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Fichier électoral : C’est parti pour une semaine d’audit

Le vœu de l’opposition politique a été exaucé : depuis la matinée d’hier 13 octobre 2020, le processus consistant en  l’audit du fichier électoral est enclenché. Déployée par l’Organisation internationale de la Francophonie, l’équipe chargée de l’audit travaillera conjointement avec des experts internationaux indépendants.

 

 

Pour lancer officiellement les travaux sur l’audit du fichier électoral, le préalable était que majorité et opposition politiques signent le document déclinant la feuille de route des experts commis à cette tâche ; chose qui a été faite. Par cet acte, leur responsabilité est engagée dans l’audit du fichier électoral. La mission confiée aux auditeurs est  d’évaluer, dans une démarche inclusive et transparente, le fichier électoral après la réalisation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) des opérations d’enrôlement des électeurs.

 

A compter du 13 octobre, les experts vont travailler en conclave jusqu’au 20  du même mois.  Cela va permettre d’aboutir à un rapport final signé par toutes les parties prenantes. Il y aura 5 comités qui vont se réunir tous les deux jours. Ces comités vont débattre, entre autres sujets, de l’exhaustivité des données électorales des votants enrôlés (identité, affectation à un bureau de vote, données biométriques, etc.), de l’unicité de chaque électeur sur le fichier électoral, de l’évaluation de la conformité du fichier électoral aux normes et standards internationaux. Ce travail minutieux sera fait par une équipe d’experts composée d’informaticiens, de démographes, de juristes et de statisticiens. 

 

 

La majorité et l’opposition politiques sont représentées dans le comité par un informaticien et un politique. Bénéwendé Stanislas Sankara a signé le document au nom de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), preuve que l’APMP s’engage à respecter la feuille de route déclinée. « Cette transparence dans l’audit du fichier montre que c’est de cette façon que les élections vont se mener au Burkina Faso », a-t-il affirmé. 

   

L’audit du fichier électoral était vivement demandé par l’opposition politique. C’est donc un vœu d’avoir un fichier qui ne souffre aucune contestation qui a été exaucé. « Les gens pensent parfois que l’opposition exagère en demandant cela. Non, nous l’avons fait quand nous avons vu que des FDS ont par endroits mené des opérations qui ont permis de mettre la main sur des convois de gens qui venaient faire des enrôlements dans des endroits autres que leur lieu d’habitation. Avec ce constat, nous avons supposé qu’il peut y avoir quelque part des officines qui font de doubles enrôlements. Notre crainte est devenue beaucoup plus grande quand on s’est rendu compte que certaines de ces personnes étaient convoyées par des partis qui participent à la gestion du pouvoir d’Etat. Comme on le dit, quand on découvre quelque chose, il faut toujours se poser des questions sur ce qu’on n’a pas découvert. C’est dans ce souci de prévention que l’opposition a exigé qu’il y ait un audit du fichier », a expliqué le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré.

 

 

Dans le cadre de cette procédure, le Burkina Faso bénéficie de l’appui de l’Union africaine, de l’Union européenne et du système des Nations unies. La promptitude de ces partenaires à répondre à la sollicitation du Pays des hommes intègres a été saluée par le président de la CENI, Newton Hamed Barry. Selon la loi, son institution doit publier la liste électorale définitive le 22 octobre 2020. Ce délai étant de rigueur, il s’en remet au professionnalisme des experts pour le respecter. « J’ai bon espoir, car les experts qui sont avec nous sont des personnes chevronnées. Elles ont déjà eu à faire ce genre de travail plusieurs fois. Donc on va certainement aller vite et bien avec la présence de tout le monde », a affirmé Newton Barry.

 

Akodia Ezékiel Ada

 

Dernière modification lejeudi, 15 octobre 2020 22:52

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