féminin est un moyen de contraception, une gaine en caoutchouc  portée par les femmes pour se protéger des Infections sexuellement transmissibles (IST) et des grossesses non désirées.  En effet, il permet de faire "barrière" aux spermatozoïdes présents dans le liquide préséminal et dans le sperme lors de l'éjaculation. Ainsi, il permet de bloquer l'ovulation.  En taille unique, il s’adapte à toutes les formes de vagin.

 

Selon toujours l’animatrice de l’ABBEF, avant toute utilisation de a capote la femme doit se laver proprement les mains. Déchirer l’emballage en suivant la flèche y inscrite. « Après ouverture, on retire le préservatif qui comporte 2 anneaux, un à l’intérieur et  l’autre à l’extérieur.   Avec ses 2 doigts, elle attrape l’anneau qui est à l’intérieur, le tourne en forme de 8. Couchée sur le dos, les jambes écartées, l’anneau toujours entre les 2 doigts, avec la main gauche, elle écarte bien l’orifice vaginal et l’y introduit, et le pousse jusqu’à l’intérieur. Avec l’index, bien le placer de sorte à couvrir le col de l’utérus. L’autre anneau reste à l’extérieur et couvre aussi les organes  extérieurs. Pendant l’acte sexuel, elle doit guider l’homme pour que la pénétration se fasse facilement. Si elle ne le fait pas, l’homme peut passer en bas ou en haut, et à ce moment  la protection ne sert pas. Après l’acte sexuel, pour retirer le condom, elle doit tourner l'anneau externe sur lui-même pour empêcher le sperme de couler dans le vagin et tirer délicatement le préservatif pour l'extraire du vagin », a-t-elle expliqué avant de préciser que si la femme met son préservatif l’homme ne doit plus porter le sien. Le préservatif, féminin est à usage unique et devra être jeté à la poubelle une fois utilisée. Toutes les femmes, sauf celles encore vierges peuvent l’utiliser.

 

 

 

Du plaisir à en porter

 

 

 

Selon des études, l’efficacité contraceptive du préservatif féminin est estimée à  79% contre 85% à celui des hommes, mais il semble qu’il protège mieux des infections sexuellement transmissibles. En effet le préservatif féminin présente de nombreux avantages.

 

«Il protège contre les IST, les grossesses non désirées  et, contrairement au condom masculin, la femme peut le porter à l’avance, pour attendre son partenaire, car ça ne serre pas  (ne comprime pas le sexe : ndlr),  ce qui permet à la porteuse d’être  à l’aise dedans », a-t-elle expliqué.  Le préservatif féminin peut être placé au moins 8 h avant le rapport. Et dans les zones à haute insécurité, a suggéré madame Konseiga, les femmes peuvent même le porter permanemment pour se protéger en cas de viol.

 

Malgré son lot d’avantages, la capote de la femme est peu adoptée au Burkina. Ses utilisatrices ne se bousculent pas au portillon, et ce ne sont pas les arguments pour justifier le « refus » qui manquent.  « Certaines le trouvent cher, soit 50 FCFA l’unité. Mais chez nous, ici à l’ABBEF où c’est vendu à 25F, ça ne sort pas.  D’autres femmes trouvent que son utilisation est aussi délicate, avec beaucoup de contraintes, qu’il faut guider l’homme pour la pénétration, que la manipulation est gênante ou que les hommes n’aiment pas. Il y en a aussi qui se disent allergiques au lubrifiant que ça contient.  A vrai dire, même les hommes ne l’ont pas adopté », a relevé, entre autres, l’animatrice sociale. Toutefois, a-t-elle reconnu, les femmes ne sont pas suffisamment informées de ce moyen de protection sexuelle. Et de regretter aussitôt : «Cela est peut-être dû à l’ignorance, les femmes n’ont pas l’habitude de manipuler leur sexe, ce qui peut constituer un blocage». 

 

Selon Hélène Konseiga, les barrières doivent être levées autour de ce « bijou » pour permettre aux femmes de s’épanouir avec. Et d’ajouter que le préservatif féminin est très efficace s’il est bien utilisé.

 

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