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Libération Soumaila Cissé et Sophie Pétronin : Drôle de troc à Bamako

Quelle longue et si longue attente, certainement moins longue que le temps qu’ils ont passé en captivité. Mais pour les proches de Sophie Pétronin et Soumaïla Cissé, le temps qui s’est écoulé depuis ce lundi est une éternité.

 

 

L’humanitaire enlevée à Gao et retenue par des jihadistes depuis 2016 est le dernier otage français au monde. Le chef de l’opposition malienne a été capturé il y a 6 mois vers Niafounké en pleine campagne des législatives. Ils devaient faire l’objet d’un échange contre une centaine de jihadistes libérés le weekend dernier par les nouvelles autorités maliennes. Des affreux qui avaient, pour certains, participé a des attentats dans la sous-région et qui ont été convoyés par les airs à Tessalit aux confins de la frontière algérienne avant de disparaître dans leur sanctuaire du septentrion malien.

 

Beaucoup s’attendaient donc à ce que les deux captifs soient libérés dans la foulée comme cela a toujours été le cas dans les échanges de prisonniers ou même d’espions. Convaincu de la libération imminente de sa mère, Sébastien Chadaud-Pétronin a même sauté dans le premier avion pour Bamako afin d’être plus proche de l’événement. Un événement qui tarde hélas à se confirmer au grand dam des parents et amis des deux otages, de l’opinion publique et même des autorités maliennes et françaises ballotées depuis 72 heures entre optimisme et prudence. Au point qu’on appelle à ne pas trop faire cas des difficultés pour ne pas compromettre les tractations. Mais de quelles difficultés parle-t-on, alors qu’on se serait attendu à ce que toutes les précautions et garanties aient été prises avant de relâcher ceux qui, depuis 2012, sèment la mort et la désolation au Mali et dans toute la bande sahélo-saharienne ?

 

Drôle de troc donc s’il en est avec des individus sans foi ni loi qui n’ont pas forcément le sens de la parole donnée. Drôle de troc, quand on imagine le nombre d’intermédiaires imbriqués dans la chaîne de libération, chacun brandissant ses propres exigences.

 

Auraient-ils formulé des conditions supplémentaires ou inattendues avant de relâcher leurs proies ? En tout cas tout semble indiquer qu’il y a eu beaucoup de précipitation dans cette affaire, à moins que ce ne soit de l’amateurisme de la part de gens qui viennent d’arriver au pouvoir et qui voulaient sans doute frapper un grand coup. Il faut en tout cas espérer pour eux qu’au bout de cette interminable attente, Soumaïla Cissé et Sophie Pétronin retrouveront la liberté, car si tel ne devait pas en être le cas, ils auraient renvoyé sur le terrain des terroristes qu’on ne pourra pas poursuivre pour filouterie. Et ça, ce serait la pire manière de commencer la transition.

H. Marie Ouédraogo

Dernière modification lejeudi, 08 octobre 2020 23:44

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